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Présidentielles tunisiennes 2024 : le régime et le chef d’État espérés

Environ un quart du nombre des vers de ce poème a déjà été, précédemment, publié
À l’occasion du surprenant rapprochement que l’ISIE, avec son homologue russe, a engagé [1]
Avec la bénédiction de notre chef d’État qui, probablement, voudrait, de Poutine, se rapprocher
À priori, les diverses positions de notre président, je préfère ne pas, ici, en parler
Bien que ma voix s’applique à être une voix de lutte contre toutes les injustices, en vérité
Car, par son Décret-loi liberticide 54, le droit à la libre expression a été plombé [2]
Et celui qui le critique ou ne se soumet pas à son magistère, se trouver en prison, pourrait
Pour plusieurs années, ne serait-ce que pour un post perçu diffamateur, sur les réseaux sociaux, publié [3]
Beaucoup de voix d’opposants se sont tues, depuis que le triste Décret-loi liberticide fut promulgué
Des politiques, journalistes, avocats, magistrats,..., activistes de la société civile sont harcelés
Depuis, voire emprisonnés, pour des complots, qui restent à démontrer, pour des crimes de lèse-majesté [4]
Avec des chefs d’inculpation pouvant aboutir à la peine capitale, totalement démesurés [5]

« Les principales figures de l’opposition sont en prison ou, par des procédures judiciaires, visées » [6]
« La classe politique a été décimée par les arrestations et, par une forte émergence populiste, éreintée » [7]
Les peurs et les inquiétudes se sont installées, ce qui, chez tout le monde, une sorte d’autocensure, a créé
Les principaux acquis de la dynamique démocratique entraînée par la Révolution sont, souvent, menacés
La propagande du régime poursuit sa diabolisation des corps intermédiaires pour alimenter leur rejet
Et le comble de l’ironie dans tout cela réside dans le fait que la présidence du gouvernement a exprimé
Son entière satisfaction quant aux « libertés, notamment publiques, [qui] sont, garanties, plus que jamais »
Et, comme un bonheur ne vient jamais seul, elle a ajouté que « les partenaires de la Tunisie sont impressionnés
Par [notre] résilience économique, financière et budgétaire », cela s’appelle un déni de réalité [8]
Ou se voiler la face, puisque les indicateurs financiers, économiques et autres, dans le rouge, sont demeurés [9]

Le mandat présidentiel actuel, par une dégradation générale de la situation du pays, est marqué
Surtout depuis que le régime s’est articulé autour d’une seule et unique personne, un certain mois de juillet
Par la suspension puis la dissolution du Parlement, le remplacement de la Constitution, étayé
Son remplacement par un texte rédigé par ladite personne dans la solitude des murs de son Palais
La dissolution et la réorganisation de plusieurs instances nationales ou constitutionnelles, décrétées
D’affilée, à sa convenance, conduisant à un système politique où tout, par lui et lui tout seul, est décidé
Même, « sa mainmise sur la Commission nationale de conciliation pénale, via le Conseil de la sécurité nationale, est renforcée »
Dit autrement, « Carthage se pose en arbitre ultime des tractations avec les hommes d’affaires », par la justice, visés
Et l’avis de certains ministres régaliens, du secrétaire d’État chargé de la nationale sûreté
Et de hauts gradés de la Grande muette se trouvent au-dessus de celui de la juridiction concernée [10]
Conseil de la sécurité nationale « ayant pour mission de collecter, d’étudier, d’analyser et d’évaluer 
Toutes les informations relatives à la sécurité nationale, ainsi que toutes les données » qui y sont associées
« Dans le but de sauvegarder la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat et ses fondements, les consolider »
Stipule le Décret, paru en juillet 90, promulguant la création du dit Conseil, dans son article premier [11]
Grande muette dont la mission, à la noble et périlleuse initiale tâche, doit être limitée
Celle d’assurer, contre tout agresseur, la protection du territoire, de la population et de nos intérêts
En la maintenant loin des luttes idéologiques, à l’instar de ce qui se passe dans les pays civilisés
Et les précisions explicitées ci-dessus, concernant les deux dites missions, ne couvrent pas l’arbitrage projeté

