@) benzekri hamid
Je vous remercie pour tout. C’est à mon tour de m’expliquer.
Je reste froid à cause du cynisme du système dans lequel nous vivons. Il a des capacités démoniaques à tout récupérer. De la naïveté, de la générosité, des coups de cœur des personnes jusqu’aux richesses matérielles et immatérielles des peuples. L’article de BOUCAR DIOUF est un petit exemple. On publie son cri de cœur pour les besoins d’une conjoncture et on laisse critiquer Sarkozy, alors que les patrons du journal sont ses amis. Ils sont à la tête d’un empire financier qui est bien impliqué dans ce qui se passe au Moyen-Orient et en Libye.
Je vais revenir à la notion d’un système, non pas spécifiquement pour vous, mais pour tout lecteur. C’est une notion large qui désigne tout ce qui peut être pris comme un ensemble d’interactions dépendant les unes des autres. Un arbre, une ville, un village, un corps quelconque..., tous peuvent être pris pour un système. Concernant le système monde pris par partie, par grand ensemble ou dans sa globalité exige un apprentissage d’un langage à même de nous permettre sa lecture. Oui, on lit les choses grâce à des langages appropriés. Ces langages ne sont pas d’une facile accessibilité comme tout le monde le sait ou le soupçonne. Du fait, seule une élite y parvient, et encore de quelle manière, ce n’est souvent pas de la bonne, surtout lorsque nous égoïsmes y entrent pour peser dans un sens ou un autre.
Autre chose, en tant qu’individu, groupe ou société, nous interagissons avec notre environnement tout en étant acteur et scène ou sujet et objet. Si nous comprenons nos actions en partie, nous comprenons moins les réactions qu’elles peuvent provoquer. Il y a certaines réactions qui nous échappent complètement, ou bien on ne leur donne pas l’importance qu’elles méritent parce qu’on reste toujours obnubilé par nos besoins dont certains sont de la folie pure, mais à qui le dire ?
Maintenant, je vais vous parler de quelques indicateurs importants, non pas pour vous bourrer le crâne mais pour les prendre comme outils d’analyse à votre convenance. Le premier indicateur, c’est qu’il ne faut jamais se laisser impressionner. Dès qu’on est impressionné, notre regard se ferme et on ne voit plus rien même lorsqu’on a un regard intérieur puissant comme vous. Le deuxième est de ne pas se laisser dérouter, ce qui n’est pas facile du tout. Pour ce faire, il ne faut pas hésiter à se remettre en cause et à remettre en cause les évidences et ses croyances qui peuvent s’étaler démesurément.
On entend souvent parler de médias mainstreams ou de médias traditionnels sans se poser la question s’il en a existé d’autres. Ce n’est pas parce qu’un média a changé de support ou de nom qu’il devient un autre, de même pour toute chose. Un média comme son nom moderne l’indique est un support de la communication et a toujours été supporté par les impôts, les dons ou le volontariat aux différents noms et formes. Comme il a toujours été utilisé à bon ou à mauvais escient par un pouvoir collectif ou hiérarchique et de plusieurs classes sociales.
D’ailleurs dans les pouvoirs hiérarchiques et de plusieurs classes sociales, le média bénéficie de soins et d’efforts parfois colossaux pour impressionner et rendre fluide une communication du haut vers le bas et rarement l’inverse. On peut se laisser subjuguer par un média particulier et négliger d’autres, mais les fins qu’ils servent restent les mêmes.
Parmi les supports servant de média, il y a les temples comme les mosquées, les lieux de pèlerinage, les églises, les synagogues, les bibliothèques, les marchés, les rassemblements de toutes sortes et j’en passe.
Le média peut avoir plusieurs fonctions sans perdre son rôle de véhicule de l’information et de fabrique d’idéologie. Les États impérialistes le savent d’instinct d’où leur souci premier est de s’emparer des médias les plus importants, surtout, de ceux qui entretiennent un liant idéologique lié à une foi. Ceci, il faut le voir en dehors des identités et de la foi qui est un autre sujet où il y a beaucoup à manger et à boire. Juste à titre indicatif, dans les temps anciens le langage symbolique et métaphorique étaient la norme, langage auquel les générations actuelles ne comprennent rien et quand elles tombent sur des textes anciens qui n’ont pas été reformatées, elles n’y voient que ce qu’elles veulent voir. Elles y plaquent leurs phantasmes à cause de notre fascination du passé qu’on croit fabuleux par besoin de trouver sur quoi s’appuyer quand tout chancelle autour de nous. Ou à cause d’apprentis sorciers qui s’y mêlent et préparent les esprits pour mieux les manipuler au service de causes sordides.
Enfin, en dehors de ce discours, il y a plus important. Sans être un voyant ou un devin, je sens à travers vos interventions une certaine passion et une grande lucidité. Ce ne sont pas des défauts mais des qualités d’une grande noblesse. Mais elles ont leur défaut, celui de consumer leur porteur et je voulais vous en avertir. Donc, on est loin des querelles d’opinions, et je peux vous dire que je partage vos points de vue et vos analyses à la virgule près. Je ne sais pas si vous avez une grande expérience en politique ou pas. Mais sur ce terrain, il ne faut pas y mettre de grandes espérances, sinon à tous les coups vous serez déçu. Il faut aller doucement et privilégier le travail de proximité sur le reste parce que le changement est une affaire d’organisation, de persévérance, de modestie, d’attentes réalistes, et surtout de l’art du compromis et de la mobilisation des masses. Les idées en elles-mêmes ne peuvent rien si elles ne sont pas bien articulées et partagées par le plus grand nombre à même de peser sur une situation ou la politique d’un pays.
Il y a ici même sur LGS un discours-programme suffisamment rassembleur, suffisamment réaliste qu’il suffit d’un homme d’une certaine envergure (je m’en fous lequel) et de quelques lieutenants aguerris dans quelques spécialités essentielles pour voir ce discours-programme se changer en réalité. Même s’il ne renversera pas la vapeur du système, il le contraindrait à réfléchir un peu avant de prendre n’importe quelle décision.
Mais voilà, ce discours programme n’attire ici aucun commentaire ni positif, ni négatif.
À la prochaine. Et tenez bon.