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RSF, Guillebaud et l’omerta des médias.

Ménard partout dans les médias, RSf supplantant à la fois Amnesty international, la ligue Internationale des droits de l’homme et tous les syndicats de journalistes, voilà qui commence à agacer ces derniers. Ils envoient des signes pour le dire. Mais ils avalisent par leur silence une monstruosité ménardienne et ne tolèrent pas que d’autres qu’eux fassent le ménage.

RSF a été fondé en 1985 par Jean-Claude Guillebaud, journaliste au Nouvel-Observateur, Rony Brauman, alors président de Médecins sans frontières et Robert Ménard alors journaliste à Montpellier . Les deux premiers ont rapidement démissionné.

Jean-Claude Guillebaud avait exprimé il y a plusieurs années des réserves analogues à celles qu’il a confiées à Marianne le 2 avril 2008. La répétition est cependant bien venue (pourquoi dans Marianne et pas dans le Nouvel-Obs ?).

Ecoutons Robert Ménard parler de ses désaccords avec Rony Brauman dans son livre «  Ces journalistes que l’on veut faire taire », Albin Michel, mars 2001 :
« [en 1994] Rony Brauman dénonce le « climat pourri » qui règne dans l’association, notre dépendance à l’égard de la Commission européenne… ». Il déplore également l’autoritarisme de Robert Ménard et la «  dictature domestique qu’il fait régner sur RSF. », penchant confirmé par l’intéressé : « Je suis autoritaire. […] Je ne sais pas discuter et j’aime décider seul. ».

Mais, depuis les départs de ces deux co-fondateurs, il s’est passé un événement plus grave dont il est scandaleux que personne ne parle dans la presse politique. Je traite cet événement dans mon livre sur Reporters sans frontières. De nombreux sites Internet l’ont fait également. La presse qui fait l’opinion s’est tue.

Revenons encore une fois sur cette horreur escamotée et qui aurait fait couler des hectolitres d’encre si elle avait été proférée par Le Pen ou par George W. Bush.

Robert Ménard était l’un des invités de l’émission « Contre expertise » sur France Culture le 16 août 2007. Il s’y est posé la question de la légitimité de la torture. Citant le cas de familles de preneurs d’otages torturées en représailles par les services de police au Pakistan, il fait mine de se demander jusqu’où il faut aller dans ces pratiques : « Moi je sais plus quoi penser ». Il ajoute : « Je ne dis pas, je ne dirai pas qu’ils ont eu tort de le faire » et il livre le fond de sa pensée jusqu’alors implicite : « ...moi, si c’était ma fille que l’on prenait en otage, il n’y aurait aucune limite, je vous le dis, je vous le dis, il n’y aurait aucune limite pour la torture. ».

Faut-il rappeler au patron de RSF que l’apologie de la torture est interdite en France, que même si les USA ont voté une loi pour en autoriser l’usage, elle est condamnée par l’ONU, la Convention de Genève, Amnesty international et par toutes les ONG ?

Enfin : presque toutes les ONG.

Au journaliste Eric Nolleau qui lui reprocha ses propos sur la torture samedi 29 mars dans l’émission « On n’est pas couché » sur France 2, Ménard répondit : « Vous êtes un menteur » avant d’en donner une version fausse avec un aplomb sidérant.

Robert Ménard vient d’être décoré de la Légion d’honneur.

Les informations ci-dessus proviennent en partie de mon livre « La face cachée de Reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone », éditions Aden.

Cet ouvrage présente la particularité de circuler dans toutes les salles de rédaction, de figurer dans le fonds de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, d’avoir été sélectionné par 17 médias pour un prix, mais de subir la loi de l’Omerta.

Parenthèse : un exemplaire en a été envoyé au Nouvel-Observateur il y a plus de quatre mois déjà .

Excepté Maurice Lemoine (Le Diplo), aucun des dizaines de journalistes qui l’ont lu et qui travaillent pour des médias en vue n’ont écrit une ligne sur lui. Plusieurs ont dialogué en privé avec moi et m’ont dit qu’ils regrettaient de ne pouvoir le faire.

Grâce au bouche à oreille et à quelques sites Internet, grâce aux conférences que je fais sur le sujet un peu partout en France et qui remplissent les salles et les amphis, le premier tirage sera bientôt épuisé. Sauf événement imprévu, il n’y en aura probablement pas de second en langue française.

Traduit en espagnol, le livre prend son envol à l’étranger (Amérique latine). Des éditions en d’autres langues sont envisagées.

Il est donc possible que les écrits d’un auteur français sur une ONG française soient surtout ignorés du public français.

Allez savoir pourquoi !

Merci de poser la question autour de vous.

Maxime Vivas

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