Les lois destinées à protéger les libertés individuelles et collectives, en éclats, il les a fait voler [2] 
Depuis l’indépendance, la liste n’a jamais été aussi longue, pour les pénuries de biens de première nécessité
L’inflation ne fait que galoper et, à l’international, la Tunisie, des fonds, ne peut plus emprunter
Sinon à des taux prohibitifs, et sa notation souveraine est maintenu, pour le moment, à «  CCC+ » [12]
Ladite auto-satisfaction est parue en dernière page d’un post, en comportant quatre, que la susdite présidence a édité
En langue française, sur sa page Facebook, où tout va pour le mieux, dans tous les domaines, au vu de toutes les informations livrées [13]

Je disais donc, les diverses positions de notre président, je préfère ne pas, ici, en parler
Cependant, un principe injuste, par Benyamin Netanyahou et Vladimir Poutine, partagé
À savoir, dans le monde, la force est loi et c’est la fin du droit international, et son respect
Assise de l’occupation de la Palestine et de l’Ukraine, qui a commencé d’abord par la Crimée
M’astreint à être critique face au « Mémorandum de coopération en matière électorale » qu’il vient de signer 
Avec le dernier nommé, Mémorandum qui a été, par le président de l’ISIE, émargé [14]
Et son homologue au pays caractérisé par « Pas d’opposition. Pas de choix. Pas de liberté »
Comme l’a tweeté le président du Conseil européen dans un message abondamment repartagé
À l’occasion des élections présidentielles en fédération de Russie, message, de gouaillerie, teinté [15]
Caractérisé par « une illusion de pluralisme, un plébiscite électoral et des opposants réprimés » [16]
Dans les milieux d’opposition, ces élections présidentielles, « l’opération électorale spéciale », sont appelées [17] [5]
Comme clin d’œil ironique à l’« opération militaire spéciale », nom officiel, à l’invasion de l’Ukraine, donné
La cérémonie de signature du dit Mémorandum de coopération s’est déroulée avec grande solennité
Et fut suivie par un « Colloque sur les normes internationales des élections et l’électorale souveraineté »
Auquel le président de l’ISIE a participé, par la Commission électorale centrale russe, organisé [14]
Vaste programme qui confirme la concordance des approches des deux commissions électorales, et leur proximité 
Élections qui se sont déroulées dans le contexte « d’une répression accrue à l’encontre de la civile société
Et de toute forme d’opposition au régime et de restrictions toujours plus fortes à l’expression liberté » [18]
Et d’un lourd climat de suspicion où les poursuites en justice, sur fond de délation, se sont multipliées

Il faut dire que les « importations de produits russes tels que le pétrole, le gaz et les céréales, favorisées
Par un coût avantageux en raison des sanctions imposées à Moscou », ont, l’année dernière, plus que doublé
Tout cela pourrait être « interprété comme une manière de défier les démocraties occidentales, pour affirmer » :
« Si nous voulons une référence, nous pouvons, de ce côté-là, la chercher », plus explicitement exprimé [16]
Un tel Mémorandum, c’est avec un pays respectant les droits humains que j’aurais aimé qu’il fut signé
Où le chef d’état ne soit pas gratifié du surnom de Tsar, de César ou comparé à Pinochet
Un pays où le droit international et celui des minorités ne sont pas constamment bafoués
Où les migrants, à cause d’un discours officiel xénophobe, dans une situation critique, ne soient plongés [19]
Où les deux pouvoirs autres qu’exécutif ne sont pas dépréciés au rôle de simples fonctions secondaires attachées
À un président qui n’est soumis à aucune autorité de contrôle de ses décisions, ses actes et ses arrêts
Où le pouvoir judiciaire est autonome, neutre et affranchi et la justice n’est pas politisée
Ni soumise à l’injustice et à l’oppression du Palais qui en fait son auxiliaire, sa subordonnée
Et qui ne cesse directement, régulièrement et publiquement, dans son fonctionnement, de s’immiscer [5]
Où son indépendance est scrupuleusement garantie et la séparation des pouvoirs est protégée
Loin des situations où la simple application des dispositions de la loi, du courage, demanderait
Loin du malaise des magistrats face aux ingérences qui les menacent de révocations,..., de retraites anticipées
Où les forces armées et de sécurité intérieure sont, des chamaillages du ​​​débat politique, exemptées
Comme du temps de Bourguiba et Ben Ali où la Grande muette était absente des affaires politiques de la Cité [20]
Remplissant sa mission fédératrice sacrée qu’ elle a toujours honorée, en demeurant au-dessus de la mêlée
Neutralité absolue qui, dans tous les États de droit, démocratiques, est scrupuleusement observée
Où les institutions, les corps intermédiaires et constitués, qui servent de contrepoids au pouvoir, sont respectés
Où les hauts responsables sont choisis pour leurs compétences confirmées et non pour une allégeance assurée

