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La tragédie sans fin de l’assassinat des journalistes.

Le Syndicat national des journalistes CGT publie un bilan des journalistes tués dans le monde en 2007, bilan établi par la Fédération internationale des journalistes (FIJ).

Les chiffres (171) varient considérablement de ceux fournis par RSF (86). Il semble que les approches diffèrent quant à la qualification des journalistes.

Par ailleurs, la comptabilité des RSF est souvent hasardeuse (pour ne pas dire « politique »). On se souvient que RSF avait oublié de comptabiliser dans son bilan annuel, 16 journalistes Serbes abattus par les forces de l’OTAN sous commandement états-unien en 1999.

S’agissant de l’Amérique latine, une formulation du document de la FIJ prête à confusion : « Dans toute l’Amérique Latine, des journalistes ont été tués pour leurs reportages sur les gangs… ».

Bien entendu, des journalistes n’ont pas été tués « dans toute l’Amérique latine ». Par exemple, aucun journaliste n’a été tué au Venezuela en 2007, pays où s’est rendu Robert Ménard au mois de mai pour protester vigoureusement dans les salons de l’hôtel Hilton contre le gouvernement de Hugo Chávez. Mais il est vrai que des journalistes ont été abattus au Mexique et en Colombie par exemple, pays alliés des USA. Ménard n’a pas cru bon de s’y rendre pour protester.

De même, si la FIJ comptabilise 65 journalistes tués en Irak en 2007 (RSF : 47), pays mis à feu et à sang en raison de la présence imaginaire d’armes de destructions massives (ADM), il est logique de penser que RSF devrait se précipiter à Washington pour une conférence de presse où il demanderait à Bush de calmer les soldats US, voire de les rapatrier dare-dare.

Le document de la FIJ insiste à juste titre sur la nécessité de punir les coupables.

Il est vrai en effet que l’information ne peut être diffusée si s’exerce la plus terrible des censures qui consiste à exécuter les témoins.

Maxime Vivas

Les infos du SNJ-CGT

Nombre des journalistes tués en 2007

« Une tragédie sans fin », selon la FIJ (31 décembre 2007)

Bruxelles, 31 décembre 2007 (FIJ) - La Fédération internationale des journalistes a indiqué aujourd’hui que la violence contre les journalistes avait atteint des niveaux extrêmes en 2007, pour la troisième année consécutive, avec 171 tués, à peine moins que le record établi l’année dernière.

Les conflits en Irak, au Pakistan et en Somalie se sont avérés les plus dangereux pour les journalistes au cours d’une année qui a confirmé le niveau élevé des morts enregistré ces dernières années, une « tragédie sans fin » pour des milliers de personnes depar le monde au sein de la communauté des médias.

En 2006, la FIJ avait eu confirmation de la mort de 177 journalistes et autres travailleurs des médias. La fin de l’année 2007 s’est révélée à peine moins fatale avec 171 morts. Les chiffres ont été compilés en coopération avec l’INSI, l’International News Safety Institute.

« Pour la troisième année de suite, la violence contre les journalistes atteint des niveaux records », a déclaré le président de la FIJ Jim Boulmelha. « L’étendue des attaques visant les journalistes témoigne d’une crise persistante marquée par une tragédie sans fin et des attaques incessantes contre la liberté de la presse. »

Jim Boumelha a lancé un appel à la communauté internationale à agir davantage pour mettre un terme à l’impunité et à éliminer la peur et le danger de la profession journalistique. « Nos confrères ont été assassinés en raison de leur travail, tués alors qu’ils couvraient des sujets dangereux et ils ont perdu la vie alors qu’ils couraient couvrir des informations de dernière minute », a-t-il dit.

Les morts accidentelles ont été plus nombreuses cette année et la FIJ souligne que la menace d’être pris pour cible et le danger auquel sont confrontés les travailleurs des médias sont toujours présents, notamment dans les zones de combat comme l’Irak. A l’instar du lourd bilan en Irak, les morts se sont multipliées en Somalie et en Afghanistan. Les troubles au Sri Lanka et au Pakistan ont aussi causé la mort de journalistes.

