RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Quand je serai satisfait

Lorsque l’occasion se présentera, j’irai passer mes vacances en Palestine. Je dis "vacances" pour ne pas dire "pèlerinage" ou un truc trop pompeux. Peut-être "rendre visite" serait plus précis mais ce n’est pas non plus comme si je connaissais quelqu’un là-bas.

Et avant de partir, j’augmenterai le plafond de dépenses de ma carte bancaire et je boirai tout le thé qu’on voudra bien me servir et que mon estomac supportera, puis j’irai - si on m’y autorise - pisser sur les ruines du mur qui entourait jadis Gaza.

Je regarderai la mer, bien-sûr, depuis la plage où des gamins qui jouaient au foot furent massacrés à coups de canons israéliens.

Je supporterai sans râler les probables coupures de courant et autres vicissitudes d’un pays en reconstruction.

J’essayerai de ne pas poser de questions stupides ou, mieux encore, je fermerai ma grande gueule.

J’éviterai soigneusement les ONG, délégations parlementaires, journalistes et autres troupeaux occidentaux venus dispenser leurs conseils, leçons ou jugements.

Je croiserai probablement quelques médecins cubains.

Je passerai devant un hôpital, une école, une maison et j’imaginerai des fantômes me saluer au passage.

Je marcherai sur cette terre, sans trop penser à ce qui se trouve sous mes pieds.

Je penserai à ceux qui me disaient "tu n’as jamais visité Israël, tu ne sais rien". Comme si j’avais besoin de savoir à quoi ressemble un centre commercial à Tel-Aviv ou l’état de la circulation aux heures de pointe. Comme si je ne les entendais pas déjà trop, et partout.

Et je penserai à cette vieille blague dont la chute est "alors, ils sont partis les fascistes ?"

Et puis je rentrerai, satisfait.

URL de cet article 40167
 
Même Auteur
Les Etats-Unis de mal empire : Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud
Danielle BLEITRACH, Maxime VIVAS, Viktor DEDAJ
Présentation de l’éditeur Au moment même où les Etats-Unis, ce Mal Empire, vont de mal en pis, et malgré le rideau de fumée entretenu par les médias dits libres, nous assistons à l’émergence de nouvelles formes de résistances dans les pays du Sud, notamment en Amérique latine. Malgré, ou grâce à , leurs diversités, ces résistances font apparaître un nouveau front de lutte contre l’ordre impérial US. Viktor Dedaj et Danielle Bleitrach, deux des auteurs du présent livre, avaient intitulé (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement.

H. Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.