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Que serait notre vie et notre ville sans « services publics » et fonctionnaires ?

Une journée ordinaire.

A force d’entendre déclamer les politiques dominants et leurs médias serviles contre les services publics et les fonctionnaires, montrés du doigt comme des profiteurs et des privilégiés, qui de plus seraient causes des déficits et des dettes publiques, il m’est venu la haine de ce sophisme malthusianiste et ordurier. Alors, j’ai pris ma plume pour écrire ce qu’est une journée ordinaire.

Tôt le matin, par une simple pression du pouce, le service public illumine [1] notre chambre, de sa présence, et remplit l’espace familial de sa chaleur bienfaisante [2] pour nos corps endormis.

On ouvre le robinet pour remplir d’eau claire [3], la cafetière du matin, à l’arôme enivrant, au moment où les ripeurs de la ville à l’échine courbée, s’usent à ramasser nos déchets du jour, Tandis que leurs collègues balayeurs esquissent sur le noir bitume, de la métropole sans fin [4], le balai incessant de la propreté.

La radio publique nous informe des derniers succès de l’industrie française, sur le front des marchés mondiaux, [5]ceux qui ne savent parler que de compétitivité et de cours boursiers.

Puis vient le moment d’amener les enfants à l’école [6] sur le chemin des souvenirs de notre enfance.

Vite, il faut prendre le métro et le train [7], car nul ne peut éviter [8], le « bureau du servage », au service du seul profit et de la distribution des dividendes, qui iront se cacher dans les paradis fiscaux, pour éviter de financer les services publics.

Le téléphone [9] sonne déjà et il faut répondre aux clients du « marché libre et non faussé », jamais contents, toujours pressés, grands manipulateurs d’optimisation fiscale et de soutien aux médias « libres  », ceux qui soutiennent le marché.

Une sirène jette son cri d’alerte, car l’immeuble d’en face est en feu et les résidents sont affolés. Mais les pompiers [10] sont déjà là et, en un tour de main, l’incendie est circonscrit, la police assurant les lieux.

Les blessés sont amenés à l’hôpital [11]. Tout ceci couterait cher à chacun, sans la sécu qui nous protège tous (chacun paye en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins).

Vient le soir et le retour au calme, les enfants sont à la bibliothèque municipale, à la M.J.C, à la piscine, au gymnase ou au stade, équipements publics, au service de tous les citoyens.

Au courrier, une lettre [12] nous informe que notre fils étudiant, a obtenu sa bourse [13], que l’aide au logement complétera. Plus de soucis, pour notre voisin de palier, salarié au C.C.A.S, dont le fils diplômé ingénieur, mais au chômage, ne touchera que le R.S.A, par Pole emploi [14]. Sans cette solidarité, quelle société ??

Par internet, la mairie [15] nous informe que notre permis de construire a été accepté, et que nous n’avons plus qu’à venir en mairie annexe, à la permanence du samedi, pour le récupérer.

Dimanche comme il fera beau [16], nous irons promener dans la forêt communale avec nos amis, agents forestiers du conseil général, premiers soldats du feu.

Pour les vacances, nous prendrons la S.N.C.M, pour la Corse, car nous refusons l’esclavagisme du low-cost [17]. Les marins ont le droit de vivre humainement.

Ce soir, nous irons au théâtre municipal ou au cinéma du quartier [18] et il y aura débat, pour savoir si l’impôt, les services publics et les fonctionnaires sont utiles à la société ?

Sur que ce petit texte synthétique et pourtant incomplet [19], constituera un élément de réflexion, car…que serait notre vie et notre ville sans nos services publics [20] et ses fonctionnaires [21] ???

Pour les fonctionnaires, fantassins du « vivre ensemble », le 29 Mai 2015, Fabrice

[1La Lumière c’est E.D.F, nationalisé en 1945, par un communiste, Marcel PAUL.

