Une des principales stratégies utilisées a été la diminution de la quantité de pesos cubains (CUP), en circulation et l’introduction du dollar (USD). Cette mesure est destinée à promouvoir la dollarisation de l’économie cubaine puisque le dollar est la monnaie des États-Unis, sans avoir besoin d’une intervention militaire directe.
La plate-forme El Toque a accéléré l’augmentation artificielle du dollar dans le but d’atteindre un taux de change de 480–500 pesos pour 1 dollar environ pour le 11 juillet 2024. Cette stratégie est destinée à provoquer une explosion sociale à Cuba.
Il est important de souligner qu’El Toque est financé secrètement par les États-Unis et établit une fausse valeur du CUP par rapport au dollar. Son algorithme, comme ce qui s’est passé avec DolarToday au Venezuela, n’est pas fondé sur des bases économiques, solides.
Le fait qu’en 24 heures se produisent des augmentations aussi importantes dans le type de change attire l’attention. Cela démontre qu’il n’y a pas de justification économique ni politique à ces fluctuations abruptes.
L’objectif final des États-Unis avec El Toque est de faire diminuer les dépenses publiques à Cuba, de porter atteinte à la production nationale et de promouvoir la dollarisation de l’économie cubaine.
Les États-Unis utilisent aussi des algorithmes pour diffuser El Toque parmi des groupes cubains préalablement identifiés grâce à l’analyse de données de masse (big data) sur les réseaux sociaux.
Il est important de souligner que, malgré des problèmes économiques qu’affronte Cuba, l’augmentation de la valeur du dollar répond à une intention politique évidente.
La différence disproportionnée dans le taux de change entre le marché officiel et le marché informel est du au haut niveau d’offres de dollars générés et non au faible prix sur le marché officiel.
Il est essentiel de comprendre que le taux indiqué par le média financé depuis l’étranger n’est pas uniquement dû au contrôle ou à la déficience de l’État, mais est le résultat d’une manipulation volontaire soutenue par des outils informatiques d’origine incertaine.
On se demande alors pourquoi l’OFAC ne sanction pas les responsables d’El Toque pour cette manipulation contraire aux statuts internationaux en considérant que la plate-forme est gérée par des Cubains à l’étranger.
L’inflation induite est une stratégie de guerre utilisée par la communauté du renseignement des États-Unis, qui a été employé précédemment contre le Nicaragua, l’Argentine et le Venezuela.
L’histoire inédite derrière les opérateurs de El Toque, les raisons de les raconter
Il y a quelques jours, nous avons fait connaître certains détails sur l’opération d’inflation induite de l’économie cubaine grâce à l’utilisation de la plate-forme El Toque conçue aux États-Unis.
Le taux de change que publie quotidiennement El Toque est une manipulation grossière de l’échelle monétaire destinée à avoir une influence sur l’augmentation des prix. Cela influe négativement sur le PIB de Cuba.
Cela pourrait sembler une « croisade sans fondement », de ce média mais ils cherchent à faire à Cuba ce qu’ils ont fait au Venezuela ou au Chili en 1970 : « L’ennemi n’agit pas de façon frontale mais à travers différentes organisations (clubs de pensée, groupes de pression, organisations patronales nationales et lobbys financiers) pour promouvoir des processus de déstabilisation sans prendre de risques directs majeurs, », dit un article de La Iguana.
Si, jusqu’à présent, ce qu’ils sont en train de faire n’a pas été clair, nous, nous pouvons le déchiffrer : déprécier le péso cubain, ce qui provoque « une augmentation des coûts des importations qui provoque un choc d’offres dans l’économie caractérisé par la diminution de l’offre qui se reflète dans deux effets : d’une part, l’augmentation des prix généraux et de l’autre, la diminution de la production nationale, c’est-à-dire que cela provoque une stagflation, » comme l’explique l’économiste vénézuélienne Pasqualina Curcio.
Comme il l’a fait avec DolarToday au Venezuela, le Gouvernement des États-Unis finance « secrètement » El Toque et joue à la « patate chaude » avec le prix du dollar sur le marché informel. Mais qui est derrière le Dollar Blue, DolarToday et El Toque ?
