C’est un des premiers articles intelligent sur la question et je me réjouis réellement de l’avancée que constituent ces réflexions.
Effectivement, le problème central est celui d’opposer la liberté d’entreprendre (au sens global pas celui du MEDEF) et la nécessisté d’interdire.
Sans le dire explicitement, une des très grande difficulté de l’extrême gauche est de dépeindre de manière totalement irréaliste le capitalisme comme étant le fruit d’une lutte des classes. Ceci a un gros avantage, dépeindre les riches comme étant la source de tout les maux permet en quelque sorte d’occulter la mécanique globale de l’offre et de la demande alors que celle-ci est dans bien des cas suffisante pour expliquer les phénomèes en jeu.
Qui voudrait donc défendre, une petite classe d’hyper-privilégiés ? A priori très peu de monde ...
Par contre, si à l’analyse, il s’avérerait que bien des problèmes, dénomés sous le terme de capitaliste, ne sont rien d’autre que le libre jeu des mécanismes alors corriger la situation serait bien plus difficile.
Je comprends à 100% le caractère mobilisateur de l’affreux capitaliste responsable de tout les maux de la terre, mais pour ma part je trouve que ce discours est à la fois trop larmoyant, faussement ingenu et occulte la dimension totalitaire des ex régimes comunistes.
Il ne s’agit pas d’une inconsèquence : ce n’est pas pour rien en effet que Robespierre ou Saint-Just, qui sont vus comme des tyrans pour les nations occidentales étaient des héros de l’Union Soviétique. La nécessité de casser l’ordre ancien, coute que coute, et la volonté manifestée par ces révolutionnaires de procéder à ce changement coûte que coûte expliquent ce fait.
Toutefois, dans les deux cas, et sous couvert d’inertie globale de la société (ou bien de résistance anarchée des anciens ...), ces actions ont partiellement été abandonnée pour une conduite plus consensuelle de la société (voire je la reconnais un retour réactionnaire).
Sur le fond, je ne souhaite pas disposer de richesses et d’avoir inifinis, mais je souhaiterai, chose qu’il me semble indispensable dans une société structurée, un droit de propriété clair qui me donne le droit d’en disposer tel que je l’entend (ce droit clair entre usufruit, nue-propriété et droit d’abus est très ancien). On peut parfaitement discuter que ce qui doit être considéré ou non comme pouvant être approprié (voiture, maison, ...). Je ne discute pas non plus de la possibilité de mise en commun (pourquoi ne pas mettre en commun les maisons, voitures, ...), mais de la possibilité qu’à un individu de choisir ou non de disposer tel qu’il l’entend d’une chose qui lui appartient.
Le raisonnement de Marx à cet égard est implacable : si tout les biens et avoirs sont répartis équitablement, au bout de quelques siècles, années, mois, vous aurez des inégalités entre individus (et d’où l’abolition totale de la propriété : non pas parce que Marx n’aime pas les riches mais parce que la propriété porte en elle ce dilemne).
Le saut à l’abolition totale de la propriété est concevable et à été mis en oeuvre. On peut discuter des circonstances historiques de la révolution (pourquoi dans un pays agraire et arrièré comme le Russie et non un pays développé comme l’Allemagne).
Je conçois parfaitement que les "damnés de la terre" sous le couvert de justice sociale, rage et volonté d’en découdre (voire tristement comme dans d’autres régimes totalitaires simplement pour libérer et prendre des places) considèrent ces ensembles de raisonnement comme futiles, voire déplacés devant la souffrance humaine, mais comme me le faisait remarquer un de mes amis, la souffrance est toujours grande mais la faim est moindre (il parlait de l’Europe, je prècise). Une civilisation ne se construira pas si elle fait semblant d’ignorer les contradictions internes qui la traversent.
99% de l’humanité est à la recherche d’un équilibre plus juste mais celui-ci n’a absolument aucune chance de naitre sur de fausses affirmations. Dernier point qui peut parait provocateur, voire déplacé mais au vu des besoins globalement croissants de l’humanité (je ne parle pas de la dernière Wii) il faudra essayer d’accroitre la quantité de nourriture et de biens pour les générations à venir (globalement, pas forcèmeent en Europe) : j’invite très sérieusement les intellectuels à réfléchir à cet aspect ...
Je suis réellement désolé si mes propos ont pu en choquer, mais l’important ce n’est pas le scribe qui écrit, l’important c’est de savoir comment on va nourrir, loger et satisfaire les populations à venir : à bien y réflechir, je préfére 100.000 fois le capitalisme actuel, qui comprime, opprime, voire exploite, à l’ancienne méthode en vigueur qui consistait à entrer en guerre et faire le ménage, car pour ceux qui ne le comprennent pas, je crains que le choix soit entre contrôler et repartir les biens mais également contrôler et piloter le taux de fécondité et les naissances ou bien laisser les gens gèrer l’ensemble en toute responsabilité (je ne suis malthusien, ni adapte de Ricardo, je me contente de souligner le propos qui est sorti du débat public mais qui malheureusement existe en sous latence).
La seule chose que je ne comprend toujours pas est pourquoi cet aspect qui oppose liberté économique et justice sociale n’est pas au coeur de la réflexion de l’extrême gauche : malheureusement ma conclusion à cet égard est que le débat est en quelque sorte implicitement tranché (mais pas explicitement car cela risquerait de heurter les masses). C’est toutefois ce point qui constitue probablement la seule alternative crédible (et c’est peut être pourquoi les partis socialistes ont mieux réussis en occident que les partis communistes) et c’est probablement également le seul qui ait du sens (les révolutions sont très souvent sans interêts : on y tue, on y pille puis passé quelques années lorsqu’il faut reconstruire on s’aperçoit que l’on ne peut pas en quelque sorte construire tout à l’envers par esprit de système, il faut tenir compte de la réalité, pensez à la NEP au début du siècle dernier en URSS).