24 mai 2008 : un mauvais jour pour la tranquillité des peuples d’Amérique latine

La contestation de la domination des Etats-Unis sur le reste des Etats du Continent américain n’a cessé de se développer depuis le début du premier mandat de BUSH. Même le Canada voit surgir une opposition à la politique réactionnaire et de soumission complète aux Etats-Unis conduite par le gouvernement HOWARD. Au Mexique la victoire électorale douteuse de la droite ne lui permet pas de maîtriser une situation politique instable qui voit l’opposition lancer une grande campagne contre la privatisation de la compagnie pétrolière nationale PEMEX et une situation sociale explosive comme en ont témoigné les émeutes d’OAXACA et comme en témoigne la reprise de la guérilla de l’ERP. Mais c’est bien sûr plus au Sud que la contestation de la domination US est la plus importante puisqu’elle est centrale pour les gouvernements élus en Bolivie, en Equateur et au Venezuela et qu’elle est une préoccupation réelle pour les pays du Mercosur : Brésil, Argentine , Uruguay et Paraguay. Ne restent aujourd’hui véritablement soumis à la domination US que les gouvernements colombien et péruvien.

Contestés, les Etats-Unis ont jusqu’ici réagi en utilisant les diverses techniques d’ingérence qui leur sont coutumières. Mais les résultats leur paraissant insuffisants, ils viennent d’ouvrir le chapitre de l’intervention militaire massive et directe.

Cela s’est fait sous la forme de l’annonce par le Pentagone le 24 Mai 2008 de la réactivation de la IV° flotte US chargée de la surveillance de l’Amérique Latine. Encore une décision que le futur président US, quel qu’il soit, devra assumer. Cette flotte n’avait eu qu’une brève existence. Créée en 1943 pour empêcher les sous-marins allemands d’intervenir dans l’Atlantique Sud elle avait été désactivée en 1950 le continent étant alors considéré comme politiquement sous contrôle, participant à la guerre froide dans le « bon camp » et échappant à toute présence militaire soviétique. Seule la révolution cubaine devait venir troubler cette inféodation totale.

La IV ° flotte, dont l’état-major va s’installer en Floride, aura pour mission de surveiller et de contrôler toutes les activités maritimes des républiques latino-américaines indociles et promener sous leur nez à quelques miles marins de leurs côtes ses missiles nucléaires et ses commandos de débarquement prêts à l’emploi. En effet envahir le Venezuela, même si l’opération n’est pas programmée dans l’immédiat ne serait pas aussi facile que d’envahir la Grenade (1983) ou le Panama (1989) et il faudrait mettre en oeuvre de gros moyens.

Opérationnelle à partir du Premier Juillet elle sera commandée par l’amiral JOSEPH D KERNAN, lui-même ancien officier des forces spéciales (les SEALS de l’US NAVY) ce qui annonce une volonté d’infiltration militaire secrète des républiques à déstabiliser. Il naviguera sur un porte-avions tout neuf le GEORGE H.W. BUSH (le père) dont voici le portrait (de face, le profil n’est pas moins impressionnant !)

Précisions sur le fabricant de cet engin :

1 - Le PDG de Northrop Grumman, fabricant du nouveau porte-avions est également administrateur de CHEVRON deuxième compagnie pétrolière US.

2 - Pour pénétrer le marché militaire US en fournissant à l’US AIR FORCE des avions ravitailleurs EADS/AIRBUS s’est associé à Northrop Grumman et seuls les nigauds peuvent croire que c’est un succès pour l’aéronautique européenne. Le marché ne sera accepté par le Congrès US que si les avions sont fabriqués, sinon en totalité au moins en grande partie, par Northrop Grumman aux Etats-Unis !

AFRICOM AU MAROC

Bien que la confirmation officielle tarde à venir, le nouveau commandement militaire US pour l’Afrique : Africom, devrait s’installer à TanTan au sud du Maroc. Après avoir essuyé de multiples refus des pays africains contactés, l’administration étasunienne aurait fini par convaincre le Maroc de laisser s’installer AFRICOM sur son territoire. Cette décision est mal vécue et à Paris qui voit son allié marocain se tourner résolument vers les USA comme à Alger qui trouve cette base bien trop proche de son territoire. Mais les plus menacés pas cette installation sont les dirigeants de la République Arabe Sahraoui démocratique. Tantan est en effet tout proche de la frontière provisoire entre la RASD et le Maroc et l’acceptation par la monarchie marocaine de cette installation aura certainement pour conséquence et pour contrepartie un blocage par les Etats-Unis du référendum d’autodétermination du Sahara Occidental décidé par l’ONU et jamais encore réalisé

S’il était encore permis d’en douter les Etats-Unis, affaiblis économiquement et contestés politiquement, préparent donc de nouvelles guerres. Rester allié de ce pays, dans l’OTAN par exemple, c’est choisir le camp des nouvelles guerres impérialistes.