>Assimbonanga
Oui, pour les US, envahir militairement Cuba ne prendrait pas beaucoup de temps.
Mais pourquoi faire ? Il n’y a pas de pétrole ou d’intérêt stratégique suffisant.
Le blocus ne coûte pas grand-chose, et sert d’exemple aux pays récalcitrants.
Il y a aussi la question du « soft power ».
Les US « justifient » leur activisme militaire mondial par la défense des droits de l’homme, la liberté et la démocratie.
Envahir Cuba ne collerait pas, et viendrait affaiblir un discours qui, d’ores et déjà, commence à être bien usé.
Quant au reste de l’Amérique du Sud, les pays sont déjà globalement surendettés vis-à-vis des US, y déployer des forces armées serait une charge énorme qui ne rapporterait rien de plus. La CIA, la corruption, quelques mercenaires suffisent à maintenir cette zone sous contrôle économique.
Le coût des opérations militaires est un sujet crucial.
Dans un commentaire précédent, je parle de l’utilisation du budget de 1000 milliards pour la reconstruction de l’Afghanistan.
Il conviendrait y ajouter le coût direct des forces militaires (800 milliards), et le coût pour la prise en charge des vétérans (260 milliards).
– C’est colossal-
Il n’est pas difficile de voir qui en a profité : les sociétés qui ont obtenu les contrats d’armements et, de plus en plus aussi, celles qui profitent de la privatisation des services associés aux interventions militaires.
Pour tous les autres, y compris pour le peuple américain, c’est une perte sèche.
La perspective d’un retour économique a toujours joué dans les conflits.
Cependant, il y a plusieurs manières de voir la chose.
J’ai autrefois pensé qu’il s’agissait de saisir des réserves de pétrole... Mais dans la perspective d’une réduction mondiale de la demande, ce n’est plus l’idée prédominante.
D’autant moins depuis que les US sont devenus un des plus grands producteurs.
Si l’occasion se présente, les US peuvent se servir bien sûr, souvenons-nous de D.Trump qui, après avoir laissé tomber les kurdes, a justifié de maintenir quelques troupes en Syrie pour saisir du pétrole, pas du tout gêné par le fait que ce soit un crime de guerre… J. Biden, son successeur, s’en fout tout autant et continue de le faire.
La nouvelle stratégie globale consiste à empêcher le plus possible les pays concurrents de profiter du gâteau restant.
L’Irak, la Lybie, la Syrie sont de parfaits exemples de pays producteurs dont les livraisons sont réduites à moins que rien.
L’Iran et le Venezuela aussi, uniquement à coups de sanctions économiques.
Pour conclure, les prochaines cibles sont tout simplement la Chine et la Russie.
– Il y aura des pressions militaires, car elles coûtent de l’argent des 2 côtés.
Chaque fois qu’un bateau militaire se rapproche de la Chine, il faut en déployer un en face, avec des avions de surveillance… Lorsque beaucoup de pays se relaient pour le faire, ils se partagent les coûts, alors qu’en face, la Chine est seule à répliquer.
– Il y a des pressions économiques, et il y en aura d’avantage, un cocktail de sanctions et de blocus technologique.
– Il ne faut pas écarter des conflits militaires larvés, à la frontière de l’Inde pour la Chine, en Ukraine pour la Russie.
– Enfin, ne mettons pas de côté une hypothèse de conflits biologiques, un domaine dans lequel les US sont les seuls à posséder quelques centaine de labos à travers le monde.
Lorsque la Chine rêve d’une collaboration internationale active dans l’idée de poursuivre le développement de tous les pays du monde, tout en luttant contre le réchauffement climatique, les gouvernements occidentaux sont sur un tout autre agenda, le maintien à tout prix de leur hégémonie.