1er avril 2006.
Chacun a compris l’embrouille de Chirac dans son intervention télévisée du vendredi 31 mars au soir : il fait un coup de force pour promulguer une loi immédiatement applicable dont personne ne veut, ni 80 % des Français, ni son propre camp - sauf Villepin.
Cette promulgation va contre tout esprit démocratique, et toute volonté de négociation. Elle vient d’un duo Chirac-Villepin aux abois dans leur compétition interne à la droite et n’a rien a voir ni avec l’intérêt général du pays, ni avec le chômage des jeunes.
Pourquoi promulguer une loi qu’on propose dans le même temps de remettre en cause ?
Mais tout le monde n’a pas encore noté le côté intellectuellement malhonnête des détails sur le fond de la proposition : les points sur lesquels Chirac propose, une fois la loi promulguée, de rediscuter sont aussi inacceptables que ceux de la première loi !
- 1°) la période d’essai serait portée de deux ans à un an... ce qui ne rime à rien par rapport à aucune convention internationale, aucune référence des conventions collectives ou du Code du travail, ni avec un quelconque encouragement à l’embauche, une quelconque « consolidation » du contrat... Un an pour quoi faire ? La période d’essai est ordinairement d’un mois pour employés ou ouvriers et de 3 mois pour les cadres. Il est admis internationalement dans les conventions signées par plus de 140 pays, qu’elle doit être d’un « délai raisonnable » ce qui se traduit au maximum par 6 mois...
- 2°) le jeune serait « informé des raisons » pour lesquelles il serait licencié : c’est encore une esbroufe inadmissible. Si Chirac n’a pas utilisé le mot « motif » ce n’est pas un hasard, c’est pour que « l’information sur les raisons » n’ait rien à voir avec la procédure régulière de licenciement où l’écrit est obligatoire et où il faut donc deux lettres types (d’ailleurs fort simples) :
- l’une pour convoquer à un entretien préalable ou le salarié peut se faire assister,
- et l’autre pour notifier le licenciement en précisant le motif.
- Un licenciement oral, sans entretien, sans formalité, aurait exactement les mêmes défauts que le licenciement non motivé du Cpe.
Donc, en vérité, même dans la proposition de re-discussion d’une seconde loi, ce qui est avancé ne vaut pas mieux que l’absence de discussion et le contenu de la première. Il n’y a ni conviction, ni projet, une simple arnaque pour se maintenir au pouvoir au lieu de consulter le peuple !
Car maintenant, il n’y a plus qu’à assurer un tel déferlement de manifestants et de grévistes mardi 4 avril que la pression devienne insupportable à ce pouvoir minoritaire, finissant, arque-bouté sur ses privilèges.
Confiance, confiance, nous serons des millions et nous gagnerons !
Et pour assurer une issue à cette crise politique : « une seule solution, des élections ! »
En d’autres temps Chirac et Villepin ont dissous l’Assemblée nationale sans motif, là il y a un motif : que le peuple tranche et vote, qu’il y ait des élections anticipées !
ET unité de toute la gauche, meetings communs unitaires partout dés maintenant !
Gérard Filoche, Inspecteur du Travail, pour FM / D&S
www.democratie-socialisme.org
A LIRE : Retrait du CPE/CNE = défense du CDI et reconquête d’un droit protecteur des salariés, par CGT - Inspecteurs du Travail.
CPE : faire regretter son obstination à Villepin , par Convergences Révolutionnaires.
Témoignages Contrat Nouvelle Embauche.
CPE : Dix arguments de M. de Villepin et dix réponses, par Gérard Filoche.
CPE : Jeunesse Militante, par Antonio Molfese.
Galouzeau de Villepin, profession : Social Killer, par Antonio Molfese.
Réunions avec Gérard Filoche sur le thème :
"Cne, cpe, cdi, code du travail démantelé et inspection du travail menacée"
Elbeuf le 4 avril unitaire gauche. -Gentilly le 5 avril, Attac. -Macon le 6 avril Attac. -Aubenas le 7 avril PS unitaire gauche. -Beauvais le 11 avril Ps. -Morlaix le 12 avril Attac. -Sète le 13 avril Attac. -Jura Salins/Arbois le 21 avril. -Colombes le 24 avril Ps. -Massy le 27 avril, Attac.
Villeurbanne le 18 mai assoc. -Issoudin, le 20 mai. -Nancy le 23 juin.
Rive de Gier le 1er juillet Ps.