Un pays où le bouclier démocratique est suffisamment solide pour, aux tentatives de tout dictateur, résister 
Où les autorités religieuses ne s’occupent pas du temporel et leur tâche est, au ciel, exclusivement, consacrée
Où les opposants ne sont ni en prison, ni en liberté surveillée, ni exilés, ni interdits de se déplacer
Mais sont pleinement en libre activité, assurés d’un respect permanent et vigilant, dont l’avis est écouté
Par les plus hautes instances de l’État et ne soient pas interdits de passage aux publiques radios et télés
Ressources audio-visuelles, financées par le contribuable, qui sont, aujourd’hui, aux agents du pouvoir, réservées [21]
Qui ne sont qualifiés ni d’« insectes », ni de « traîtres », ni de « variant » de la Covid qui, dans le pays, a émergé
Ni de « virus ennemis de la patrie dont elle ne se remettra que, par antibiotique, s’ils sont traités » 
Ni d’« alcoolisés », ni d’« esclaves qui ne valent pas un denier à qui aucune attention ne doit être prêtée »
Qui ne sont pas, sans le moindre argument, ni indice, accusés de « s’être jetés dans les bras de l’étranger »
Sans les nommer, en décrétant qu’il est « inadmissible que leur candidature [aux présidentielles] soit acceptée »
Qui, parce qu’ils ont « boycotté les législatives », de se présenter aux présidentielles, devraient être empêchés
Stratagème pour qu’un candidat puisse écarter de la course des concurrents potentiels qui, de l’ombre, lui feraient
Qui ne sont pas, sans preuves attestées, jetés dans les réseaux sociaux, à la vindicte d’internautes malavisés
Où les entrepreneurs privés ne sont pas régulièrement, dans les discours du prince, comme corrompus, considérés
Où des fonctionnaires, des responsables ou bien tout autre citoyen lambda, ne soient pas, publiquement, fustigés
Par sa majesté qui voient partout, « aux niveaux terrestre, aérien et maritime, des corrompus manœuvrer »
Prince grand adepte des préceptes populistes, depuis le complotisme jusqu’à la défense de la souveraineté
La culture et l’ADN nationaux, menacés par des forces occultes intérieures aidées par l’étranger
En démocratie, les adversaires sont critiqués, raillés,..., mais, jamais, au grand jamais, calomniés, diabolisés
Et, en aucun cas, nul ne peut, à la justice, se substituer, même si, président de la République, il est
Où l’opposition, qu’elle soit structurelle ou individuelle, n’est ni persécutée, ni embastillée, ni empoisonnée
Où le principe « la détention est l’exception et la liberté est la règle » est rigoureusement appliquée
Par les instances judiciaires ; et qu’un prévenu, jusqu’à sa condamnation définitive, innocent, est présumé
Règle oh combien basique dans un État de droit appelée « la présomption d’innocence », dans les dictatures, ignorée
Dont le non respect permet aux magistrats d’envoyer quiconque en prison avec une extraordinaire facilité
Pour une détention soi-disant préventive. alors qu’il s’agit d’un emprisonnement abusif, en réalité
Détention provisoire qui, chez nous, peut jeter en prison, jusqu’à quatorze mois, des citoyens innocents supposés
Durée des fois dépassée, et cela avant toute instruction ou toute enquête, en présumés coupables transformés [22]
Je rêve donc d’un pays où, dans les enquêtes judiciaires, la détention est l’exception et la règle est la liberté
Où le journaliste, l’avocat, le magistrat,..., le citoyen lambda n’ont pas peur et se sentent en sécurité
En exerçant leurs professions, en écrivant sur Internet, en discutant chez eux, dans la rue ou bien au café 
Où les commissions électorales sont indépendantes et neutres, et les libertés individuelles respectées
Où les élections ne sont pas des simulacres et sont ouvertes aux observateurs nationaux et étrangers
Où les grands projets ne demeurent pas, ad vitam æternam, opérationnels et prêts uniquement sur le papier

