Le vote du budget du gouvernement pour l’année 2019 est l’occasion de revenir sur une des stratégies politiques utilisées par les libéraux pour remettre en cause le poids des solidarités et des services publics dans le budget de l’État – il s’agit de la stratégie du « starve the beast », soit littéralement « affamer la bête ». L’image n’est pas anodine car il s’agit de faire mourir de faim le secteur public en lui coupant les vivres et en dégradant son état de santé. Une fois “l’animal” à terre, il suffira de lui administrer un remède à base de privatisations et de marchandisation des solidarités sociales pour le guérir.
Appuyé sur la manœuvre de fausse concertation « Programme Action Publique 2022 » (PAP 2022) et ses « chantiers de discussion », qui ne pouvaient tromper que ceux qui voulaient bien l’être, le gouvernement avance à grand pas dans son objectif de destruction de la Fonction Publique et de ses statuts.
Á lire l’article de Laurent Mauduit dans Mediapart (1) : ce sont les fonctionnaires qui seront victimes de la politique d’austérité salariale d’Emmanuel Macron.
J’ai suivi, samedi soir 19 septembre à 20 h, le journal télévisé de France 2. Le deuxième sujet était la remise en cause (provocatrice ? préméditée ? secrètement approuvée en haut lieu ?) d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie, du statut des fonctionnaires. Il s’agissait du deuxième sujet, après la Journée du patrimoine.
Elle n'a pas résisté à la polémique, mais elle a déjà un nouveau point de chute. L'ancienne présidente de l'INA, Agnès Saal, démissionnaire après la révélation de ses onéreuses notes de taxis, vient de réintégrer le ministère de la Culture...On ne pouvait donc pas radier Agnès Saal, on était juste obligé de la recaser. Mais entre le secteur privé brimé, et les hauts fonctionnaires ultra-protégés, il existe une grande masse de petits fonctionnaires, qui ne sont pas à la même enseigne que les hauts perchés...
Dans la France de Sarkozy/Hollande, cette question n’est pas que rhétorique. Les conditions de travail, de vie, de statut des jeunes enseignants se sont considérablement dégradées depuis une dizaine d’années. Aujourd’hui, dans la perception du grand public, enfants inclus, un enseignant du secondaire vaut moins qu’une assistante sociale il y a vingt ans. Un professeur d’université jouit d’un statut bien inférieur à celui d’un instituteur en blouse grise après la Seconde Guerre mondiale. Mieux vaut travailler dans la com’ et vendre du vent.