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Comment la Grande-Bretagne musèle la Chine pour lui apprendre à parler

La censure existe, elle me colle aux basques

Le 11 avril 2008, une équipe de la chaîne de télévision publique France 2 est « descendue » à Toulouse pour m’interviewer dans le cadre de l’émission « Complément d’enquête » de Benoit Duquesne, consacrée à la Chine. Ils m’ont interrogé sur Reporters sans frontières et sur Robert Ménard. Ils ont passé près de 5 heures chez moi.

L’émission a été diffusée le 21 avril. Je faisais, avec ma femme et mes enfants, mon premier voyage en Chine, pays dont je ne savais rien. Nous étions dans un hôtel d’une petite ville à presque mille kilomètres de Beijing quand des amis français, scandalisés, m’ont informé que l’émission avait montré en tout et pour tout, en 15 secondes, la couverture de mon livre (« La face cachée de Reporters sans frontières ») et quelques lignes extraites d’une page. Je n’apparaissais pas. Par contre, Robert Ménard dissertait à loisir contre la Chine, et Benoît Duquesne instruisait à charge avec un acharnement qui gêna même David Douillet, athlète qui avait porté un instant la flamme olympique dans les rues de Paris (2008, JO de Beijing). Rappelons que David Douillet est l’un des judokas français les plus titrés de l’Histoire, deux fois champion olympique, quatre fois champion du monde. Par la suite, il est devenu député, puis ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

J’avais hâte de voir cette émission, amputée de mon témoignage. Dans un hôtel chinois, j’ai librement visionné sur Internet, avec ma famille, l’intégralité de cette production française violemment antichinoise, qui m’avait censuré en France… pour mieux dénoncer la censure chinoise !

Le 14 août 2011 était le troisième jour de la visite du dalaï lama à Toulouse. Les médias couvraient largement l’événement. FR 3 Sud y consacrait tous les jours un sujet dans ces JT. Je fus invité au journal télévisé de 19 H de FR3 Sud pour y parler de mon livre sur le dalaï lama (« Le dalaï lama pas si zen »). Il était convenu que je resterais jusqu’à la fin du JT et que je serais invité à « rebondir » sur les autres sujets d’actualité. Mais, dès les premières minutes on me demanda poliment de quitter le plateau.

Le lendemain, je reçus un coup de fil d’un ami journaliste qui me relata ce qui suit : dans le grand hall du luxueux hôtel Palladia où séjournaient le dalaï lama et sa suite, une petite foule de ses fidèles regardait tous les soirs le JT de FR Sud 3 Sud. Mon passage à l’antenne fut salué par des cris et imprécations (« C’est une honte pour la télévision de laisser parler un individu aussi douteux ! »). Devinez s’ils ont téléphoné à la chaîne pendant que j’étais sur le plateau ?

Une personne proche de Sa Sainteté écrivit alors, sans en faire mystère, une lettre destinée au président Sarkozy pour qu’il prenne une sanction contre FR3 Sud.

J’ai d’autres anecdotes de ce tonneau-là, des toutes fraîches, que je dirai en temps utile quand le dossier sera épaissi par celles qui viendront nécessairement. Disons, pour allécher mon lecteur, qu’un quotidien régional d’obédience communiste m’a contacté deux fois et, après deux discussions sur les Ouïghours avec deux journalistes, a préféré m’oublier et ne plus répondre à mes mails. Et cette direction régionale d’une ONG « amie » qui avait eu l’audace (l’étourderie ?) de publier un de mes articles sur les Ouïghours ? Le tollé en son sein fut tel qu’apparut la fameuse « error 404 » et le sabordage du site. Et peut-être me déciderai-je à conter comment un permanent chargé des affaires internationales d’un grand syndicat m’a gravement diffamé sur l’affaire des Ouïghours, avant de se rendre injoignable. Je raconterai tout ça, ou pas : faut-il ferrailler avec tout ce monde ou se concentrer sur les pires ?

L’espace de liberté pour exprimer une idée hors de la pensée unique est ténu.

Le 3 février 2021, le site Apporea alerta ses lecteurs sur « La vidéo la plus censurée de 2021 ».
Cette vidéo "ne contient pas de pornographie, de violence, de menaces, de discrimination, de racisme, de discours de haine ou de langage grossier. Elle n’altère pas la santé mentale des jeunes enfants ».
Mais elle a été supprimée de Youtube, Facebook, Tiktok, Instagram et Dailymotion. « La vidéo la plus censurée de 2021 » est simplement une conférence du président du Venezuela, Nicolás Maduro, accompagné du ministre des Sciences et de deux scientifiques et spécialistes. Pendant 33 minutes, ils ont expliqué les différents tests auxquels a été soumis l’antiviral Carvativir, développé par le Venezuela et qui a réussi à neutraliser chez des patients infectés le coronavirus SRAS-CoV-2, responsable de Covid-19.

Ces temps-ci, on me fait souvent parler de la Chine (1). Je ne dis pas que la censure n’y existe pas, je dis que ceux qui sont si vigilants envers ce pays ne devraient jamais oublier l’histoire biblique de la paille et de la poutre ou le dicton qui dit que « Pour monter au mât, il vaut mieux avoir le derrière, propre ».

Le 4 février 2021, la chaîne publique chinoise d’information en anglais China Global Television Network (CGTN) a perdu, sa licence au Royaume-Uni après que le régulateur britannique des médias a jugé qu’elle était assujettie au Parti communiste chinois. Bientôt, les Anglais vont découvrir que Libération, le

Monde, le Figaro, la quasi totalité des médias français appartiennent à des milliardaires capables de fabriquer un président de la République et d’imposer leur loi au gouvernement et d’appauvrir le peuple.

