Les autorités israéliennes essaient de nouvelles méthodes pour mettre fin aux grèves de la faim des prisonniers palestiniens comme la suppression du droit de visite et la confiscation de leurs affaires personnelles.
"On leur a supprimé des privilèges comme les visites de leurs familles, et on leur a confisqué des objets électroniques" a dit lundi le porte-parole des autorités carcérales israéliennes, Sivan Weizman, selon Reuters.
Amani Sarahna du Club des prisonniers palestiniens, un groupe qui défend les prisonniers palestiniens emprisonnés en Israël, a dit que les autorités carcérales avaient fouillé de fond en comble les cellules des prisonniers en grève de la faim : "Toutes les affaires des prisonniers ont été confisquées à l’exception de leurs serviettes de bain et de leurs chaussures". Selon elle, ils ont même pris le sel -le seul aliment sans calories qu’ils ingèrent.
Israël a pris ces mesures à l’encontre des 1200 prisonniers palestiniens qui sont en grève de la faim en ce moment pour protester contre les détentions de longue durée sans jugement et pour exiger de meilleures conditions de détention.
De plus lundi un tribunal militaire israélien a rejeté l’appel de deux Palestiniens qui n’avaient pas mangé depuis 55 jours selon leur avocat et une ONG des droits humains palestinienne. Le juge a statué que les deux hommes "étaient responsables de leur état de santé" qui selon l’hôpital de la prison " se détériore rapidement". Mardi dernier, 3500 prisonniers palestiniens sur les 4699 détenus en Israël ont entamé une grève de la faim collective. Plus de 1000 sont toujours en grève de la faim.
Leur décision a été inspirée par la grève de la faim de deux autres prisonniers palestiniens Khader Adnan et Hanaa Shalab. Adnan est resté 66 jours sans manger et a réussi à forcer Israël à ne pas prolonger sa détention au-delà de l’ordre initial de détention. Shalab a été libéré après avoir passé 43 jours sans manger à condition de vivre en exil dans la bande de Gaza pendant trois ans.
Israël continue d’utiliser ce qu’il appelle des "détentions administratives" qui sont régies par une loi qui remonte à l’époque du Mandat Britannique. La loi permet à Israël de détenir des suspects indéfiniment sans qu’aucune charge ne leur soit notifiée, en prolongeant simplement leur détention de 6 mois en 6 mois (6 mois étant la période maximum autorisée). Il y a actuellement 319 personnes en "détention administrative" en Israël.
Il y a 17 prisons israéliennes en Israël et en Cisjordanie. Selon les chiffres israéliens 3864 prisonniers viennent de Cisjordanie occupée, 475 de Gaza et 360 sont des Arabes israéliens* ou viennent de Jérusalem-Est qui a été annexée par Israël.
Selon les chiffres palestiniens, 534 prisonniers -plus d’un sur dix- purgent des peines de prison à vie. Le nombre des Palestiniens derrière les barreaux a baissé de manière significative l’année dernière quand Israël a relâché 1027 prisonniers en échange du soldat Gilad Shalit que le Hamas gardait en captivité depuis plusieurs années.
Note :
* "Arabes israéliens" est une expression israélienne pour désigner les Palestiniens qui ont un passeport israélien dans laquelle la plupart d’entre eux ne se reconnaissent pas.
Pour consulter l’original : http://rt.com/news/israel-palestinian-hunger-rights-808/
Traduction : Dominique Muselet