En Afrique, de violentes attaques contre les journalistes se sont poursuivies et la répression brutale contre la liberté d’expression en Erythrée a causé deux morts cette année.

La couverture des activités des trafiquants de drogue au Mexique a à nouveau provoqué un bilan meurtrier au Mexique. Dans toute l’Amérique Latine, des journalistes ont été tués pour leurs reportages sur les gangs, la drogue et les dessous de la politique.

« Comme d’habitude, les travailleurs qui courent le risque le plus élevé sont ceux qui opèrent dans leur propre pays », a déclaré Boumelha. La violence à l’encontre des médias est particulièrement flagrante dans les pays dont la situation politique est instable. Ce n’est pas un hasard si des pays comme la Somalie ou le Pakistan sont deux des plus dangereux cette année.

La FIJ, qui coordonne son décompte des victimes avec l’INSI (International News Safety Institute), prend en compte tous les journalistes tués du fait de leur travail, les meurtres délibérés comme les morts intervenues lors de la couverture d’événements violents. Elle prend également en compte les morts accidentelles lorsque les journalistes étaient en train d’effectuer un reportage.

En Irak, qui s’est avéré être le pays le plus meurtrier pour les journalistes depuis l’invasion américaine de 2003, au moins 65 journalistes et travailleurs des médias ont été tués cette année. Parmi les tués, on estime que tous, sauf un, étaient des ressortissants irakiens.

Le rapport de la FIJ, avec les détails de chaque cas, sera publié dans son intégralité à la mi-janvier et tiendra compte de la conclusion des cas
faisant l’objet d’une enquête..

L’étude de la FIJ établit clairement que les journalistes locaux sont les plus vulnérables aux attaques. Dans l’écrasante majorité des cas cette année, les travailleurs des médias visés travaillaient pour des médias nationaux ou régionaux et ont été tués dans leur propre environnement. Elle insiste également sur le problème de l’impunité qui continue de frapper le secteur des médias. Nombre des crimes commis cette année n’ont pas encore été résolus, et il est vraisemblable qu’ils ne le seront jamais.

Pour le secrétaire général de la FIJ Aidan White, qui s’est joint cette semaine à un nouvel appel à agir contre l’impunité en se fondant sur la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies adopté il y a un an, appelant tous les gouvernements à faire face à la violence dirigée contre les médias, « beaucoup de tueurs de journalistes arrivent à s’en tirer. Les gouvernements doivent prendre ces questions au sérieux. Chaque affaire doit faire l’objet d’une enquête. Les responsables doivent être punis.

Aidan White, accompagné du dirigeant syndical des journalistes canadiens Peter Murdoch et du coordinateur de la FIJ pour le Moyen-Orient Monir Zaarour, se rend à Bagdad cette semaine pour discuter de la sécurité avec les affiliés locaux de la FIJ, le Syndicat irakien des journalistes et le Syndicat des journalistes du Kurdistan.

En dépit du nombre croissant des attaques les visant, souligne la FIJ, les journalistes continuent à couvrir l’actualité, aussi dangereux cela soit-il. « Nous rendons hommage à nos confrères qui affrontent le danger pour tenter d’informer leurs concitoyens », a déclaré Jim Boumelha. Nous continuerons à nous battre pour s’assurer que les conditions de sécurités s’améliorent. »

Au 31 décembre, la FIJ avait enregistré le bilan suivant :

- Meurtres et morts violentes : 134
- Morts accidentelles : 37
- La region la plus périlleuse est le Moyen Orient avec 68 tués, toutes les morts sauf trois ayant eu lieu en Irak. Cette situation est inchangée par rapport à l’année dernière.
- Pays les plus dangereux (nombre de tués)

- Irak : 65
- Somalie : 8
- Pakistan : 7
- Mexique : 6
- Sri Lanka : 6
- Philippines : 5

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