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Nation, République, « commun » et cohésion sociale - Une critique.

Dans les lignes qui vont suivre, rien sur le passé, sur l’histoire de cette thématique qui rapporte ici (dans cet article) Nation, République, et l’idée de « commun » (Nation surtout), à « cohésion sociale ». Le regard critique se porte sur le présent et l’avenir, sur les conquêtes sociales à maintenir et à gagner.

Plus il y a de cohésion sociale, de justice sociale (1) et plus l’idée de Nation ou de République ou de « chose commune » est forte et pertinente. Corrélativement, plus il y a d’inégalités socio-économiques, de fractures sociales, de richesses matérielles voisinant avec misères sociales et plus les idées de Nation, de République, de « commun » perdent de leur sens, et se voient instrumentalisées dans des batailles idéologiques diverses. Difficile de décrire plus sobrement un processus de construction-destruction de ce qui peut être du commun sur un territoire, au-delà la langue, de la laïcité, de la cuisine française et de son vin !

Autrement dit, plus ces notions de Nation, République, (communs) sont instrumentalisées pour unir artificiellement des résidents d’un territoire dans un imaginaire commun qui a de moins en moins de portée réelle, si ce n’est un passé plus ou moins mythifié (l’Etat social d’après-guerre souvent), et plus il s’agit d’un véritable fétiche, soit un double processus contradictoire selon Alain Bhir , soit d’une part une abstraction (à Majuscule) qui surplombe les humains (processus de domination descendant) avec, d’autre part, des humains réels qui eux sont « à genoux », comme en adoration béate devant l’Abstraction (processus d’aliénation montant).

La Nation comme la République valent mieux que sa réduction fétichisée par le néolibéralisme. Nous ne défendons donc pas une hyper critique dénonçant qu’aucun commun serait possible entre ceux d’en-haut (le 1%) et le peuple-classe (les 99% d’en-bas) mais ce commun se fragmente socialement (et au plan sociétal aussi, mais c’est hors sujet). Il importe de réduire les fractures sociales creusées par le néolibéralisme, le capitalisme financiarisé et mondialisé. Quelle force peut mobiliser le peuple-classe vers la justice sociale et une autre démocratie ?

1 - Ce qui est écrit ci-dessous vient du très sérieux site vie-publique.fr

La conception moderne de la nation dépasse largement le cadre ethnique ou tribal. Elle trouve plutôt sa source dans un ensemble complexe de liens qui fondent le sentiment d’une appartenance commune. Elle est ainsi à la fois extérieure aux individus, en même temps qu’elle est intériorisée et transmise d’une génération à l’autre. Pour s’imposer, elle suppose également l’existence d’une volonté durable de vivre au sein d’un même ensemble.

Certaines données objectives permettent de définir une nation : le territoire, l’ethnie, la langue, la religion, la culture, l’État. Mais l’idée de nation ne leur est pas réductible. Il existe ainsi des nations plurilingues (ex : la Suisse) ou connaissant plusieurs religions (ex : l’Allemagne). Il y a également des nations sans territoire propre ou d’autres encore qui sont partagées entre plusieurs États. Aussi la nation apparaît-elle d’abord comme une construction politique, dont la fonction est de garantir la cohésion sociale et de faire respecter l’autorité de l’État.

2 - La cohésion sociale est un élément important de la nation, ce qui valorise en principe la justice sociale et fiscale et donc grosso modo le « plus pour en-bas et moins pour en-haut » !

Les luttes contre la pauvreté, le mal logement, la santé à deux vitesse, les inégalités, etc sont les éléments fondamentaux de la cohésion sociale et donc d’une vraie Nation, d’une vraie République, constamment menacée par des dynamiques d’éclatement, de destruction (voir contribution sur Erich Fromm) qui se nomment concurrence, conquêtes de marchés, profit, retour sur investissement. Ces politiques ne sont plus soutenues réellement pour emporter des effets sociaux tangibles !

On peut dire que le néolibéralisme avec sa forte montée des inégalités sociales et économiques a cassé non seulement l’Etat social mais aussi la Nation. Car il ne suffit pas que les très riches du 1% d’en-haut parlent français, soient athées de sub-culture catholique, trempent la baguette beurrée dans le café, etc, il faut aussi qu’ils contribuent à la redistribution financière vers en-bas, vers le peuple-classe 99% et notamment les couches sociales modestes, au lieu de profiter de la financiarisation de l’économie pour se « gaver », pour gonfler leur patrimoine de façon outrancière.

Pas de liberté sans politique d’égalité, sinon c’est la liberté-privilège !

S’ajoute à l’exigence de redistribution des richesses (qui était assez commune à gauche jadis) celle de l’appropriation sociale, une question difficile et qui « fâche » beaucoup plus !

Christian DELARUE -
Altermondialiste animateur du site amitié-entre-les-peuples.org

Inégalités et exigences de justice sociale en France - Note C. Delarue - Amitié entre les peuples

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