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Le Mur de Berlin - Encore un mythe de la Guerre Froide

(LGS : extrait d’un article déjà publié, republié ici pour marquer à notre manière la "commémoration")

D’ici quelques semaines, on peut s’attendre à ce que les médias mettent en route leurs moulins à propagande pour commémorer le 20e anniversaire de la démolition du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989. [ La mise en route a eu lieu, en ce qui concerne France Inter et la RTBF, dès les tout premiers jours d’octobre. N.d.T.] Tous les clichés de la Guerre Froide sur le « Monde Libre » opposé à la tyrannie communistes vont revenir parader, et la fable simpliste racontant le pourquoi de l’existence du mur sera répétée à l’infini : En 1961, les communistes de Berlin-Est ont construit un mur pour empêcher leurs citoyens opprimés de s’échapper vers Berlin Ouest et la liberté. Pourquoi ? Parce que les cocos n’aiment pas que les gens soient libres ni qu’ils apprennent la « vérité ». Quelle autre raison pourrait-il y avoir eue ?

Pour commencer, rappelons qu’avant que le mur soit construit, des milliers d’Allemands de l’Est faisaient quotidiennement la navette entre Berlin Est et Berlin Ouest pour leur travail, c. à d. rentraient chez eux tous les soirs. Ils n’étaient donc aucunement retenus à l’Est contre leur volonté. Le mur a été construit principalement pour deux raisons :

1. L’Ouest était en train de harceler l’Est par une forte campagne de recrutement de professionnels et d’ouvriers hautement qualifiés, qui avaient été éduqués aux frais du gouvernement communiste. Cela finit par provoquer à l’Est une sérieuse crise de la production et de la main d’oeuvre. A titre indicatif, le New York Times notait, en 1963 : « L’érection du mur a fait perdre à Berlin Ouest à peu près 60.000 ouvriers très qualifiés, qui se rendaient chaque jour de leurs domiciles de Berlin Est à leur lieu de travail de Berlin Ouest ». (9)

2. Pendant les années 50, les « guerriers froids » américains de Berlin Ouest ont déclenché une brutale campagne de sabotages et de subversion contre l’Allemagne de l’Est, dont le but était de détraquer sa machine économique et administrative. La CIA et d’autres services militaires d’espionnage US ont recruté, équipé, entraîné et financé des activistes, individuellement ou par groupes, tant à l’Est qu’à l’Ouest, pour exécuter des actions qui, couvrant tout le spectre des possibilités, allèrent du terrorisme à la délinquence juvénile : n’importe quoi qui pût rendre la vie difficile aux citoyens d’Allemagne de l’Est, et affaiblir le soutien qu’ils apportaient à leur gouvernement, n’importe quoi qui pût donner des cocos une mauvaise image.

Ce fut une entreprise remarquable. Les États-Unis et leurs agents utilisèrent les explosifs, les incendies criminels et les court-circuits provoqués, ainsi que toutes les méthodes propres à endommager les centrales électriques, les chantiers de constructions navales, les canaux, les docks, les bâtiments publics, les postes d’essence, les usines à gaz, les transports publics, les ponts, etc. Ils firent dérailler des trains de marchandises, blessant sérieusement des cheminots, mirent le feu à douze wagons d’un train de fret et détruisirent les tuyaux à air comprimé de beaucoup d’autres, se servirent d’acides pour endommager l’équipement mécanique de certaines usines, introduisirent du sable dans les turbines d’une autre avec pour résultat de l’immobiliser complètement, mirent le feu à une fabrique de tuiles, provoquèrent des ralentissements de travail dans d’autres unités de production, tuèrent 7.000 vaches d’une coopérative laitière en les empoisonnant, ajoutèrent du savon à du lait en poudre destiné aux écoles d’Allemagne de l’Est ; certains étaient en possession, quand on les arrêta, d’une grande quantité de cantharide qui devait servir à empoisonner des cigarettes ; ils firent exploser des bombes puantes pour perturber des meetings politiques, tentèrent de saboter le Festival Mondial de la Jeunesse en envoyant de fausses invitations, de fausses promesses d’hébergement, de fausses annulations, etc., sans se priver d’attaquer les (vrais) participants à coups d’explosifs, de bombes incendiaires et d’équipement perce-pneus ni de fabriquer et distribuer de grandes quantités de fausses cartes de rationnement, afin de provoquer de la confusion, des pénuries et du ressentiment ; ils expédièrent aussi de faux avis d’imposition et toutes sortes d’autres directives gouvernementales, pour engendrer de la désorganisation et de l’inefficacité dans l’industrie et dans les syndicats... tout cela et bien plus encore. (10)

Tout au long des années cinquante, l’Allemagne de l’Est et l’Union Soviétique ont déposé des plaintes à répétition auprès des ex-alliés occidentaux de l’URSS et auprès de l’ONU, sur des faits spécifiques d’espionnage et de sabotage et elles ont appelé à la fermeture des officines établies en Allemagne de l’Ouest qu’elles en estimaient responsables et dont elles fournirent les noms et les adresses. Leurs plaintes sont tombées dans l’oreille de sourds. Inévitablement, les Allemands de l’Est ont commencé à rendre moins facile l’entrée dans le pays en provenance de l’Ouest.

N’oublions pas que l’Europe de l’Est est devenue communiste parce que Hitler, avec la bénédiction de l’Ouest, l’avait utilisée comme un boulevard devant l’amener à la conquête de l’Union Soviétique et à la liquidation définitive des bolcheviks. Après la guerre, les Soviétiques étaient déterminés à fermer le boulevard.

En 1999, USA Today écrivait « Quand le Mur de Berlin est tombé, les Allemands de l’Est se sont imaginé une vie de liberté et d’abondance, où les difficultés auraient disparu. Dix ans plus tard, un remarquable 51% aux élections a fait savoir qu’ils étaient plus heureux sous le communisme ». (11)

A peu près au même moment, un nouveau proverbe russe voyait le jour : « Tout ce que les communistes vous ont dit du communisme était faux, mais tout ce qu’ils vous ont dit du capitalisme était vrai. »

William Blum

extrait présenté par LGS de l’article http://www.legrandsoir.info/Guerissons-le-monde-de-la-maladie-du-pacifisme.html

pour les notes, voir l’article complet à l’adresse ci-dessus.

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Viktor Dedaj

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