Et cette administration, ce sont des hommes et des femmes qui, arrivé(e)s au faîte du pouvoir, perdent toute notion de miséricorde et d’humanité, seul l’objectif à atteindre étant important. Parmi cette « élite » figure la très probable candidate à la présidentielle de 2016, Hillary Clinton, qui n’en finit pas de soulever controverses et critiques. Par des déclarations à l’emporte-pièce, des mémoires « explosives » – tels que son livre Le temps des décisions (Hard Choices) paru en juin de l’année dernière – l’ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama tente « d’exister » politiquement par un activisme débridé. C’est le prix à payer pour une femme politique.
Et Mme Clinton, qui échoua dans sa tentative en 2008, ne veut rien laisser au hasard. Cela fait des dégâts, au propre et au figuré. Que ce soit sous forme d’aveu : « Nous voulons [elle et son pays] gérer les problèmes internationaux » ou imprudence (?) : « Nous avons créé Al Qaîda et Daesh » l’ancienne chef de la diplomatie américaine ne perd jamais de vue le but ultime : être le choix obligé des démocrates pour 2016. Mais ce que dit Hillary Clinton – tout en mettant en exergue les impostures des administrations (démocrate comme républicaine) – montre bien jusqu’où l’ex-secrétaire d’Etat est prête à aller pour parvenir à ses fins. Aussi, Mme Clinton ne s’embarrasse-t-elle guère de scrupules. Si ses propos sont, of course, enrobés de bonnes intentions, elle ne recule, en revanche, devant aucun excès. C’est pour la « bonne cause » qu’elle soutint en 2002, alors qu’elle était sénatrice de New York, la guerre de Gorge W. Bush contre l’Irak, allant à l’opposé de son parti. Dans l’administration Obama elle est la plus engagée contre le régime de Damas qui, selon elle « tue son [propre] peuple ». De fait, Hillary Clinton apparaît comme le faucon d’une administration Obama, où le président, timoré et indécis, hésite à prendre des décisions. L’antienne Assad « tue son propre peuple » est criée par tous les dirigeants occidentaux – étasuniens et français en particulier.
Qui jamais arguera de ces dizaines de milliers de vies fracassées par l’administration étasunienne (Vietnam, Irak, Afghanistan, Chili de Pinochet, Libye, Nicaragua…) ? En fait, d’une manière générale, pour ces dirigeants du « troisième type » qui rêvent de leadership et de gestion des affaires mondiales, la vie des autres n’a pas de coût. S’il faut quelques milliers de morts pour arriver à leur dessein, cela ne leur pose aucun problème de conscience. Le leadership pour eux, le chaos pour les autres. Ce que vérifie le micmac de l’affaire Benghazi, où l’ancienne secrétaire d’Etat joua un grand rôle. C’est à Benghazi (ouest de la Libye) qu’a été tué l’ambassadeur étasunien J. Christopher Stevens le 11 septembre 2012. Que faisait Stevens à Benghazi alors qu’il ne cessa de mettre en garde contre la situation explosive qui y prévalait ? A Benghazi, le diplomate était en mission commandée. Et pour cause ! Le consulat de Benghazi, était une couverture de la CIA. C’est Mme Clinton qui refusa la fermeture du consulat pour ne pas enlever cette couverture aux espions étasuniens. Que faisaient ces agents à Benghazi ? Ils se procuraient, chez les milices libyennes, des armes volées dans les arsenaux de Kadhafi. Ces armes étaient ensuite acheminées aux rebelles en Syrie, par une filière spéciale, chargée d’infiltrer et d’exfiltrer des rebelles dont nombre d’entre eux étaient des jihadistes. Dans le livre Le temps des décisions, Hillary Clinton donne sa version de l’assassinat de l’ambassadeur Stevens. Elle dit à ce propos : « Il est peu probable que l’on s’accorde exactement sur ce qui s’est passé cette nuit-là, comment cela s’est passé, ni pourquoi c’est arrivé. » Mais, ajoute-t-elle « cela ne doit pas être confondu avec un manque d’efforts pour découvrir la vérité ou de la partager avec le peuple américain ». Cette profession de foi est largement battue en brèche par le témoignage de diplomates étasuniens et par ses déclarations au Congrès. Or, dans un livre récent, Obama/Clinton : la guerre des clans, Edward Klein apporte un autre éclairage. Klein révèle : « Tout cela se faisait à l’insu et sans l’accord du Congrès des États-Unis, dont les comités de renseignement étaient chargés de superviser la CIA. » Mais l’administration Obama exigeait la chute d’Assad. Aussi, tous les coups étaient permis, y compris d’armer secrètement son présumé ennemi mondial, Al Qaîda. Les guerres en Irak, en Libye et en Syrie, entre autres, ont été voulues et supervisées par les Etasuniens, qui n’hésitent pas à démanteler des Etats, à détruire des pays pour assurer leur destin national et international : Hillary Clinton est dans cette lignée.