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Pour les paysans... La grand-mère de ma Chinoise vit encore dans sa ferme en terre battue, et n’a aucune intention de partir vivre à la ville, chez son fils.
Cette paysannerie qui cultive des parcelles dans les montagnes disparaît avec les anciens : leurs enfants -nombreux- sont partis en ville, et leurs petits-enfants ne savent pas planter un choux...
Au passage, Bruno Astarian parlant " de la politique de l’enfant unique qui est exécutée souvent de façon féroce" n’est jamais allé en Chine, jamais à la campagne... Mon épouse a 6 oncles et tantes...
Il y a une génération de jeunes agriculteurs qui peuvent profiter du machinisme, des semences améliorées, des drones… qui travaillent sur des grandes surfaces gagnées sur les déserts et les sols alcalins où on commence tout juste à voir apparaître des plants de riz de 2m de haut...
Les 6 semaines de confinement COVID ont accéléré la vente directe des produits agricoles : jujubes de Xi’an, ananas de Hainan, raisins du Xinjiang, lait de Mongolie, oranges du Fujian... Je commande quasiment tout à partir de mon smart Phone. En ville, une bonne moitié des petits magasins sont restés fermés, beaucoup se sont adaptés en proposants des achats directs et groupés.
C’est un révolution devenue possible depuis qu’il y a des autoroutes, des réseaux télécom modernes, des coopératives, des serres, des champs gagnés sur le désert... 60 ans de travail patient qui trouvent leur accomplissement.
Les communautés rurales peuvent vivre correctement, et pour beaucoup, profiter du tourisme local qui s’est développé depuis qu’il est si difficile d’aller dans les pays étrangers. Pas mal de jeunes retournent "au pays".
Les ouvriers du bâtiment sont toujours des migrants issus des provinces centrales.
Dans la petite ville où je vis, c’est un chantier permanent, la population augmente de 150.000 habitants/an. Ce qui fait beaucoup d’appartements, d’écoles, d’hôpitaux, d’usines.... Je ne vois pas de conditions de travail insupportables. Il y a 15 ans, c’était probablement autre chose, je ne peux pas en témoigner.
Oui, les journées sont longues, mais sans précipitation, les ouvriers ont le temps de vous parler... Il y a des femmes sur les chantiers, grutières le plus souvent qui se filment sur TikToK. C’est une industrie moderne, avec des machines que je ne vois pas en France.
Dans les usines... Il ya de grandes différences selon les employeurs. Les conditions les plus dures se voient dans les usines qui veulent imposer une productivité élevée, les groupes étrangers généralement.
Dans le Delta de la baie des Perles que je connais bien, beaucoup d’employeurs ont du mal à recruter. Dans le textile en particulier, la robotisation est devenue indispensable.
L’Allemagne n’est plus le leader mondial des machines et robots industriels.
La roue tourne.
Les revendications des jeunes Chinois portent sur la qualité de vie, avec des horaires raisonnables. Moins d’enfants, des mariages tardifs... En Chine, c’est comme partout ailleurs, tout va de pair avec l’accroissement du niveau de vie
Et vous pouvez oublier cette histoire de main d’oeuvre mal payée. Mis à part le Japon et la Corée du sud, tous les autres pays d’Asie en proposent... L’Inde, le Vietnam, la Malaisie, le Bangladesh, le Pakistan... Et pour les groupes comme Nike, H&M, Apple, etc, dans tous ces pays, ce ne sont pas les misérables à exploiter qui manquent...
Pour le contrôle social, j’y ai déjà répondu, il y aura peut-être un lecteur de LGS pour vous aiguiller... Vous avez vraiment une épouse chinoise ?
Pour le Grand Reset, laissez tomber Bruno Astarian... La caractéristique d’une taupe serait d’être à l’intérieur d’un courant pour mieux s’y opposer, mais passons, ses prévisions et ses constats sont désastreux.
Il me semble tout à fait apte à faire des piges pour le journal Libération. Ce n’est pas un compliment.