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Néonazis au pouvoir d’État en Ukraine

En Ukraine, la question de la montée du fascisme n’est pas un débat ulcéré entre intellectuels petits-bourgeois, piliers de café. En Ukraine, présentement, les puissances impérialistes occidentales mènent une attaque frontale contre les ouvriers du monde entier. dans les trois instances concomitantes, c’est-à-dire dans l’instance économique, politique et idéologique-médiatique.

L’anarchie fasciste planifiée

Un observateur de la scène politique internationale résume ainsi ce qu’il observe en Ukraine ces jours-ci : « Tout un tintamarre à Kiev, avec la faune habituelle de mécontents qui, sous les mots creux de liberté et démocratie protestent contre la pauvreté, l’ineptie, la corruption et une vie qui n’est que survie. Ils ont été encadrés par des bandes de malfrats et d’agents provocateurs pour qui la casse et le trouble deviennent pour un temps le petit boulot le plus rentable et le plus abordable » (1).

Ce descriptif, quoique superficiel, est tout à fait réel, mais ne serait-il pas plus intéressant de gratter sous le verni médiatique pour découvrir les véritables enjeux et les forces en présence dans ce conflit international impliquant deux alliances, celle de l’OTAN (28 pays sous-direction étasunienne) et la CEI-Chine sous-direction russe et chinoise (2) ?

Nombreux sont ceux qui, souhaitant prendre position dans le drame ukrainien, s’exclament : « Entre ces deux camps – celui de l’ex-président Ianoukovitch prévaricateur, et l’actuel pouvoir putschiste néonazi de Tourtchinov-Iatseniouk on ne peut pas rester indifférents et appliquer la tactique du Ni-Ni, qui aboutit à soutenir en dernier ressort un clan impérialiste et consort » (3).

Le camp du Ni-Ni, comprend ceux qui l’énoncent ouvertement et ceux qui l’énoncent hypocritement, C’est un clan favorable à la guerre impérialiste dirigée par l’OTAN confrontant le camp impérialiste de la CÉI-Russie sur la défensive pour le moment (4).

Deux camps impérialistes s’affrontent

C’est dans l’instance politique-diplomatique-militaire que les puissances occidentales (OTAN) mènent l’attaque contre l’alliance concurrente (CEI-Russie-Chine) sur trois fronts géopolitiques interdépendants. À la fois sur le front de l’Occident, mais aussi sur le front ukrainien-russe, ainsi que sur le front d’une série d’autres pays de leur périphérie.

Dans tous les pays occidentaux, le grand capital monopoliste renforce son appareil étatique policier par des lois antigrèves, des lois anti-démocraties bourgeoises – contre les libertés d’expression – d’opinion – de réunion – de manifestation – de publication – d’affichage. Partout, les États occidentaux ainsi que les États de la CEI Russie-Chine renforcent leurs appareils policier, judiciaire et carcéral de répression en prévision de briser la résistance ouvrière sur le front économique de la lutte de classe, quand la grave crise financière aura tant appauvri la classe ouvrière et la petite bourgeoisie que des révoltes et des soulèvements éclateront à tout vent (en voir la préfiguration en Grèce, Chypre, Espagne, Portugal). En Occident, ce seront les États policiers – conservant le plus souvent un verni électoraliste bourgeois – qui dirigeront l’écrasement des révoltés (assistés parfois par quelques groupements néonazis sortis tout droit des officines d’espionnage).

La raison en est simple, les miettes qui resteront après la crise systémique permettront de tempérer quelque peu les souffrances d’une portion de la populace apaisant d’autant la révolte des gueux qu’il ne sera peut-être pas requis de massacrer jusqu’au dernier. Les petits-bourgeois sont déjà à l’emploi et proposent toute une série « d’actions anti-austérité » comme de signer des pétitions pour demander justice et équité ; de voter pour un planqué moins compromis que son vis-à-vis jusqu’à ce qu’il ait mis la main, lui aussi, dans l’assiette aux biscuits... et autres pusillanimités et enfantillages de paumés.

Parallèlement à cette montée des États policiers en pays fortement industrialisés, on assiste, à l’installation dans les pays dominés de la périphérie (pays intégrés à une alliance militaire ou à une autre) de gouvernements carrément fascistes sans aucun vernis électoraliste bourgeois car dans ces pays du glacis des deux empires l’indigence est si grande parmi ces peuples dominés (Slaves-Ukrainiens, Sémites-Arabes, Persan, Pachtoune, Pakistanais, Bengalais, Soudanais, Somaliens et autres Africains), que les soulèvements seront farouche et les sous-fifres fascistes locaux auront pour mission de faire exemple et d’apprendre aux révoltés ce qu’il en coûte de faire trembler leurs maîtres ostracisés (voir les néo-nazis dans le gouvernement de Kiev (5).

Là-bas, dans ces tiers-mondes de misère, à des kilomètres des métropoles d’Occident, il sera superflu de prendre des gants pour massacrer les révoltés : « Tués les jusqu’au derniers. Dieu reconnaîtra ses préférés ! ». Cette tactique pour préserver leurs néo-colonies intégrées et développées est déjà appliquée. Dès l’effondrement de l’empire social impérialiste soviétique, les pays baltes ont vu ressurgir les organisations nazies et des lois racistes et fascistes antirusses et anticommunistes ont été imposées. Puis l’Europe de l’Est y ait passée, et elle fut mise au pas de l’exploitation esclavagiste dégénérée comprenant la traite des blanches, le trafic d’organes et le commerce de la drogue. La dernière dépecée, la Yougoslavie-Serbie, ne s’en est pas encore remise.

