Devant les ruines de Bagdad, caméra en main, Romain Goupil se demande pourquoi il a voulu ça. Un "désastre", dit-il.
Les va-t-en-guerre déchantent. Kouchner, Bruckner, Goupil déposent les armes, nous dit Télérama (N° 2839, 9 juin 2004). Goupil confesse aujourd’hui que « cette guerre est un désastre, une catastrophe absolue ». Il avoue que « l’erreur a été de croire que la démocratie allait s’installer facilement, que la liberté pouvait s’imposer. »
Romain Goupil, tous les hommes de coeur te l’avaient dit.
Les peuples d’Europe étaient contre cette guerre (même les Espagnols et les Anglais) et ils criaient dans la rue qu’elle serait un « désastre » et qu’elle n’apporterait pas la « liberté » mais un changement des maîtres avec pillages des richesses et massacres à grande échelle.
Et maintenant, un an plus tard et quelques dizaines de milliers de civils, hommes, femmes, enfants explosés, après quelques preuves de tortures, que dit Goupil sur les ruines d’un pays qui ne possédait pas des armes de destruction massive ?
Il dit : je me suis trompé. Et il en fait un film « sensible ». Trop facile, trop court, l’ami ! D’autant plus que tu travailles à renouveler la même erreur avec Cuba.
Que tu sors les mêmes arguments, que tu mouilles la même chemise pour appeler au même scénario. Dans combien de temps vas-tu pleurer sur les conséquences de l’intervention US à La Havane, intervention que tu prépares par ton aveuglement répétitif ? Après avoir souhaité la guerre, viendras-tu pleurer les morts Cubains sur ta pellicule ? Combien d’invasions, du Vietnam à la Grenade, en passant par Panama et l’Afghanistan faudra-t-il encore pour que tu comprennes que l’oncle Sam fait du bizness, pas du sentiment ? Sais-tu où passe le pétrole irakien ? Qu’est-ce que tu connaissais du grand peuple Irakien ? Que sais-tu de la réalité Cubaine ? Et pourquoi est-il si facile pour toi de confesser une erreur et d’en préparer un encore plus grande ? A ton avis, Goupil, à qui pensait Mirabeau quand il disait : « Il existe quelqu’un de pire que le bourreau, c’est son valet. » ?
Maxime Vivas, écrivain.
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