Racisme anti-fonctionnaire. Des privilégiés, des fainéants et des improductifs !
Version modifiée le 7 sept 2009
Contre ce monde machiavélique et hobbésien ou "l’homme est un loup pour l’homme" et surtout la femme ! On finit par avoir plus peur du Sarkozysme que des voyous tellement ce dernier accroit sa politique policière et de défense de la finance.
La crise économique pousse N SARKOZY a renforcer sa "rupture" démocratico-césariste . Cette dernière passe par la division au sein du peuple-classe . Il s’agit de faire diversion pour cacher la spoliation de la bourgeoisie financière. il focalise l’attention stigmatisante sur un ou plusieurs " boucs émissaires" : sans-papiers, fonctionnaires, musulmanes bâchées, etc. sans donner de solutions positives aux dossIers. La rupture sarkozyste passe par la xénophobie d’Etat, la réhabilitation du colonialisme le securitarisme et même le racisme.
Image sur site
<http://amitie-entre-les-peuples.org...>
*fonctionnaires-privilégiés-tresorpublic*
Prenons l’exemple des fonctionnaires.
Si, comme l’écrit Eric Le Boucher (1), "le XXI ème siècle a des allures du XIX ème" alors au racisme multiforme pourrait s’ajouter ce racisme particulier. Faire disparaître le fonctionnaire, non pas par élimination physique mais par son statut, est le rêve des patrons qui veulent en finir en France avec l’exception de 1946, notamment par un dépeçage généralisé des codes du travail dans le privé (cf G Filoche) et la casse de la Sécurité sociale (cf B Téper).
Bref parallèle avec le racisme. Le racisme a une double dimension , l’une pseudo scientifique vise à démontrer l’existence d’une race et son infériorité relative, l’autre de type vulgaire s’adonne à l’injure, l’insulte et la stigmatisation du racisé qui doit être exclu. Il en va de même pour certains contre les fonctionnaires.
*
1 - Contre la précarité, défendre et étendre les garanties plus que les réduire.
Les fonctionnaires sont en quelque sorte "racisés" sous la figure ambivalente de la caste des PRIVILEGIES. Ils sont racisés bien souvent par ceux-là même qui sont du côté des dominants et des possédants dans les rapports sociaux qui clivent la société civile . Faut-il rappeler ici qu’un fonctionnaire gagne peu (entre le SMIC et 2800 euros pour les fonctionnaires de base (C, B, A) et que ce sont les enseignants de l’Education national de catégorie A qui font monter la moyenne national des salaires. Même eux, au regard de leur qualification, reçoivent un traitement qui n’a rien d’exorbitant. Un professeur agrégé du public termine grosso modo (il y a des variations) sa carrière autour de 3200 euros par mois ! Rien à voir avec les salaires indécents des cadres supérieur du privé qui disposent de salaires mensuels à cinq chiffres (10 000 euros par mois et beaucoup plus) . On l’aura compris, ce qui est vu comme exorbitant c’est le statut, les statuts du fonctionnaire. Or la sécurité de l’emploi est un bien commun a étendre plutôt qu’à réduire. Tirer argument que certains fonctionnaires travaillent peu ou mal pour revenir en arrière sur ce progrès social montre assez le poids des logiques barbares qui poussent au chômage et à la misère quand les riches s’enrichissent.
2 - Travailler tous, ce n’est pas sombrer dans le "travaillisme" intensif !
Le qualificatif de FAINEANT, qui leur est très souvent et très massivement attribué, est d’une part la suite logique de l’attribution d’un statut sécurisant et d’une configuration économique mondiale - le néolibéralisme - qui en libéralisant la concurrence économique créait deux secteurs d’activité économique, l’un en "guerre économique" intense l’autre en retrait de ce front de guerre. Les travailleurs du secteur privé sont soumis avec peu de règles protectrices à la dure concurrence internationale alors que le fonctionnaire lui ne monte pas au front de la "guerre économique". Il reste "planqué". On pourrait dire qu’il n’est pas le seul acteur social à ne pas être au front de la guerre économique. Ici s’ajoute le fait qu’il dispose d’un statut protecteur.
Le stigmate de "fainéant", renforcé avec le terme de "bras cassé", provient d’autre part de l’idéologie "travailliste" qui imprègne la théologie chrétienne recyclée par la théorie managériale qui se donne pour objet "la mobilisation des ressources humaines". Ce qualificatif de fainéant se rapporte, non pas aux sans emploi mais aux travailleurs, aux travailleurs salariés qui ne travaillent pas assez au regard des critères productivistes. L’auteur de la "La modernisation au milieu du gué" parlait lui en 1994 dans une revue juridique spécialisée (pas dans un journal populiste d’extrême-droite) de "bras cassés" et proposait des mesures visant à mieux garantir la compétence effective derrière la qualification et le rendement derrière la disponibilité. Dans les services, contre les employés de base, les cadres faisaient comme FW Taylor jadis : ils "traquaient la flânerie ouvrière". L’informatisation massive dans les services et les réformes politiques de l’Administration ont modifié la donne. Monsieur CHOUSSAT a été écouté car depuis quinze ans les fonctionnaires ont connus divers trains de réformes qui ont eu pour objectif et effet tangible de peser dans le sens d’une intensification du travail sans précédent ! Le statut est modifié peu à peu pour devenir plus flexible, c’est à dire mieux adapté aux conditions de la croissance du secteur marchand. Mais le statut a deux faces : il continu de posséder, grâce aux garanties maintenues, une forte dimension "démarchandisante" (excuser le néologisme) donc protectrice. En fait le statut possède tendanciellement des vertus civilisatrices, de par sa relative mise à l’écart de la loi de la jungle du marché concurrentiel et de par sa face d’adaptation à la production de valeur d’usage, de production de services en vue de la satisfaction des besoins sociaux hors des critères marchands.
