"Le nationalisme, c’est la guerre." Tel fut l’ultime message de François Mitterrand dans un de ses derniers discours de Président, devant le Parlement européen à Strasbourg.
Il nous rappelle qu’il est parfaitement légitime, et même salutaire, de critiquer les nationalismes qui ont conduit à l’horreur, quels que soient leurs noms : fascisme, nazisme, pétainisme ... de même que celui revendiqué par le Front National, porteur d’isolationnisme, d’égoïsme, de racisme.
S’il est un pays qui exalte un nationalisme, le sionisme, sous toutes ses formes : Etat, territoire, religion, préférence nationale, et représente un danger permanent pour la paix, c’est bien Israël, hélas !
S’opposer à ce nationalisme israélien, porté par des politiciens d’extrême droite, des extrémistes religieux, des colons et des va-t-en-guerre anti-arabes est non seulement un droit mais un devoir pour tous les démocrates et les humanistes.
Pourtant il se trouve en France, pays des droits humains, des politiciens sous influence, trop lâches ou trop incompétents, qui osent apporter leur soutien à la colonisation, au non respect du droit international, aux massacres, à l’apartheid et au racisme.
Et un pas supplémentaire vient récemment d’être franchi par le nouveau Président de la République qui reprenait mot pour mot la propagande israélienne : « nous ne céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme. »
On savait Emmanuel Macron peu féru de géographie qui croit que la Guyane est une île ! Il a du aussi sécher les cours d’histoire pour ignorer combien les nationalismes ont imposé de malheurs, de souffrances, de morts. Mais on découvre qu’il ne brille pas non plus par ses connaissances en droit au point d’assimiler ainsi une opinion à un délit, ce qui est le propre des dictatures !
D’autant qu’il devrait également le savoir, l’antisémitisme est le compagnon de route habituel des nationalismes.
Or, dans sa recherche de soutiens à sa politique indéfendable, Israël se range désormais aux côtés des régimes les plus réactionnaires d’Europe centrale où l’antisémitisme prolifère. Comme la Hongrie de Viktor Orban qui vient de réhabiliter l’amiral Miklos Horty, le Pétain hongrois allié d’Hitler ! Et qui mène campagne contre George Soros, le philanthrope juif américain d’origine hongroise accusé de soutenir le mouvement BDS.
On aura noté le peu de réactions politiques à la scandaleuse présence de Netanyahou à la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv. Tout comme aux propos du Président Macron où, pour la première fois, la France apporte son soutien officiel à la honteuse propagande israélienne.
Ce quasi silence est inquiétant ! Jusqu’où notre pays sera-t-il ainsi engagé aux côtés des pires conservatismes et des nationalismes les plus étroits ?
De tous temps on a tenté de faire taire ceux qui défendent des valeurs universelles fondées sur la raison. Comme Spinoza, en 1656, frappé d’un "herem" qui l’excluait de la communauté juive et le maudissait pour cause d’hérésie.
Un fanatique avait même tenté de le poignarder et le philosophe d’Amsterdam continuait de porter le manteau troué par la lame afin de ne pas oublier et de témoigner aux yeux de tous jusqu’où peuvent conduire le repli communautaire et l’obscurantisme.
En ces temps troublés arborons, nous aussi, le "manteau troué" de Spinoza !
Continuons de dénoncer la politique nationaliste du gouvernement israélien, la colonisation, les atteintes aux droits humains.
Continuons de soutenir le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissements et Sanctions).
Continuons de lutter contre tous les racismes et l’antisémitisme.
Ne cédons rien à la dérive en marche d’un pouvoir personnel qui bafoue nos droits sociaux, s’attaque à nos libertés et soutient les pires idéologies.
Exigeons de nos dirigeants une attitude digne de la France et qui cesse de relayer les messages de haine envoyés par Israël.
Claire Vérilhac