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Coronavirus ultimatum

Le coronavirus existe, il tue, il décime, il supprime : affirmant ainsi que l’Homme est une quantité négligeable perdue dans l’univers. Mais ce gouvernement utilise ce virus comme un paravent pour voiler la réalité du mode de production capitaliste. Les krachs boursiers, le déploiement des forces de répression n’ont pas pour cause unique le virus ! Faux ! Leur source trouve son origine dans la nécessité de domination et d’oppression de ce gouvernement. Cette nécessité est intrinsèque au capital et identique dans tous les pays capitalistes. Les conditions objectives semblent désormais réunies pour une révolution : mais les révolutionnaires ne sont pas encore prêts ! Alors qu’un virus nous décime, le capital utilise celui-ci pour abattre ses cartes ; les circonstances imposent aux révolutionnaires de cesser leurs divisions : la vie édicte son ultimatum…

1- L’origine du coronavirus

Le coronavirus est apparu en Chine. Le point de départ de ce virus serait le marché de Wuhan. En effet, nous y retrouvons chauves-souris, serpents, pangolins et d’autres espèces animales sauvages. D’après certains scientifiques, ces animaux sauvages sont des réservoirs ou hôtes naturels du coronavirus. Début février, des chercheurs chinois affirmaient que le pangolin était l’animal sauvage porteur du virus. Une étude de l’université agricole du sud de la Chine alléguait que les analyses génétiques du virus prélevées sur les pangolins et les hommes étaient identiques à 99%.

Le premier cas de coronavirus en Chine serait apparu le 17 novembre 2019. La Chine certifiait dans le même temps qu’elle n’avait pas identifiée le « patient zéro ». Les médecins chinois n’auraient réalisé qu’à la fin du mois de décembre qu’ils étaient confrontés à une nouvelle maladie.

Toujours est-il que le virus se propage comme une traînée de poudre à travers le monde. Le 11 mars 2020, l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) déclare que l’épidémie devient une pandémie : 140 pays sont touchés dont la France. La dynamique de ce virus est effectivement très inquiétante : 9000 cas en 3 jours, 18000 cas en 6 jours, 36000 cas en 9 jours, 72000 cas en 12 jours, 144000 cas en deux semaines : la France bascule alors dans le confinement...

2- Mensonges et mépris de classe du gouvernement

Macron déclare qu’il faut « faire bloc » face à ce virus ! Être unis ! Pourtant, il a rassemblé au cours d’une réunion les financiers, les banquiers, les trusts, les assurances pour leur accorder des sommes d’argent pharaoniques ! Dans cette réunion, aucun représentant du peuple travailleur n’était présent ! Tous unis...mais sans vous, les va-nu-pieds ! Sans vous, forces de travail incultes, témoigne ainsi Macron par ses actes...

Mensonges et mépris aussi lorsqu’il certifie donner « la priorité absolue à la santé » ! Les sommes d’argent qui ont été injectées dans ces banques, ces trusts, ces assurances, sont cent fois plus élevées que les sommes d’argents affectées dans nos hôpitaux ! Pourtant, le personnel hospitalier, les usagers, les syndicalistes alertent depuis des années sur la nécessité de sauver notre service public hospitalier. Ce gouvernement et les gouvernements qui se sont succédé depuis ces dernières décennie (de droite ou de gauche) sont restés sourds à ces revendications sociales. Quel culot de parler ensuite de bloc ! d’unité !

Lorsque Macron déclare : « je tiens avant toute chose à exprimer la reconnaissance de la nation à ces héros en blouse blanche » ! Ces héros en blouse blanche sont ces mêmes personnes que ce président et son gouvernement n’ont cessé de mépriser en rejetant toutes leurs revendications. Ces « héros » dont les salaires leur suffisent à peine pour vivre, pendant que les copains de Macron se gavent de fric en exploitant leur force de travail.

Les « mesures de protection » visent à protéger les profits commerciaux, industriels et boursiers. De même lorsque le président Macron autorise les patrons à licencier, à imposer le chômage technique, le télétravail, mais interdit au peuple travailleur d’effectuer son droit de retrait. Pendant que ces faux représentants du peuple vomissaient leur verbiage putride, notre service public de l’hôpital était plongé dans un désastre social et financier.

Pourtant, les monopoles capitalistes et les gouvernements ont volé plus de 100 milliards d’euros qui ont été planqués dans les paradis fiscaux ! Ces monopoles ont bénéficié d’exonérations de cotisations patronales qui se sont élevées à plus de 50 milliards d’euros ! Chaque année ce sont plusieurs milliards d’euros qui sont versés aux actionnaires ! Sans oublier les 2 milliards d’euros qui ont été donnés par les bourgeois pour sauver Notre-Dame de Paris !

Le peuple travailleur sera confiné chez lui. Il s’ensuit donc que certaines personnes ne seront pas payées, contrairement au tissu de mensonges de ce gouvernement corrompu et non légitime. D’autres seront licenciés, comme les vulgaires marchandises qu’ils sont effectivement pour le mode de production capitaliste. Les travailleurs ne peuvent pas boire un verre à la terrasse d’un café, elles seraient contaminées par le virus ? Mais alors ils ne risqueraient rien en allant travailler ? De qui se moque-t-on !