[2L’énergie c’est E.D.F, le prix de l’électricité est 90 % inférieur en France au tarif Allemand… Privatisation = hausse des prix. EN 1945, ce furent les « charbonnages de France » et E.D.F-G.D.F qui permirent la reconstruction du Pays, (des habitants et de l’industrie), ni le MEDEF et encore moins le C.A.C 40.

[3L’eau quand elle n’est pas privatisée est un bien public géré par un service public.

[4Plus de 100 communes fusionnées, sans avis des populations, offert aux seuls prestataires de marché.

[5Airbus, Ariane, T.G.V, centrales nucléaires, production de nos industries publiques, intégrant des ingénieurs et des techniciens de nos universités publiques, financés par nous-mêmes (impôts).

[6L’école, fondement de la République, est publique et laïque. Trahison est la politique qui vise sa confessionnalisation par privatisation. Et l’école ce n’est pas que les enseignants mais toute une équipe éducative au service des enfants (tatas comprises), au seul service des enfants et de leurs développements.

[7S.N.C.F, R.A.T.P, R.T.M, qui sont des services publics au service des populations, pas des profits.

[878 % des emplois sont affectés au service des profits individuels, essentiellement ceux du C.A.C 40.

[9Avant d’être Orange, et privatisée, le téléphone c’était France-Télécom, service public et service identique sur tout le territoire. Désormais tout dépend « la loi de l’offre et de la demande » = plus tu es gros, moins tu payes.

[10Les Pompiers, service public en puissance, qui viennent, quelque soient les conditions.

[11Service public, 8 % des emplois qui s’occupent de 100 % des malades ou blessés, sans condition de ressources.

[12La Poste était un service public, avant d’être privatisée par Sarkozy… Hollande ne bougeant pas le petit doigt.

[13Politique de solidarité qui pèse 60 % du budget publique. La solidarité c’est de l’argent pris des impôts et immédiatement redistribués aux bénéficiaires (jeunes, chômeurs, précaires, retraités, malades etc.), sans aucun intermédiaire financier (banque ou assurance) faisant leur beurre, sur les besoins ou le malheur d’autrui.

[14Pauvres agents, chargés de nous trouver un emploi, dans un Pays, qui fait de la compétitivité, son credo…

[15Le service public local, c’est tous les services du quotidien, l’Etat civil, les permis de construire, l’entretien de la ville, l’hygiène et la propreté, la voierie, l’assainissement, les espaces verts, l’environnement, les écoles, l’animation, la sécurité, le développement, l’aménagement, l’urbanisme, la vie de quartier, la culture, le sport, la vie associative… des équipes d’agents et de de cadres au service exclusif de la population.

[16La Météo est un service public qui alerte aussi sur les dangers du ciel.

[17Corsica-Ferries est une société privée « low-cost », inscrit dans un paradis fiscal, qui ne paye pas d’impôt et profite pourtant des subventions publiques, tout en utilisant une main d’œuvre précarisée.

[18Ils y projettent « la loi du marché », histoire d’un chômeur qui fait tout pour retrouver un emploi.

[19D’autres services publics, ne sont pas cités ici, mais participent au quotidien à la vie de la société.

[20« Services que l’on utilise sans s’en rendre compte », puisque on ne les paye pas à la prestation (carte bleue).

[21Et si nous devions payer au prix du marché ? En France, 22 % des emplois sont publics et couvrent efficacement tous ces domaines. C’est avec ce service public-là, que nous avons en Europe, la meilleure productivité du travail, supérieure à l’Allemagne.


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Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, (…)
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Julian Assange, à qui l’on doit plus d’articles importants que l’ensemble de ses journalistes-critiques, a 50 ans aujourd’hui - en prison. Il est en prison pour une raison : l’administration Biden et la plupart des médias commerciaux ne se soucient pas de la liberté de la presse, mais font semblant de s’en soucier quand ça les arrange.

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