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Le plan Irak

Le « pacte de sécurité avec les Etats-Unis », approuvé par le gouvernement irakien, a été défini par la Maison Blanche comme « un pas important et positif » : il autorise les forces USA à rester en Irak trois années de plus après 2008. Après 2011, a précisé le porte-parole irakien « il appartiendra au gouvernement de conclure un autre accord ». En même temps, le président élu B. Obama a déclaré dans une interview à CBS News que, dès son investiture, il « commencera à mettre opérer un plan de réduction des troupes en Irak, à la lumière, en particulier, des problèmes que nous avons en Afghanistan, où la situation continue à empirer ». Obama confirme ainsi son programme. « Il est temps de tourner la page », a-t-il déclaré dans le discours prononcé à Washington le 1er août 2007 : « quand je serai président, je mènerai la guerre qui doit être gagnée, avec une stratégie générale : sortir d’Irak et passer au juste champ de bataille en Afghanistan et au Pakistan ; développer les capacités et le partenariat dont nous avons besoin pour détruire les terroristes ».

Le problème, que l’administration Bush passe à celle d’Obama, est « comment sortir d’Irak », où les USA se sont embourbés en dépensant jusqu’à présent pour la guerre environ 700 milliards de dollars au rythme de plus de 10 mois (plus de dix milliards de dollars par mois, vous avez bien lu, NdT). C’est là qu’entre en jeu le futur vice-président, Joe Biden, l’influent sénateur démocrate qui a cependant jusqu’à présent gardé profil bas. Le 26 septembre 2007, il a fait passer au Sénat, avec un vote bipartisan (47 démocrates et 26 républicains), un amendement en faveur d’ « une solution politique en Irak fondée sur le fédéralisme ». Cela prévoit « la décentralisation (dans le texte original, decentramento, NdT) de l’Irak en trois régions semi-autonomes : chiite, kurde et sunnite » avec un « gouvernement central limité, à Bagdad ». Le plan, auquel l’administration Bush s’est opposée, a suscité en Irak un fort contentieux, car la majeure partie des réserves pétrolifères se trouve dans les régions chiite et kurde.

L’administration Obama va-t-elle suivre la voie ouverte par l’amendement Biden ? Un pays avec un « gouvernement central limité », pratiquement démembré en trois « régions semi-autonomes », permettrait aux Etats-Unis de maintenir cette zone stratégique sous son contrôle, en passant des accords avec des groupes de pouvoir locaux et en en exploitant les rivalités. Cela leur permettrait aussi de stipuler des accords séparés pour maintenir une présence militaire, directe ou indirecte, dans les zones clés, surtout celles pétrolifères. Les compagnies sont déjà en train de s’accaparer de lucratifs contrats par des accords, plus qu’avec le gouvernement central, avec des groupes de pouvoir régionaux : Shell a conclus, le 22 septembre, un accord de joint-venture qui devrait exploiter le gaz produit par l’extraction pétrolifère de Bassora. Tout cela devrait fonctionner, sur le papier. La désastreuse expérience de l’administration Bush a pourtant démontré que les soucis ont justement commencé quand le président avait annoncé, triomphalement, en 2003, « mission accomplie ».

Ce qui vient ensuite compliquer le cadre est le fait que l’administration Bush, bien qu’ayant ses jours comptés, ne reste pas les bras croisés. Au Barhein, siège du commandement central des forces navales Us et de la Cinquième flotte, est arrivé dans la zone de la Sixième flotte, (basée à Gaeta) le navire d’assaut amphibie Iwo Jima, qui conduit un groupe expéditionnaire d’attaque de sept unités, ayant à bord 6.000 marines et marins. Une des unités de débarquement du groupe Iwo Jima, le Carter Hall, en mission dans le Golfe arabique, joue le rôle de « base d’entraînement flottante » de marines et de marins irakiens, pour qu’un jour « ils assument éventuellement la tâche, aujourd’hui accomplie par la coalition, de protéger les infrastructures maritimes ». Quant à l’Afghanistan, c’est par contre le porte-avions Theodore Roosevelt qui s’en occupe, accompagné de quatre navires de guerre, déployés dans le Golfe d’Oman : c’est de là que les avions bombardent l’Afghanistan pour appuyer les forces de la coalition. Ils interviennent ainsi sur le « juste champ de bataille ».