Puis ce fut au tour des pays du Proche et du Moyen-Orient que d’être envahi pour y installés des gouvernements militaires fascistes de la bonne allégeance. L’Afghanistan, où les choses n’ont pas tourné comme escompter, mais dont les talibans seront finalement recrutés comme auxiliaires armés dirigés contre la CEI (Mission : faire sauter les oléoducs approvisionnant la Chine). L’Irak, neutralisé et balkanisé. Dans la péninsule arabique la tâche était déjà complétée et il ne restait qu’à consolider les pouvoirs militaires-fascistes des sultans et des émirs à la solde au Bahreïn et au Yémen. Ce qui fut fait. Par contre au Liban, en Syrie et en Iran le camp impérialiste adverse (CEI-Chine) maintient ses dépendances et aujourd’hui il influence tout ou partie de ces États traumatisés, boycottés et menacés.

Le « Printemps arabe » aura permis au camp de l’OTAN de se faire la main sur la façon de récupérer des mouvements spontanés de salariés et de les retourner contre les ouvriers enragés. Partout, dans le nord de l’Afrique le pouvoir militaire ; soit sous tutelle des armées officielles ; soient sous l’emprise de groupes djihadistes criminels ; tire les ficelles et mène la répression fasciste contre les populations désemparées.

Depuis les affaires somalienne, malienne et soudanaise (un autre État partitionné) le travail d’implantation et/ou de consolidation des pouvoirs militaires fascistes est en cours dans la corne de l’Afrique et dans toute la zone subsaharienne où de petits généraux en goguette ont installé leur pouvoir d’opérette avec la consigne de maintenir la bourgeoisie locale compradore dans l’Alliance — Africom et d’écraser dans le sang tout soulèvement populaire des gueux miséreux, des chômeurs, des paysans et des salariés (Centre Afrique, Afrique du Sud, Éthiopie, Nigéria, Cameroun).

Que faire ?

Quel doit être la position des progressistes, des ouvriers ukrainiens et des ouvriers du monde entier au milieu de ce salmigondis ? Soutenir une bande de truands contre un clan de brigands ? Non évidemment ! Deux vecteurs devraient diriger notre jugement :

A) Quelle est l’intérêt de la classe ouvrière – la seule classe révolutionnaire – le sel de la terre et l’espoir de l’humanité ?

B) Que nous enseignent la théorie et la science de la lutte ouvrière dans cette situation singulière afin de nous forger une tactique et une stratégie actuelle — concrète — dans cette situation contemporaine inédite ?

Lénine a écrit ceci : « Lorsqu’un Allemand sous l’empereur Guillaume, ou un Français sous Clémenceau dit : “j’ai le droit et le devoir, comme socialiste de défendre la patrie si l’ennemi envahit mon pays” ce n’est pas là le raisonnement d’un socialiste ni d’un internationaliste ni d’un prolétaire révolutionnaire, mais d’un nationaliste petit-bourgeois. Car dans ce raisonnement disparaît la lutte de classe révolutionnaire de l’ouvrier contre le capital ».

Ceci nous suffit. Le choix du prolétariat ukrainien est simple, subir une guerre inter-impérialiste (OTAN-CEI-Russie) où il servira de chair à canon pour servir les intérêts d’une puissance envahissante ou d’une autre ; ou alors, mener sa propre guerre populaire pour faire sa propre politique et chasser la bande de sous-fifres néo-nazis installée au pouvoir à Kiev.

Sans plus attendre, partout en Ukraine, tout progressiste qui se respecte doit entreprendre la lutte, jusqu’à y compris la lutte armée, contre le pouvoir fasciste – illégale et illégitime – de Kiev. Pouvoir néo-nazi qui se propose de voter des lois opprimant les russes, interdisant les communistes, et promouvant les anciens escadrons de la mort SS-Nazi châtiés par le peuple ukrainien au cours de la Seconde Guerre mondiale. Partout, dans le monde entier, tout Partisan de gauche se doit de saluer et d’encourager le soulèvement armé des ouvriers ukrainiens opposés à l’établissement du pouvoir fasciste à Kiev.

_____

1. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-partition-de-lukraine-le-piege-de-lours/
2. La Communauté des États Indépendants http://fr.wikipedia.org/wiki/ Communaut%C3%A9_des_%C3%89tats_ind%C3%A9pendants et http://allainjules.com/2014/03/03/alerte-info-troubles-en-ukraine-la-russie-et-la-chine-en-accord-sur-lukraine/
3. http://www.mondialisation.ca/europes-autrefois-brune-et-rouge-et-maintenant/5366467
4. Manœuvres de l’OTAN auxquelles sont conviées l’armée ukrainienne : « Les ministres ont ainsi traité le thème central de la Connected Forces Initiative, qui prévoit une intensification de l’entraînement et des manœuvres qui, conjointement à l’emploi de technologies militaires toujours plus avancées, permettra à l’OTAN de maintenir une grande “promptitude et efficience dans le combat”. Pour vérifier la préparation, se déroulera en 2015 une des plus grandes manœuvres OTAN “live”, avec la participation de forces terrestres, maritimes et aériennes de toute l’Alliance. La première d’une série, que l’Italie s’est offerte d’accueillir. » http://www.mondialisation.ca/la-nouvelle-strategie-de-guerre-de-lotan/5371312
5. http://www.mondialisation.ca/qui-sont-les-nazis-au-sein-du-gouvernement-ukrainien/5371703

»» http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-neonazis-au-pouvoir-detat-en-ukraine/
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