Campagne électorale : allez donc au fond des questions sociales importantes !
Jeudi 1er février 2007.
Bon sang, dans ce pays pourra t-on avoir une campagne électorale démocratique de qualité ?
Car c’est vrai, la "grande presse" sélectionne ses thèmes, les plus vulgaires, les moins importants sur le fond, par exemple les questions des "RG", des patrimoines des candidats, des petites phrases sans sens, les "voisins" de la rue d’Enghien, le "scooter" du fils Sarkozy et l’Adn de son voleur, toutes questions secondaires, mais elle ne poursuit aucun des débats sociaux de fond qui surgissent :
Ces sont les questions sociales qui passionnent les électeurs, le salaire, l’emploi, le logement, la santé...
Aucune n’est encore sérieusement abordée...
La grande presse a déjà abandonné le thème du "contrat unique", du Cne, du droit du travail, avant même d’avoir obtenu une quelconque précision...
Pourtant le candidat Ump s’est enferré dans des contradictions énormes, mais comment cela se conclue t il ?
A quelle sauce seront finalement « mangés » les travailleurs et le code du travail ?
Déjà à Ripostes, le 10 décembre, Nicaols Sarkozy avait esquivé la question. Ses discours du 22 juin (Agen) du 18 décembre (Charleville-Mézières), son programme Ump de novembre, sa déclaration du 24 janvier, celle de son porte-parole du 25 janvier, ouvrent des questions de fond sur le contrat de travail qui concernent la vie intime de 16 000 000 de salariés du privé...
Sarkozy veut-il ou non étendre le Cne sur toute la vie à tous et toutes ?
Sarkozy veut-il du licenciement sans motif ?
Sarkozy veut-il remplacer le droit du licenciement par le droit du reclassement ?
De quoi s’agit il avec son contrat unique nouveau "plus souple" , au licenciement facilité ?
Sarkozy qui n’a plus que le (beau) mot de "travailleur" à la bouche, pense t il comme Mme Parisot que "la liberté s’arrête là où commence le code du travail" ?
Pourquoi les élections prud’hommes ont elles été repoussées par la droite sur pression du Medef (qui veut les supprimer sous leur forme actuelle) de décembre 2007 à décembre 2008 ? (le « projet socialiste » les maintient en décembre 2007) ?
Vous ne le saurez pas, la "grande presse" feint de se lamenter de la mauvaise qualité du débat gauche-droite, mais ne relaie aucun des débats vraiment de fond qui apparaissent...
Elle ne pose jamais les bonnes questions jusqu’au bout...
Elle a laissé passer le rapport du Cor du 12 janvier sans interroger les différents candidats sur ce qu’ils prévoient pour les retraites... est ce la retraite sans âge, appelée « retraite à la carte » comme le veut le Medef ? Est-ce allonger la durée de cotisation à une limite inatteignable au delà de ce travaillent tous les Français (sauf les patrons à parachutes dorés) ?
Elle a laissé parler Sarkozy du droit de grève limité, sans lui poser aucune question précise : quel est son modèle, si ce n’est pas le modèle social français, est-ce l’anglo-saxon, veut il s’inspirer de la réglementation anti-grève de Mme Thatcher ?
Elle laissé passer la question de la représentativité syndicale sans interroger chaque candidat : est ce sur la base du rapport Hadas-Lebel du Ces ou sur la base des propositions anti syndicales de l’Ump (suppression de la liste - qui devrait être étendue - de ceux qui bénéficient de la « présomption irréfragable de représentativité », obligation de tous les syndicats de prouver en permanence leur représentativité dans chaque entreprise ?)
On n’a pas développé le débat essentiel sur la fiscalité : l’impôt sur le revenu progressif et direct doit il se substituer a l’impôt indirect injuste ? Les entreprises doivent elles cotiser davantage ? Doit-on renvoyer aux salaires les 160 milliards d’eur que les profits boursier, entreprises et actionnaires leur ont pris en 20 ans ?
Elle n’interroge aucun candidat de façon concrète sur le nombre de fonctionnaires, les salaires, le statut de la fonction publique... (alors qu’il y a grève le 8 février) Il n’y a pas assez de fonctionnaires, il faut remplacer tous ceux qui partent en retraite et augmenter dans les secteurs nécessaires (hospitaliers, éducation, équipement, services sociaux, inspection du travail, justice, etc...)
Quand va t on parler de la santé dans ce pays, alors que le "plan hîpital 2007" s’applique sans un mot, sans une enquête, en ravageant nos hôpitaux ?
Pourtant la grève de 8 février pose la question des salaires et des effectifs de la fonction publique, qu’en pensent les candidats ? Les salaires sont ils trop hauts dans ce pays ?
Les profits (100 milliards d’eur pour les entreprises du Cac 40 en 2006, contre 83,4 en 2005, 66 en 2004, 57 en 2003...) n’ont jamais été aussi énormes ( 30 milliards d’eur de bénéfices de plus en 2005 par rapport à 2004 pour les 500 premiers fortunes de France soit trois fois le "trou" présumé de la Sécurité sociale- la grande prêtresse du Medef, Mme Parisot est la 276°...)
Gérard Filoche, Inspecteur du Travail, pour D&S www.democratie-socialisme.org
Ps : même sur la lutte contre le tabagisme, il y a de quoi dire en droit du travail... rien ne transpire de concret. Sujet traité de façon "people" alors qu’il menace un principe fondamental du droit du travail : la responsabilité en premier chef de l’employeur en matière d’hygiène sécurité, conditions de travail et le rôle de l’inspection... (cf communiqué sur ce point)
Qui veut travailler plus ? Sarkozy-pipeau, Hervé Nathan.
Sarkozy : mainmise sur la presse tricolore, Ian Hamel.
Gianfranco Fini, l’ami italien de Sarkozy, Alessandro Mantovani.
CNE - Sarkozy ? Girouette ou dissimulateur ? par Gérard Filoche.
Le CNE de Sarkozy : un contrat maudit, par Gérard Filoche.
Les vrais chiffres du chômage 2006 dissimulés pour cause d’élection, Alain Guédé - Le Canard Enchaîné.
L’ UMP - Sarkozy pour la "liberté de travailler le dimanche", par Gérard Filoche.
Le coup de Trafalgar caché contre le Code du travail et le programme de Sarkozy, par Matti Altonen.
Depuis le 3 janvier, la durée du travail n’est plus contrôlable en France, par Bruno Labatut-Couairon.
Sarkozy pour le licenciement sans motif sur toute la vie, par Gérard Filoche.
Sans casque, ni bouclier : témoignage d’un ex-officier de police, par Regarde à vue.