Bref, CGTN est fermée. Je me trouvais au Venezuela en 2007 où l’on pouvait voir sur les écrans les programmes de la chaîne de télévision putschiste RCTV, alors que les médias occidentaux juraient qu’elle avait été « fermée par Chavez ». Je me souviens du tollé mondial que cette prétendue fermeture provoqua, au nom de la liberté d’expression(2).

Mais nous savons tous que la fermeture de CGTN, une télé chinoise, certes, mais qui « ne diffuse pas de pornographie, de violence, de menaces, de discrimination, de racisme, de discours de haine ou de langage grossier, n’altère pas la santé mentale des jeunes enfants » ne va pas indigner les gardiens français de la liberté.

Cette mesure entre dans le cadre de la campagne mondiale

d’intox sur les Ouïghours. Le Royaume-Uni s’indigne en effet de la « barbarie » de Pékin envers les Ouïgours, « minorité contrainte au travail forcé ». Par conséquent, l’importation de marchandises en provenance du Xinjiang va être réduite et CCGTN est muselée.

Parmi les prétextes pour sanctionner, il y a celui-ci que nous rapporte benoitement le grand « quotidien de référence », Le Monde : « En mai 2020 également, l’Ofcom [L’Office of communications. Equivalent du CSA français] avait mis en cause CGTN pour partialité, lors de la couverture des manifestations pro-démocratie à Hongkong en 2019 ».

Vous avez bien lu ? Une chaîne chinoise a relaté des événements dans son pays sans avoir la neutralité des médias occidentaux qui ne peuvent pas évoquer Hong Kong sans coller aux manifestants l’étiquette « pro-démocratie », étiquette dont ils se dispensent pour le peuple de Bolivie manifestant contre un coup d’Etat ?

Wang Wenbin, porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois a fait un constat : « D’un côté, le Royaume-Uni se vante de sa liberté de la presse, mais de l’autre il méprise les faits et bloque les émissions de CGTN ».

Ce constat (vantardise et négation des faits) peut être étendu à la quasi-totalité des pays atlantistes qui marchent au pas derrière les USA.

Maxime VIVAS

Notes.
(1) sans doute à cause d’un livre (ou grâce à…) : « Ouïghours, pour en finir avec les fake news »
(2) https://www.legrandsoir.info/venezuela-la-chaine-de-television-privee-rctv-ou-comment-fermer-une-porte-fermee.html

EN COMPLEMENT

Communiqué de CGTN

CGTN exprime sa déception et son opposition après avoir perdu sa licence britannique

CCGTN exprime sa déception et sa ferme opposition à la décision de l’Ofcom de révoquer la licence de diffusion de CGTN au Royaume-Uni, et de refuser d’accepter la demande de transfert de licence. CGTN est une organisation médiatique internationale jouissant d’une excellente réputation mondiale de professionnalisme. Depuis son lancement en 2000, CGTN couvre l’actualité à travers le monde selon ses principes d’objectivité, de rationalité et d’équilibre. CGTN a eu un impact positif en aidant son public international, y compris les téléspectateurs du Royaume-Uni, à mieux comprendre la Chine et le monde d’une manière variée et présentant de multiples perspectives. Au début de 2020, manipulé par des organisations d’extrême droite et des forces anti-chinoises, l’Ofcom a lancé une enquête sur la licence de diffusion de CGTN au Royaume-Uni.

CGTN exprime sa déception et son opposition après avoir perdu sa licence britannique CGTN exprime sa déception et sa ferme opposition à la décision de l’Ofcom de révoquer la licence de diffusion de CGTN au Royaume-Uni, et de refuser d’accepter la demande de transfert de licence. CGTN est une organisation médiatique internationale jouissant d’une excellente réputation mondiale de professionnalisme. Depuis son lancement en 2000, CGTN couvre l’actualité à travers le monde selon ses principes d’objectivité, de rationalité et d’équilibre. CGTN a eu un impact positif en aidant son public international, y compris les téléspectateurs du Royaume-Uni, à mieux comprendre la Chine et le monde d’une manière variée et présentant de multiples perspectives. Au début de 2020, manipulé par des organisations d’extrême droite et des forces anti-chinoises, l’Ofcom a lancé une enquête sur la licence de diffusion de CGTN au Royaume-Uni.

Ofcom n’a pas tenu compte de la réputation de CGTN en tant qu’organisation médiatique internationale professionnelle, ni de ses 18 ans de bons résultats en matière de radiodiffusion au Royaume-Uni, et il a rendu une décision finale, fondée sur la nature soi-disant politique de CGTN et des organisations de médias chinoises apparentées, refusant le transfert et révoquant la licence de diffusion de CGTN. Nous croyons que la diffusion continue du service d’information télévisée de CGTN au public britannique est dans l’intérêt public du Royaume-Uni. Nous nous conformons aux lois et réglementations de chaque pays et nous fournissons des nouvelles et des informations dotées de points de vue équilibrés et différents au public international, et nous continuerons à promouvoir la compréhension, la communication, la confiance et la coopération.

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"Il y a beaucoup d’ignorance sur ce qui se passe à Cuba et on ne veut jamais rien leur reconnaître. Si d’autres avaient fait ce que Cuba a fait [pour lutter contre le SIDA], ils seraient admirés par le monde entier."

Peggy McEvoy
représentante de UN-AIDS à Cuba de 1996 à 2001

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