Un pays où le président ne fait pas, simultanément, office de chef d’État, du gouvernement et du parquet
Ne considère pas le pays comme étant sa ferme privée où, à sa guise, sans garde-fous, il pourrait se comporter
Ne soit pas suffisant, ni populiste, ni dictateur, respectant les textes qui, au pouvoir suprême, l’ont porté
Ne croit pas qu’il est l’alpha de l’Histoire, étant dans le déni quant au travail accompli par ceux qui l’ont précédé
Qui ne procède pas au démantèlement des institutions de d’État pour que son pouvoir soit consolidé
Convaincu que si les dynamiques de la démocratie étaient maintenues, son projet, vers l’abîme, se précipiterait
Qui ne considère pas son peuple comme étant une pâte à modeler que l’on puisse, à l’infini, manipuler
Qui ne soit pas comme celui qui, pour briguer un troisième mandat et garder le pouvoir, la constitution, a modifiée
Car celle qui était en cours, au vu de ses mandats passés, de se retirer dès 2024, l’aurait obligé [23]
Qui, pour la transparence et l’équité des élections, n’interdit pas aux observateurs étrangers de les surveiller 
Qui ne soit pas un va-t-en-guerre, un déstabilisateur de la planète, par des ambitions impériales, animé 
Qui ne passe pas tout son temps à des discours populistes, faisant tout pour être plébiscité
Exploitant les ressources de l’État, tout d’abord, pour, de ses rivaux politiques, se débarrasser
Et, ensuite, pour faire taire toute voix dissonante et mener une présidentielle anticipée 
Avec un programme-inventaire de slogans et de, soi-disant valeurs à défendre, autour de l’identité
De la souveraineté, sans oublier un vague fantasme récurrent d’« honorer le peuple et sa volonté »
Dont les promesses de son âge d’or se font attendre depuis des années : tout n’a été suivi d’aucun effet
Ne présentant aucune alternative sérieuse de sortie de crise pour que le pays puisse être enfin redressé
Refusant de croire que la politique c’est aussi des approches scientifiques menées par des experts avec des données
Prenant en compte une foule de paramètres, experts à qui il faut se fier et qu’il faut laisser librement travailler

Je rêve donc, comme je le disais ci-dessus, d’un pays où le président ne fait pas office de chef du parquet
Qui ne place aucun citoyen en prison en raison de ses politiques ou syndicales activités
Qui soit, pour être un démocrate respectueux des lois et des principes et valeurs des droits et des libertés, réputé
Qui n’implique pas le conjoint, les ascendants et descendants de ses concurrents dans ses conflits politiques, ses démêlés [24]
Qui n’abuse pas de sa position dominante pour éliminer tous ses critiques, dans l’espoir d’assurer son succès
Et, pour ce faire, tous les moyens possibles, inimaginables et insoupçonnés, de toutes sortes, sont employés
Qui ne distribue pas des accusations de toutes natures et n’octroie pas des attestations d’éligibilité 
Qui ne fasse pas montre de son savoir encyclopédique, s’il en a, à tout bout de champ, pour séduire, pour épater
Son auditoire, oubliant que, depuis belle lurette, l’éducation est passé par là et le citoyen est cultivé
Citoyen qui n’a pas besoin d’un président pour l’instruire, mais d’un président pour lui assurer
Sa sécurité, son plein emploi, sa santé,..., pour faire bref, son bien être, en général, et celui de sa lignée
Qui ne s’invente pas ou ne cautionne pas un CV ou une geste, personnelle ou familiale, erronés [25]
Qui ne prétend pas « écrire une Histoire nouvelle pour l’Humanité tout entière », et ne cesse de le claironner
Fantasme d’illuminé prétendant changer le monde afin que le sud global accède à la prospérité
En assenant des recettes miracles qui permettraient, en un coup de baguette magique, d’éradiquer sa pauvreté
En réformant le FMI et le système des notes souveraines, par les agences de notation, attribuées 
En remplaçant la démocratie représentative par une « gouvernance par les bases », des partis, débarrassée,...
Où la société civile, la vie associative, la vie politique et la vie syndicale sont toutes balayées [26]