Si la force de travail dans le privé n’est déjà pas une marchandise comme les autres car il y subsiste une incertitude sur sa valeur d’usage (le rendement attendu est incertain) on peut dire que cet aspect est accru dans le public. L’exploitation de la force de travail public existe mais de façon différente que dans le privé. Ainsi, contrairement au sens commun, on peut rappeler que le harcèlement au travail est supérieur en quantité et en durée dans le public par rapport au privé. Une réserve a émettre : la crise économique a peut être modifié ce constat.
Car fondamentalement, la mise sous statut du fonctionnaire assure la délivrance d’une disponibilité globale au service de l’intérêt général et des missions particulières qui en découlent. Disponibilité ne signifie pas être "taillable et corvéable" à toute heure du jour et de la nuit mais simplement respect des droits et devoirs du fonctionnaire contenus dans les textes had hoc. Le statut de la fonction public possède donc une relative dimension anticapitaliste perpétuellement attaquée par le capital et ses représentants politiques.
3 - Avenir de la justice sociale et écologie : Produire de la valeur d’usage plus que de la valeur d’échange !
IMPRODUCTIF, la caractérisation relève de l’idéologie pseudo-scientifique de défense du secteur privé marchand contre le secteur public non marchand. Pascal Gobry serait le dernier en date de ces personnes qu’il faudrait interpeller de temps en temps pour qu’elles prennent conscience de la portée de leur propos. Je laisse place à Jean-Marie Harribey pour l’explication de l’erreur qui in fine stigmatise toute une catégorie du peuple-classe qui produit des valeurs d’usage. Les fonctionnaires produisent ce que les travailleurs du privé ne sauraient produire de façon identique du fait de leur inscription dans une logique marchande (valeur d’échange) et de profit.
Pour conclure, il importe à l’ensemble des travailleurs du privé et du public de critiquer la naturalité de la "guerre économique" comme celle du marché qui ne sont qu’organisation sociale et notamment pour la mis en concurrence effrénée et la marchandisation accrue un produit spécifique du néolibéralisme et du mouvement de libéralisation des années 90. C’est pourquoi ATTAC a beaucoup critiqué l’OMC et les libéralisation de l’Union européenne.
Christian DELARUE
1) Eric Le Boucher journaliste centriste au Monde écrit dans "Economique incorrect" (Grasset 2005) "Ouvrant toutes grandes les portes, elle (la mondialisation) a aussi laissé entrer les forces de l’excès. La finance conduite par son mauvais génie, la grégarité. L’avidité. La futilité. Les crises monétaires et financières menacent l’ensemble. Les inégalités bousculent violemment les classes sociales. Le XXI ème siècle a des allures du XIX ème." (p 10)
2) Le même Eric Le Boucher écrit page 11 : "Il n’est qu’un interdit : l’ignorance de la compétition globale" Comme si cette dernière n’avait pas été organisée par les mesures de libéralisation ! L’ouverture toute grande des portes aux forces de l’excès n’est pas tombé du ciel. De Reagan et Thatcher en passant par l’OMC, le travail du mal a été efficace.
– - - - - - - -
Travailler plus pour mourir plus vite
20 juillet, 2009 de Jean-Marie Harribey
Sous le titre « Il faut en finir avec les fausses évidences sur les retraites : Allonger la durée de cotisation, surtout dans le secteur public, est illusoire », Pascal Gobry a publié dans Le Monde du 17 juillet 2009 un article dont le décryptage peut être utile pour saisir les subtilités de la question des retraites, de celle de la fonction publique et, au-delà , de celle de l’économie tout entière, donc des rapports sociaux.
On pourrait se laisser prendre à l’argumentation de l’auteur car elle s’approche de l’idée juste que, si on allonge la durée de cotisation des actifs, cette décision ne crée en elle-même pas un emploi de plus et ne modifie pas le taux d’emploi des seniors. La durée de cotisation ne peut donc être tenue pour la seule variable sur laquelle l’équilibre d’un système de retraites est fondé.
Mais, en réalité, l’auteur se livre à une tout autre démonstration qui se révèle erronée. Son point de départ est d’établir une différence radicale entre système de retraite du secteur privé et système de retraite du secteur public. Selon lui, seul le premier d’entre eux relève d’un régime « par répartition », c’est-à -dire financé par un prélèvement sur l’activité productive, au motif que le second trouverait sa source dans l’impôt prélevé par l’État.
Il en déduit que, la masse des impôts étant fixée, il vaut mieux payer des fonctionnaires retraités que des fonctionnaires actifs car ils coûtent moins cher. Ainsi, conclut-il, allonger la durée de cotisation de ces derniers alourdit la charge de l’État. Évidemment, la conclusion de Pascal Gobry est contenue dans son hypothèse implicite : les actifs employés par l’État sont improductifs par nature, leur activité ne débouche sur aucune richesse pour la société et ils ne sont donc qu’une charge. Dont nous devons bien entendu nous délester le plus possible : ce serait « une excellente chose », affirme-t-il.