RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
10 

Nous sommes tous responsables de ce qui se passe à Rafah

Nous devons tous nous considérer responsables des atrocités commises à Rafah. Et nous mobiliser sans attendre, car ce qui se produit là-bas nous concerne tous et constitue une épreuve décisive pour notre capacité d’agir humainement dans le monde.

Déclaration de Jacques Cheminade, président de Solidarité & Progrès
Paris, le 15 février 2024

Nous devons tous nous considérer responsables des atrocités commises à Rafah. Et nous mobiliser sans attendre, car ce qui se produit là-bas nous concerne tous et constitue une épreuve décisive pour notre capacité d’agir humainement dans le monde.

Le gouvernement israélien a entrepris un nettoyage ethnique et des actes « pouvant être qualifiés de génocide ». Il doit se justifier devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à partir du 19 février et rendre compte des mesures qu’il aurait dû prendre pour assurer qu’ils ne soient pas commis. Il continue pourtant aujourd’hui à s’en rendre coupable, avec un cynisme terrifiant de marchand de mort. C’est pourquoi le gouvernement sud-africain a déposé un nouveau recours devant la CIJ, en raison « des éléments nouveaux qui interviennent à Rafah » depuis sa requête du 26 janvier.

Non seulement plus de 30 000 habitants de Gaza, pour la plupart des enfants et des femmes, ont été tués par des bombardements, mais le blocage de l’aide humanitaire et de l’approvisionnement alimentaire, le tarissement des ressources en eau potable et les émanations toxiques des bombes ont créé les conditions d’une sous-alimentation chronique et du développement d’épidémies qui ne peuvent être soignées. Dans des hôpitaux détruits ou sans électricité, les blessés ne peuvent être opérés et sauvés. Un peuple désespéré erre dans les ruines du ghetto où il a été cantonné depuis plus de 70 ans. Aujourd’hui, comble du cynisme, il est bombardé à Rafah, là où il lui a été ordonné de se réfugier. Les médecins militaires qui ont parcouru les champs de bataille du monde y voient une situation sans précédent. Ils la comparent aux images du ghetto de Varsovie en 1942. Car il est pire que de tuer des êtres humains, c’est de les déshumaniser en le faisant.

Les faits sont là et il ne sert à rien d’épiloguer sur les intentions. Les coupables devront être jugés. Nous sommes cependant tous responsables. Et d’abord les gouvernements qui fournissent toujours des armes, des bombes et des moyens financiers au gouvernement israélien. Il suffirait ainsi que le gouvernement américain cesse son assistance intéressée pour que MM. Netanyahou, Ben Gvir et Smotrich n’aient plus les moyens d’agir. Il est donc complice, notamment lorsqu’il oppose son veto aux décisions du Conseil de sécurité des Nations unies imposant un cessez-le-feu et une aide humanitaire digne de ce nom.

Responsables aussi les chefs d’Etat des pays européens, paralysés par leur allégeance à l’OTAN.

Nous aussi, en tant que citoyens, qui ne nous engageons pas, ou pas assez, face à de telles atrocités, avons notre part de responsabilité. Particulièrement nous autres, Européens, qui aurions pu agir depuis 1947 et le pouvons encore aujourd’hui. Nous aurions dû, pour que justice soit faite au peuple palestinien et pour la sécurité du peuple israélien, mieux soutenir la solution à deux Etats sur laquelle tout le monde verse maintenant des larmes de crocodile, après avoir si peu fait pour la rendre possible. Aujourd’hui, nous devrions massivement manifester pour la paix ou, au moins, pour un cessez-le-feu. En luttant pour donner une réelle substance à la paix, celle d’un développement mutuel, créant un Etat palestinien viable, territorialement et économiquement, bénéficiant des moyens financiers et de la reconnaissance internationale lui permettant d’exister.
C’est l’objet du Plan Oasis, que l’on trouve sur le site de l’Institut Schiller, reposant sur un partage des ressources en eau dans toute la région, que les gouvernements israéliens se sont, eux, efforcés d’accaparer, et sur une plate-forme régionale d’infrastructures de nature à désenclaver les différentes régions de cette partie du monde et à faire reverdir le désert. Accomplissant ainsi ce que Paul VI appela « le développement économique, nouveau nom de la paix », et s’inscrivant dans le cadre de cette « Alliance globale contre la faim et la pauvreté » que le président brésilien Lula proposera au sommet africain d’Addis-Abeba.
Pour instaurer la confiance entre les deux peuples, les prisonniers palestiniens détenus en Israël devraient être libérés, à commencer par Marwan Barghouti, de même, bien entendu, que les otages israéliens. La paix exige toujours un pardon réciproque.

Utopie ? Oui, pour qui pense petit et sans principes. Non, pour qui mesure les terribles conséquences de ce qui se passe à Rafah et sait que laisser aller le monde dans la direction qu’il a prise conduit à un désastre pour tous. L’esprit du judaïsme devrait nous rappeler qu’il revient à nous tous de « recevoir tout homme avec un beau visage » et que, cela ne valant pas seulement pour Israël, « le juste des nations vaut le juste d’Israël ».

»» https://www.facebook.com/JCheminade
URL de cet article 39370
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Derrière les fronts : chroniques d’une psychiatre psychothérapeute palestinienne sous occupation
Samah JABR
EN LIBRAIRIE LE 22 MARS 2018 En coordination avec la sortie en salle du documentaire d’Alexandra Dols – Derrière les fronts : résistances et résiliences en Palestine – nous vous proposons en coédition avec Hybrid Pulse le premier livre de la psychiatre et écrivaine Palestinienne Samah Jabr. Le livre ne sera pas disponible en librairie pour le moment mais seulement sur notre site ou par demande par courrier à PMN Éditions. « Nous voulons une vie décente, pas n’importe quelle vie. Notre action pour (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Nous avons abattu un nombre incroyable de personnes, mais à ma connaissance, aucune ne s’est jamais avérée être une menace"

Stanley McChrystal,
ex Commandant des forces armées U.S en Afganistan
(Propos rapportés par le New York Times, 27/3/2010).

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.