Je rêve donc d’un président qui soit complètement différent de tous ceux que le pays a connus dans le passé
Qui croie à la science et ne mette pas en doute le réchauffement climatique le qualifiant de risque non-avéré 
Qui ne fait pas que répéter « il faut, il faut », à tour de bras, devant les caméras, lors d’inopinées virées
Effectuées régulièrement dans diverses institutions étatiques, ou assimilées, qui laissent à désirer
Ou bien dans des sociétés publiques réputées, depuis toujours, délabrées, sans solutions réalistes proposées
Réputées pour leurs malversations, d’inopinées virées aussi, dans les localités où, criante, est la pauvreté
Une omniprésence supposée montrer aux citoyens qu’il est à l’œuvre pour que leur quotidien soit amélioré
Dans une atmosphère tendue de méfiance, de violence verbale et de mépris envers les responsables rencontrés
Que l’on sermonne, en leur coupant la parole, en les empêchant de s’exprimer, sans leur laisser le temps de se justifier
Citoyens saturés de paroles et de théories qui attendent le passage à l’acte et, surtout, des résultats concrets
Dont les attentes sont triviales : pas de pénuries pour les produis de base tels que le sucre, le café, le pain ou le lait
Des transports fréquents et réguliers, des hôpitaux où l’on peut réellement se soigner, un chômage maîtrisé
Un école publique dispensant un enseignement de qualité, aboutissant à un savoir et à un métier
C’est ça les changements qu’ils souhaitent et non un remue-ménage qui s’applique, dans le spectaculaire, à se donner
Le bilan d’un président ne se mesure pas au nombre de ses promesses, mais à ce qu’il a réalisé