Edition de mardi 18 novembre 2008 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/18-Novembre-2008/art45.html
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio


Et aussi :

IRAK : OBAMA A PARLÉ EN L’AIR !

Au cours de sa campagne électorale BARACK OBAMA avait promis un retrait des troupes US d’Irak à partir de l’année prochaine pour s’achever l’été 2009. Ayant ainsi annoncé la couleur et fait plaisir à une partie de ses électeurs, il a en même temps laissé le temps à l’équipe BUSH de lui interdire de mettre sa promesse à exécution.

Qu’en est-il ?

A la suite d’assez longues - parait-il, mais il faut faire croire que le « gouvernement » de Bagdad gouverne - négociations le dit « gouvernement » a donné son accord à un plan de retrait progressif qui sera achevé le 31 Décembre 2011. Dans les jours qui viennent le Parlement donnera son accord, probablement le 24 Novembre, étant précisé que la majorité des 2/3 des voix qui aurait d’après les textes en vigueur été nécessaire a été réduite pour l’occasion à la moitié. Dans un pays occupé, le gouvernement et le droit doivent être « souples » !

Cette « souplesse » a encore été facilitée par le sénateur BIDEN, futur vice-président, qui a fait adopter par le Sénat le futur plan de découpage ethno-pétrolier de l’Irak. Ce découpage (voir plan ci-dessous) profite aux kurdes (le président TALABANI est kurde) qui voient leur territoire s’agrandir considérablement et les champs pétroliers du Nord leur être enfin attribués et aux chiites (le premier ministre AL MALIKI est chiite) qui obtiennent ceux du Sud, il punit les sunnites qui n’auront que leurs yeux pour pleurer sur les corps des combattants qui luttent encore pour une réelle expulsion de l’occupant. Il constitue une nouvelle application de la technique de division ethno-religieuse utilisée systématiquement dans la région par l’impérialisme Usraélien et qui est en voie d’extension au Pakistan.

Il en est donc fini de la promesse d’OBAMA qui pourra toujours faire porter le chapeau à BUSH bien qu’à ce niveau de responsabilité ce genre d’excuse soit indécent.

Le choix de la date s’explique par le fait que la résolution de l’ONU de Mai 2003 qui plaçait l’Irak sous son contrôle (alors que l’invasion en Mars s’était faite en violation du droit international sans l’accord de l’ONU) fixait le terme de ce mandat précisément au 31.12.2011.

Mais il ne faudrait pas croire que les troupes US auront vraiment quitté l’Irak dans les derniers jours de 2011.

Pour de nombreuses raisons.

- les diplomates qui ont eu connaissance du texte observent que la date du 31 Décembre 2011 n’est pas fixée dans des termes très clairs et qu’on pourrait « jouer des prolongations »

- les soldats seront retirés des rues et des campagnes mais les bases militaires étasuniennes (et britanniques) ne seront pas fermées. Bonne occasion de rappeler que les bases militaires US ouvertes en 1945 en Allemagne comme celles ouvertes en Corée en 1953 sont toujours opérationnelles.

- l’armée US laissera également sur place plusieurs milliers d’instructeurs

- l’armée US continuera à assurer le contrôle de la navigation aérienne régionale, ce qui inclut les cieux iranien, syrien, koweitien et saoudien

Un article de l’accord qui interdit à l’armée US d’entreprendre une action militaire contre un pays voisin depuis le territoire irakien se veut rassurant. Il a évidemment été ajouté pour rassurer le voisin iranien et la majorité gouvernementale chiite à Bagdad. Mais qui sanctionnera les USA s’ils le violent ?

Conclusion : les USA délèguent à l’armée irakienne qu’ils encadrent la tâche de liquider la résistance irakienne et gardent le contrôle stratégique du pays.

Pour combien de décennies ?

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