Steve H. Hanke est un économiste étasunien professeur d’économie appliquée et de devises à l’université John Hopkins à Baltimore, Maryland. Il est actuellement conseiller de Javier Milei. il est connu pour son travail comme réformateur de devises dans des pays émergents et a été conseiller économique du président Ronald Reagan (1980). Il a aussi servi de conseiller aux chefs de l’État de Bulgarie (1990), d’Albanie (1990), de Bosnie Herzégovine (1991),d’Estonie (1992), d’Indonésie (1997), d’Équateur (1995), du Monténégro (1999), du Kazakhstan, des Émirats arabes unis, et de la Jamaïque, entre autres.
En mai 2023, le candidat aux primaires du COPEI (Comité d’organisation politique électorale indépendante) Roberto Enriquez, annonçait qu’il avait choisi le professeur Steve H. Hanke comme conseiller économique principal car celui-ci aurait la « formule magique » pour récupérer l’économie vénézuélienne rapidement et solidement. Cette même formule serait-elle appliquée à Cuba ? Le taux de change d’El Toque et l’hyperinflation de l’économie cubaine en feraient-ils partie ?
Hanke est connu comme « le docteur de l’argent", et il travaille actuellement comme éditeur au Cato Journal. Cette revue est une publication de l’institut Cato, un groupe de pensée néolibéral et une fabrique de cadres générationnels. Il représente les intérêts de l’oligarchie Koch, originaire de Wichita, un État du Kansas aux États-Unis. C’est l’une des corporations les plus importantes du monde et ils ont été accusés d’être l’un des principaux exécutants de la guerre économique contre le Venezuela.
Les liens des frères Koch avec des politiciens étasuniens sont plus que prouvés ainsi que leur soutien entre 2014 et 2016 à Mike Pence avec des fonds pour sa campagne. Le nom de Koch, aux États-Unis, a une longue histoire dans les affaires mais aussi dans la politique car ils ont l’habitude d’investir pour les politiciens du parti républicain qui s’alignent sur leurs intérêts énergétiques et financiers dans toute l’Amérique latine.
Serait-ce donc par hasard que El Toque ait une agence de "création" qui porte le nom de Catao Estudio ?
Il est évident que les marionnettistes qui tirent les ficelles d’El Toque cherchent à accélérer l’augmentation artificielle du dollar pour arriver, le 11 juillet 2024, à un taux de change informel compris entre 480 et 500 pésos par dollar environ. Si cela arrivait, les conséquences sur l’économie cubaines seraient néfastes et, pour les groupes de réflexion des agences de renseignement nord-américaines, cela créerait les conditions idéales pour une explosion sociale à Cuba.
Mais les Cubains, qui ne sont pas stupides, ont remarqué les manipulations d’El Toque et pas précisément parce que ce média désinforme la population comme on veut nous le faire croire.
Parce que nous ne sommes pas les seuls à être fatigués par le fait qu’El Toque manipule l’économie cubaine. Il y a quelques jours, un utilisateur public d’un groupe de Facebook a lancé un appel à en finir avec ce « médias indépendant ». Nous nous donnons la tâche d’analyser les plus de 900 commentaires qu’à provoqué la publication en utilisant l’intelligence artificielle.
Bien que certaines personnes soient en faveur d’El Toque et semblent l’apprécier comme source d’information sur les taux de change des devises, la grande majorité exprime son inquiétude à propos de son influence sur l’économie et sur l’hyper-inflation des prix. Certains disent explicitement que pour eux, ils manipulent les taux de change pour leur bénéfice propre et il y a même des utilisateurs qui demandent qu’on élimine ou qu’on bloque ce site.
Bien que pour certains notre discours puisse sembler plus que banal et qu’il s’agit d’une façon de nous justifier, le soleil ne peut être caché par un doigt, El Toque est un prête-nom pour la guerre économique que le Gouvernement des États-Unis mène depuis plus de six décennies contre le peuple cubain. Nous ne devons jamais oublier que leur stratégie consiste à nous affamer, car dans la guerre des consciences et des idéaux, ils savent qu’ils ne peuvent pas nous battre parce que nos principes ne sont ni négociables ni à vendre.
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar infos [avec quelques corrections de-ci de-là].
Source en espagnol.