Je disais donc, qui ne soit pas en campagne électorale permanente, faisant tout pour être plébiscité
Privilégiant la parole à l’action, la critique à la solution, vendant des projets difficiles à finaliser
Pour tout qui ce ne va pas, à accélérer la mise en place de programmes de sauvetage, il ne fait qu’appeler
Qu’il s’agisse d’une entreprise publique, du pouvoir d’achat, des horaires du transport public,... , d’un monument menacé
Sans qu’on ne voie, par la suite, ni programmes, ni réalisations quelconques, ni améliorations, ni budgets alloués
Et cela, aussi bien au début qu’à la fin de son mandat et lors de la campagne qui les a précédés
Qui ne soit pas porté sur les discours démagogiques primaires, surtout ceux dont le but est de diviser, de cliver
Entretenant les discours de jalousie entre les citoyens, où les trains de vie des pauvres et des riches sont comparés
Qui rejoue la petite musique des boucs émissaires, du danger des étrangers du tiers monde ou du monde développé
Qui se retrouve sous pression et renoue avec l’outrance chaque fois qu’un candidat capable de le battre apparaît
Prêchant cette division, afin que les regards, du bilan catastrophique de sa façon de gouverner, soient détournés 
Qui privilégie, en toutes circonstances, la force de l’argument au détriment de l’argument de la force, le raisonné 
Au détriment du passionnel, les jugements argumentés au détriment des accusations gratuites, immotivées
Qui soit le président de l’affabilité et de la grâce, et non de la mauvaise humeur, qui ne sourit jamais
Comme si avoir un tempérament atrabilaire, acariâtre était une preuve de compétence et d’autorité
Homme politique dynamique, toujours courtois, évoluant, en toutes circonstances, au-dessus de la mêlée
Faisant preuve d’humilité et de déférence, plutôt que de mépris, qui préfère dialoguer, plutôt qu’imposer
Sur les libertés, toutes les libertés, si durement acquises par ses citoyens, soucieux de ne pas empiéter
Courtois avec son cercle rapproché, ses adversaires politiques, les médias, avec ses détracteurs, non rancunier
Qui ne refuse pas de débattre avec ses contradicteurs et que, les conférences de presse, il puisse assumer
Qui soit respecté pour ses réalisations, et non pour sa belle écriture et encore moins pour son langage châtié
La cohérence et la confiance dans la gestion des affaires de l’État, il doit être capable de les restaurer
Jouissant d’un rayonnement international et de contacts et réseaux à l’étranger où il est fort apprécié
Faisant preuve, dans ses décisions, de dialogue, de transparence, de compétences certaines et de responsabilité
Garantissant une gouvernance participative et inclusive, consolidant sa populaire légitimité
Qui ne porte pas ses propres échecs à ses collaborateurs qu’il a lui-même désignés, par sa seule volonté
Tout en les congédiant, dans l’humiliation, sans leur accorder la moindre reconnaissance, le moindre respect
Convaincu que, à une crise quelconque, les fréquents changements ministériels ne sont pas suffisants pour remédier
Qui n’oublie pas que la dignité de l’État réside dans la dignité de ses responsables, en particulier
Qui ne fait pas endosser la faillite de sa gouvernance aux gouvernants d’hier ou à leurs agents dissimulés
Au sein de l’administration pour empêcher la réalisation de ses grands projets et les saboter
Dont certains manœuvrent avec des parties internes et étrangères afin que son programme soit entravé
Qui ne justifie pas ses échecs en recourant à l’existence de mystérieux hypothétiques lobbies qu’il connait
Qui sont à l’origine de tous les maux : inflation, pénuries,..., crises variées, allant du transport à la santé
En recourant à l’existence d’autres « mystérieux cartels, traîtres, corrompus »,..., mots valises non explicités
Et « des parties occultes qui œuvrent à provoquer les crises » pour empêcher les grands projets d’être réalisés
Dont le but est d’abuser du peuple et le malmener, afin que la situation sociale soit envenimée
Qui ne falsifie pas l’Histoire de la nation à son profit, et entretienne sa mémoire glorieuse avec fierté
N’essayant pas de faire coïncider ses superbes pages avec son avènement à la tête de la cité
Négligeant les sacrifices et l’œuvre des grands hommes et femmes qui ont fait de la patrie ce que, aujourd’hui, elle est
Qui ne soit pas un président de l’inconnu, de l’aventure, prétendant détenir, à lui seul, l’absolue vérité
Qui profite du vide qu’il a créé sur la scène politique : qui mis en examen, qui jeté en prison, qui exilé
Qui, pour refroidir le débat public, la critique et le désir démocratique, la dissidence, il fait réprimer
Créant un climat de terreur conduisant le citoyen, de l’activité politique, à se désintéresser
Se croyant omniscient, ayant solution à tout, n’écoutant que ses caprices, ses humeurs et ses fantasmatiques idées
S’autorisant à faire, dans tous les domaines, ce qu’il veut de son pouvoir, à son bon vouloir, ses inspirations et son gré
Parce que, croît-il, le suffrage universel, tous les droits de décider dans n’importe quel domaine, lui a conféré
En décidant, par exemple, quelle fête nationale doit être célébrée et quelle autre doit être négligée
Et la date de laquelle doit être modifiée, selon sa propre vision de l’Histoire et des problèmes de société
Et cela sans prévenir, sans demander l’avis de quiconque, des corps intermédiaires ou des corps constitués
Parce qu’il pense que ses propres désirs traduisent sans aucun doute les désidératas du peuple et sa volonté
Même si tous les votes, pendant son mandat, ont montré que ses idées, par ce peuple, ne sont pas partagées
Qui soit le président de la communication et de l’écoute, de l’avis contraire, et non de l’agressivité
Non assoiffé de prépotence , ne transformant pas sa fonction en une mission messianique, par là-haut, inspirée
Ne se croyant pas être porteur d’un projet politico-social qui va changer la face de l’entière humanité
Qui soit le président de tous ses citoyens, ses partisans comme ses opposants, dans le respect de leurs diversités
Ne les classant pas entre groupes antagonistes, selon toute autre attribution d’identités contrastées
Tels que « peuple exploité » et « nantis », « vertueux » et « maléfiques », « nous » et « eux », « patriote » et « agent de l’étranger »
Qui ne se considère pas exempt de la reddition de comptes envers eux, une fois, pour sa mission, remercié
Qui est convaincu qu’un homme d’État ne se définit pas par ses discours, ses compassions et ses sorties répétées
Ses promesses qu’il va débarrasser le pays de ses voleurs et malfrats, ses bains de foule, ses embrassades, ses mains serrées
Ses visites inopinées rendues auprès des grands commis de l’État et les remontrances qui leur sont adressées
Filmées avec image et son et tournant en boucle dans les médias, sur les réseaux sociaux et journaux télévisés 
Mais, par ses actions et ses réalisations, se souciant du bien-être collectif et arrivant à l’améliorer
En réussissant à faire décoller le pays sur le plan socio- économique et sur les vitales commodités
Ce qui exige que son programme doit être focalisé sur le social et l’économique, absolue priorité
Qui, s’il est incompétent dans un domaine, il sait s’entourer de spécialistes y afférant, et, surtout, les écouter
Chez qui, dans la lutte en tout être entre l’impulsion et la raison, la victoire, c’est par cette dernière qu’elle est remportée
Si un chef d’État n’est pas de la même trempe que ce dernier, les oubliettes de l’Histoire sera sa destinée
La politique est une histoire avant tout de pouvoir et de contre-pouvoirs, et de dialogues menés dans le respect

