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Julian Assange, une leçon de courage

En écoutant Julian Assange, traqué et persécuté par les fauteurs de guerre impérialistes pour avoir osé informer le monde de leurs agissements, c’est d’abord une impression de profonde gentillesse qui vient à l’esprit. Non pas une gentillesse crédule et arrangeante comme celle du dévot, mais une gentillesse obstinée, combative, alliée d’une foi inébranlable en l’humain et d’un sens supérieur du devoir. Quelque chose qui ressemble au Tintin de Hergé, seul contre les oppresseurs impunis, armé de sa conscience et de son sentiment pour les opprimés.

Julian Assange, par sa résistance héroïque à l’oligarchie atlantiste criminelle, est non seulement un modèle de courage pour tous ceux qui enquêtent et informent, mais c’est aussi, dans le combat citoyen pour la justice, une leçon d’élégance. Pas de lamentation ni d’autosatisfaction, pas de haine vengeresse ni de polémique stérile. Non, juste un idéal de paix à défendre rigoureusement, et ce besoin inspiré de rendre le monde meilleur, en le débarrassant de ses prédateurs à la manœuvre. Ceux qui bombardent, asservissent et manipulent les peuples pour leurs seuls intérêts, de la guerre impériale à la guerre de l’information.

Merci à vous, Julian Assange. Certains comportements en valent mille. Dix mille. Cent mille. Puisse le vôtre servir d’exemple à ceux qui, trop nombreux parmi nous, se complaisent dans le spectacle du désespoir et y trouvent le prétexte de l’inaction. Le monde change. Sans révolution armée, sans grand projet idéologique, mais par la multiplication des exploits individuels, par la transmission et la conviction.

« Tous les humains ont par nature le désir de savoir » : ainsi Aristote introduit-il, au IVe siècle avant notre ère, son traité monumental de métaphysique. Si aujourd’hui, beaucoup ne désirent plus « savoir », par peur ou par arrogance, trouvant un confort artificiel dans la société de consommation et la culture de l’insignifiance, au moins reste-t-il quelques âmes téméraires pour « faire savoir ».

Une pensée ici à l’adresse de l’avocat allemand et prisonnier politique Reiner Fuellmich, incarcéré à Göttingen depuis bientôt un an pour avoir mis au jour la corruption et les opérations liberticides de l’institut fédéral de médecine Robert Koch pendant la crise du Covid. Nous ne l’oublions pas non plus.

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« Le fait de se définir Blanc ne s’est pas construit à travers des séances d’œnologie ou de dégustations de glaces entre amis, mais sur le saccage de la vie, de la liberté, du travail et des terres ; sur la lacération des dos ; l’enchaînement des membres ; l’étranglement des dissidents ; la destruction des familles ; le viol des mères ; la vente des enfants ; et tant d’autres actions destinées avant tout à nous refuser à toi et moi le droit de protéger et de disposer de nos propres corps. »

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