RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Cuba, "way of life" étatsunienne et rapports internationaux

Raul Castro, le chef d’État cubain, a déclaré lors de la clôture de la seconde session parlementaire annuelle : "Nous ne demandons pas aux États-Unis de changer son système politique et social, ni n’acceptons de négocier le nôtre".

Depuis plus d’une cinquantaine d’années, ce petit pays est soumis à l’un des pires dénis de la part de la première puissance mondiale. Son tort vient du fait que son peuple a décidé, un jour, de ne plus servir de paradis et de lupanar à la mafia étatsunienne.

Cuba s’était débarrassée en son temps de cette "way of life" qui rejetait dans une misère indescriptible l’essentiel de ses enfants. Cette "way of life" que les GI’s affirment défendre en Afghanistan, comme ils l’ont affirmé pour l’Irak. C’est ce qu’on leur a appris et ce que beaucoup de gens pensent.

Castro, le Cubain, n’en est pas à ingurgiter la propagande dominante. Il sait de quoi il parle et l’exprime dans les mots les plus simples. Il dit honnêtement que l’ingérence n’est pas une bonne chose et que Washington n’a pas le droit de décider de ce que les Cubains doivent faire.

Pour être sûr d’être compris et de ne rien laisser au hasard des interprétations, il ajoute :

"Si nous souhaitons réellement avancer dans les relations bilatérales, nous devons apprendre à respecter mutuellement nos différences et à nous habituer à vivre pacifiquement avec elles, seulement comme ça. Dans le cas contraire, nous sommes disposés à supporter 55 autres années dans la même situation".

Pas question donc de retomber dans le cauchemar duquel est sorti l’île, en permettant aux gangsters de reprendre le pouvoir économique. Ceci interpelle, à plus d’un titre. Car il est terrible de constater l’angélisme qui règne dans la lecture des discours diplomatiques, quand on sait les dessous des relations internationales et, par-dessus tout, la véritable conception des États-Unis de leurs rapports au monde.

"Les intérêts des États-Unis sont définis comme l’accès sans entraves aux ressources naturelles, à la main-d’œuvre, et aux marchés des pays tiers" disait Philip Agee, ancien agent de la CIA.

Le 17 septembre 2002, Georges W Bush, le second, disait que la planète ne pouvait connaître qu’"un seul modèle acceptable pour la réussite des nations, la liberté, la démocratie et la libre-entreprise." Aux États-Unis, la notion de libre entreprise est chez elle et se manifeste clairement. Par exemple, le droit du travail ne s’encombre pas de complications pour la gestion des employés. L’idéal en matière de flexibilité. Par exemple, il n’y a aucune disposition dans la loi qui oblige les entreprises à aménager des congés payés, au profit de leurs salariés, et on peut compter 10% des salariés à plein temps qui n’ont droit à rien en ce sens.

L’information est donnée par une analyse du Center for Economic and Policy Research. Dans le meilleur des cas, le droit à congé peut exister, ce qui fait qu’en moyenne, les étatsuniens ont deux semaines de congés payés par an. Ce qui revient à dire que ce qui est assez répandu à travers le monde, relève de la faveur parcimonieuse dans le pays gardien patenté des droits de l’homme.

Raul Castro, le "dictateur" selon la lecture imposée, serait-il si dictateur que cela ? Si l’on considère ce qu’il refuse pour son peuple.

Ahmed Halfaoui

URL de cet article 23811
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
L’Etat voyou
William BLUM
Quatrième de couverture « Si j’étais président, j’arrêterais en quelques jours les attaques terroristes contre les États-Unis. Définitivement. D’abord, je présenterais mes excuses à toutes les veuves, aux orphelins, aux personnes torturées, à celles tombées dans la misère, aux millions d’autres victimes de l’impérialisme américain. Ensuite, j’annoncerais aux quatre coins du monde que les interventions américaines dans le monde sont définitivement terminées, et j’informerais Israël qu’il n’est plus le 51e (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.