Que le lecteur mal intentionné s’abstienne de considérer ce portrait du chef d’État idéal comme un pamphlet
Contre notre président actuel, à la manière de Montesquieu dans ses Lettres persanes que le premier nommé
Soit dit en passant, a jugé dépassé quant à sa « séparation des pouvoirs » qu’il a estimée largement périmée [27] 
Par contre, qu’il sache que le monde dont hériteront nos enfants, par les élections de ce dimanche, sera façonné 

Salah HORCHANI

[1] https://www.legrandsoir.info/a-propos-du-memorandum-tuniso-russe-de-cooperation-en-matiere-electorale.html

L’ISIE ( = l’Instance supérieure indépendante pour les élections ), depuis le coup d’état du 25 juillet 2021, n’a plus d’indépendance que dans l’adjectif qui figure dans sa nomenclature. À ce propos, j’ai écrit :

C’est ainsi que l’indépendance de l’ISIE, il l’a annihilée
En modifiant ses statuts, par décrets, pour qu’elle lui soit inféodée [10]
Ce qui lui a permis d’annihiler aussi les concurrents qui le gênaient [7]
Surtout ceux parmi eux qui ont de réelles chances de pouvoir le détrôner
Notamment Abir Moussi, l’emprisonnée, et Mondher Zenaidi, l’exilé [11]
Grâce à cette ISIE, en « rouage » de son idéologie, transformée [12]
*

* https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/160924/tunisie-presidentielles-2024-l-essentiel-du-manifeste-du-candidat-kais-saied

[2] https://www.legrandsoir.info/tout-sur-kais-saied-en-plus-de-8000-vers-qui-pourraient-me-condamner-aux-galeres.html

[3] https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/02/tunisie-sous-pretexte-de-liberer-le-peuple-le-president-kais-saied-regle-ses-comptes-avec-quiconque-ne-se-soumet-pas-a-son-magistere_6175900_3232.html

[4] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/230923/tunisie-un-inventaire-non-exhaustif-du-bilan-du-president-kais-saied

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/03/25/en-tunisie-blogueurs-et-artistes-eux-aussi-soumis-a-la-repression_6224102_3212.html

https://www.businessnews.com.tn/liste-des-journalistes-poursuivis-par-le-regime-tunisien,520,132761,3

[5] https://kapitalis.com/tunisie/2024/04/19/tunisie-le-crldht-denonce-un-deni-de-justice-dans-laffaire-du-complot/

[6] https://www.jeuneafrique.com/1542481/politique/y-aura-t-il-des-candidats-face-a-kais-saied-pour-la-presidentielle-tunisienne/

[7] https://www.jeuneafrique.com/1553591/politique/en-tunisie-mondher-zenaidi-candidat-mais-a-quoi/

[8] Voir la référence [15] t. du lien suivant :

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/270124/gaza-la-martyre

[9] https://www.businessnews.com.tn/eblouir-jusqua-laveuglement,523,136591,3

Voir aussi [4].

