RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
18 

Macron aurait tort de se gêner.

On va diminuer fortement le nombre des fonctionnaires. Youppppiiiiiiiiieeeeee !

Et une fois de plus, ceux qui le font vont pouvoir s’appuyer sur la connerie des masses.

Ne soyez pas choqués, chers elgéessonautes. La plupart d’entre vous vivent dans des milieux où on pense tous à peu près pareil. Certains ne fréquentent guère que des militants de gauche.

J’ai la malchance d’être isolé parmi les réacs, c’est énervant. Mais c’est aussi une chance de voir la vraie masse des Français, celle qui fait qu’entre la vraie droite et la fausse gauche, on a minimum 80 % des voix aux élections, voire beaucoup plus, car les abstentionnistes toujours plus nombreux (je parle de ceux du premier tour) sont d’abord des indifférents, qui se croient au dessus de la politique alors qu’ils sont seulement à côté.

Faites un petit test. Evidemment pas en quelques minutes comme la lecture de cet article, mais sur des jours, et dans le désordre, pour que les testés ne se rendent pas compte qu’ils le sont, et restent naturels.

Parlez des personnels hospitaliers, ceux des hostos comme ceux des ehpad. La conversation se résumera à : « Ils ne sont pas assez nombreux et les jeunes n’en veulent pas car c’est pénible et mal payé. »

Les gardiens de prison : « Ils ne sont pas assez nombreux et les jeunes n’en veulent pas car c’est pénible et mal payé. »

Les personnels des tribunaux, les flics (ceux qui devraient pourchasser la malfaisance, pas les tabasseurs de manifs), les enseignants, les éducateurs, et j’en oublie, bien sûr : « Ils ne sont pas assez nombreux et les jeunes n’en veulent pas car c’est pénible et mal payé. »

Ceux qui ont déjà été complètement ou partiellement reprivatisés : gaziers, électriciens, cheminots : « Ils ne sont pas assez nombreux et les jeunes n’en veulent pas car c’est pénible et mal payé. »

Mais un jour, avec les mêmes personnes, prononcez le mot générique, celui qui résume à lui tout seul tous ces métiers : « Fonctionnaire ».

L’effet est immédiat, comme magique : « Ah ! Les fonctionnaires ! Il y en a beaucoup trop ! Des fainéants grassement payés à rien foutre ! »

Macron va supprimer 120.000 postes. Il va supprimer des services utiles où les donner à des privés qui en feront des marchandises financièrement rentables, mais évidemment plus à la portée de toutes les bourses.

Il est de plus en plus impopulaire ? Il s’en fout ! Il perd les législatives partielles ? Et alors ? Les partisans de l’ultra-capitalisme (LREM, LR, FN, PS et autres variantes plus ou moins extrêmes) sont partout au delà de 80% des exprimés au premier tour.

En 2022, Macron pourra être réélu ou revenir à la banque, peu lui importe : il aura fait son boulot et il est sûr de laisser la place à au moins aussi mauvais que lui, si possible à pire.

Il va donc continuer de monter les salariés les uns contre les autres, les actifs contre les retraités, les hommes contre les femmes, les jeunes contre leurs profs, les blacks contre les blancs contre les beurs, les souchiens contre les chiens et les surchiens, et tout ce beau monde contre les fonctionnaires. Aucun problème, ça va marcher.

Il est comme tous les malhonnêtes qui nous ont gouvernés jusqu’à présent : il aurait tort de se gêner.

URL de cet article 32894
   
Un futur présent, l’après-capitalisme, de Jean Sève
Michel PEYRET
Une façon de dépasser le capitalisme Le livre de référence L’essai de l’historien Jean Sève intitulé Un futur présent, l’après-capitalisme (La Dispute, 2006). Ce livre propose une interprétation du mouvement historique actuel dans le sens du dépassement possible du capitalisme. Il énonce ce qu’il envisage comme des preuves de l’existence actuelle de « futurs présents » qui seraient autant de moyens de ce dépassement du capitalisme déjà à l’oeuvre dans le réel. Sur la question (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’une des choses les plus étonnantes dans le coup monté contre Assange, c’est son audace. Ils savent qu’ils peuvent s’en tirer parce que les grands médias refusent d’en parler.

Matt Kennard

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.