L’approbation de la population quant aux manifestations qui se déroulent en tous points du pays ne fait aucun doute.
Selon le baromètre social CELSO, 85,8% approuvent le mouvement contre 7,3%.
Une modification de la constitution serait assez ou très importante pour 80,7% des Chiliens quand 76% se disent insatisfaits ou très insatisfaits de la constitution actuelle.
Dans le cas où une modification de la constitution serait envisagée, 75,7% pensent que le mécanisme devrait être celui d’une assemblée constituante élue par les citoyens, 14,7% pensent qu’elle devrait relever d’un groupe d’experts et 3,4% qu’elle devrait être entre les mains du parlement.
87% de la population dit ressentir de l’espoir et de l’intérêt pour ce changement.
Les principales revendications évoquées concernent les retraites, la santé et l’éducation.
Les indices de confiance reviennent d’abord aux pompiers (bénévoles, il faut le rappeler), aux universités, à l’INDH (Institut National des Droits de l’Homme), aux hôpitaux et aux conseils de quartier.
Les pires indices de confiance reviennent au président, aux ministres, aux parlementaires, aux carabiniers, aux forces armées, aux hommes d’affaires, aux tribunaux et aux organisations religieuses.
La Croix Rouge a dénombré plus de 2700 blessés lors des manifestations alors que l’INDH n’en a relevé que 1700 mais qui souligne que beaucoup ont peur de se rendre à l’hôpital par peur d’être arrêtés.
Le peuple reste mobilisé malgré la répression et le gouvernement cherche à gagner du temps sous prétexte de consultations avec les partis politiques qui n’ont aucun pouvoir et sont totalement absents des manifestations. Pourrait-on dire qu’ils se cachent ?
Néanmoins, de jeunes leaders sociaux, lycéens ou universitaires, haussent le ton et donnent une cohérence à ces mobilisations pour la dignité où chacun à sa place.
La tentative du pouvoir et des médias de vouloir diviser la classe populaire et la classe moyenne semble échouer.
Pendant ce temps, par la voix de Sergio Micco, son directeur, l’INDH a présenté plus de plaintes pour torture dans les 2 semaines passées que pour toute l’année dernière, 18 plaintes pour violences sexuelles dans les commissariats ont été déposées, 157 personnes souffrent de lésions oculaires et 72 sont toujours portées disparues.
L’INDH s’est jointe à la mission de l’ONU pour enquêter sur les violations des Droits de l’Homme et réclame toujours les rapports d’autopsie des 11 personnes brûlées dans les supermarchés où beaucoup de doutes subsistent quant aux causes de décès.
7 membres de l’INDH ont été frappés et blessés lors des manifestations.
Toutes ces violences et ces exactions de la part des carabiniers et des militaires expliquent la grogne de l’immense majorité de la population et sa méfiance à l’égard des institutions.
¡ Chile despierta ! Le Chili se réveille !
Christian RODRIGUEZ