[10] https://www.africaintelligence.fr/afrique-du-nord/2024/02/02/kais-saied-renforce-sa-mainmise-sur-la-commission-nationale-de-conciliation-penale,110154525-gra

[11] https://legislation-securite.tn/latest-laws/decret-n-90-1195-du-6-juillet-1990-relatif-au-conseil-national-de-securite/

[12] http://www.bnacapitaux.com.tn/fitch-ratings-releve-la-note-de-la-tunisie-ccc#:~:text=Selon%20Fitch%2C%20La%20capacit%C3%A9%20de,devises%20au%2Ddel%C3%A0%20des%20attentes.

[13] Voir la page Facebook suivante et les trois pages qui la précèdent :

https://www.facebook.com/photo?fbid=800630522094781&set=pcb.800630845428082

[14]https://www.facebook.com/isietn/posts/pfbid02AKUbFGcj5xTXChrESV9sPVfZwMkDnJd6iNLx5WqcTQ5cymgXJFBQPaocz4My8z4Zl

https://www.lecourrierdelatlas.com/la-tunisie-et-la-russie-signent-un-protocole-de-cooperation-en-matiere-electorale/

[15] https://www.20minutes.fr/high-tech/by-the-web/4081659-20240316-presidentielle-russie-charles-michel-trolle-poutine-felicitant-ecrasante-victoire

[16] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/04/en-tunisie-l-instance-chargee-de-superviser-les-elections-va-cooperer-avec-la-russie_6225993_3212.html

[17] https://www.letemps.ch/monde/europe/en-russie-le-triomphe-ecorne-de-vladimir-poutine?utm_source=Newsletters&utm

[18] https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/18/la-reelection-de-vladimir-poutine-critiquee-par-les-diplomaties-occidentales_6222703_3210.html

[19] https://www.legrandsoir.info/tunisie-en-hommage-aux-immigres-subsahariens-morts-dans-le-desert.html

[20] Pour ce qui concerne les relations entre le président Kaïs Saïed et l’armée, sujet tabou pour les médias tunisiens, et pour cause !, voir le lien suivant :

https://www.legrandsoir.info/kais-saied-et-l-armee-sujet-tabou-pour-les-medias-tunisiens-et-pour-cause-1.html

[21] https://www.businessnews.com.tn/une-petition-nationale-denoncant-la-confiscation-du-droit-des-tunisiens-a-exprimer-librement-leur-volonte,544,137252,3

[22] https://www.businessnews.com.tn/affaire-de-complot--des-professeurs-en-droit-appellent-au-respect-de-la-loi-et-a-la-liberation-des-detenus,520,137310,3

https://www.businessnews.com.tn/houssem-hammi--le-code-penal-ne-respecte-pas-la-dignite-du-citoyen,534,137289,3

[23] https://www.nouvelobs.com/monde/20210406.OBS42361/comment-poutine-a-tripatouille-une-fois-de-plus-la-constitution-pour-rester-au-pouvoir.html

[24] https://kapitalis.com/tunisie/2024/04/23/korchid-annonce-avoir-quitte-la-tunisie-et-appelle-a-cesser-de-harceler-sa-famille/ 

[25]https://www.facebook.com/photo/?fbid=844135343025863&set=a.120896128683125¬if_id=1713723142512335¬if_t=feedback_reaction_generic&ref=noti

[26] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/080921/tunisie-monsieur-le-president-kais-saied-de-votre-systeme-n-en-veut-pas

[27] Voir mon poème intitulé : « E-Istichara : Monsieur le Président Kaïs Saïed, à votre place, de Gaulle partirait », poème comportant plus de 3000 vers et plus 270 références, paru sous le lien suivant :

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/210322/e-istichara-monsieur-le-president-kais-saied-votre-place-de-gaulle-partirait

»» https://blogs.mediapart.fr/salah-ho...
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Une histoire populaire des États-Unis - De 1492 à nos jours
Howard ZINN
Cette histoire des États-Unis présente le point de vue de ceux dont les manuels d’histoire parlent habituellement peu. L’auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu’aux victimes contemporaines de la (…)
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