Interrogé par la chaîne de télé Univision (un si joli nom : " télévision unilatérale" !), l’ami du gouvernement pacifiste et laïque israélien, a considéré que "le futur des Vénézuéliens devrait être aux mains des Vénézuéliens". Jusqu’en 1998, il était aux mains des Etats-Unis (nostalgie, nostalgie !!) et maintenant il est aux mains d’un peuple con qui vote, sans savoir pourquoi et à 55%, pour H.Chavez, et se rend aux urnes si nombreux : taux de participation électorale de plus de 80% (combien aux Etats-Unis ?)
Le champion du "monde libre", qui a libéré l’Irak, la Libye, l’Afghanistan, le Chili, le Honduras, le Paraguay... rappelle que dans le passé il y eut des "politiques autoritaires" de Chavez et de la "répression envers les dissidents" (tous les observateurs, ONG, etc., en conviennent : Venezuela, zéro prisonnier politique... Ah s’il pouvait y en avoir, comme aux Etats-Unis !!). Le sieur Obama, au moment où le président Chavez lutte contre la mort, a réaffirmé que les Etats-Unis "ne vont pas changer leur politique qui a pour priorité la liberté au Venezuela". Champagne pour le droit d’ingérence et la santé de Chavez !
Il a des moments où l’éthique, la simple morale, la compassion, poussent à se taire. A respecter. A rester digne. Des mots que ne connaît pas l’impérialisme. Tout juste si ce petit monsieur Obama ne s’est pas réjoui de la maladie du président. Cela est très américain, très chrétien. Sous le vernis obamien, la vieille grimace impérialiste reste la même. Rien d’étonnant donc au comportement de cet Obama "aux bas mots", aux mots si bas.
Le gouvernement vénézuélien a qualifié ces déclarations "d’infâmes", d’ "indignantes", et souligné qu’elles vont conduire à "une plus grande détérioration" des relations bilatérales.
De Reagan, Nixon, Bush 1 et 2, présidents si cultivés, si enclins aux bonnes manières, d’une si grande élégance morale, ces propos n’auraient pas surpris ; mais dans la bouche d’un Prix Nobel de la Paix, que diable viennent-ils faire ? Et s’il s’agissait d’une seule et même politique déclinée une fois par les uns, la fois suivante par les autres ? Le bipartisme Madame, le mec le plus extra.
L’empire reste l’empire, et un "salaud" reste un "salaud" aurait ajouté Sartre.
Lorsqu’un peuple prie et pleure parce que son président est malade, c’est que ce président a commencé à changer la vie du plus grand nombre.
Jean Ortiz