3- Krachs boursiers et nature de classe de l’État

Les PME vont crever. En période « normale », elles souffrent déjà des monopoles capitalistes qui ne paient quasiment pas les cotisations patronales (paradis fiscaux, fraude, etc.). Les paiements seraient « reportés », mais cela ne veut pas dire qu’elles ne paieront pas ! De plus, il n’y a plus aucun client à cause des fermetures. Arrêtez de rêver messieurs les dirigeants des PME, car un État totalement subordonné aux monopoles capitalistes ne paiera pas pour vous !

Une illusion subsiste dans certaines subjectivités sclérosées. Celle qui consiste à croire que notre État serait « une synthèse de la raison », un organe qui représenterait le peuple entier ! Faux ! La France est un pays impérialiste, c’est-à-dire un capitalisme parvenu à un stade suprême (dans le sens de la puissance) de développement. Pire, la France est un des impérialismes les plus belliqueux du monde.

La principale caractéristique de l’impérialisme est son capital financier (fusion des capitaux industriels monopolisés et des capitaux bancaires). Il est barbare, horrible, abominable, comme le démontre cette histoire qui s’est déroulée à l’université Descartes de Paris, de vente d’organes et de morceaux humains : 900 euros le corps entier, 400 euros un membre (https://www.franceinter.fr/l-horreur-absolue-deux-preparateurs-de-corps-racontent-leur-quotidien-a-paris-descartes).

Confirmant ainsi les idées de Karl Marx qui considérait le capitaliste comme un vampire qui se nourrit du sang du prolétaire en pompant son énergie vitale. Au stade impérialiste, les gouvernements ont été subordonnés aux monopoles capitalistes qui concentrent tous les pouvoirs. L’État est donc un organe de relais de la domination et de l’oppression d’une classe par une autre : la bourgeoisie monopolistique domine et opprime la classe ouvrière, les couches populaires. Au mois de mars, ont eu lieu deux crashs boursiers.

 En Asie, on a assisté à un effondrement : Hongkong, Shanghai, Shenzhen, Tokyo. En Australie aussi une chute de 9,7% avait été enregistrée.

 Paris et Londres ont enregistré des chutes de plus de 10%

 Les pays du Golfe se sont effondrés, excepté le Qatar.

 Les États-Unis ont enregistré une baisse vertigineuse de 12,93% : la plus grave depuis 1987.

L’illusion consiste à faire croire au « coronacrash », c’est-à-dire que le crash aurait pour cause le coronavirus. C’est faux. Le virus est effectivement un facteur aggravant, mais très infime. Ces crashs se seraient produits même si le virus n’existait pas. En effet, les causes sont engendrées par le fait que le capitalisme entend faire toujours plus de profits sans passer par le procès de production : le capitalisme spéculatif donc. De plus, la division sociale du travail s’est internationalisée, ce qui a considérablement réduit les capacités productives. Les bourses sont en réalité des lieux dans lesquels les spéculateurs s’octroient des droits sur la plus-value à venir. Mais...le problème...c’est que la plus-value est moins abondante que par le passé. Le mode de production capitaliste est en voie d’obsolescence, il est anarchique et irrationnel.

4- Le déploiement des forces de répression impérialistes

Le virus est donc utilisé comme un paravent pour camoufler la réalité du capital. Le mode de production capitaliste ne se serait pas relevé de la crise de 2008. Les crashs boursiers de mars auraient donc eu lieu même si le virus ne s’était pas disséminé. En d’autres termes, l’économie capitaliste serait en passe de s’effondrer. Les forces du capital ressentent alors le besoin de prendre le contrôle de la population. Pour cela, elles doivent envoyer l’armée, mais il leur faut un « motif valable », car les masses ne l’entendraient pas de cette oreille. Quelles que soient les décisions, les actes du gouvernement, l’économie se démantèlera dans tous les cas : une réalité inévitable.

Dans ces conditions, pourquoi ne pas ordonner la fermeture de tous les commerces, créer de la peur, une stratégie du choc pourrait-on dire, afin de positionner les forces de répression sur la totalité du territoire, prendre le contrôle des masses avec leur aval, puisque l’effondrement serait inéluctable ?

Lorsque le virus sera éliminé, les forces de répression auront été déployées, la dictature se sera ainsi renforcée grâce au « coronavirus paravent ».

La solution ?

Il doit se former un front uni des révolutionnaires et ceci indépendamment des « tendances idéologiques ». Avec la crise du coronavirus, c’est une porte de sortie pour les forces progressistes. Nous pouvons faire comprendre aux peuple travailleur la nécessité de passer à un nouvel ordre social. Un ordre social nouveau, socialiste, dans lequel les moyens de production seront mis en commun. Un ordre social basé sur une économie planifiée, rationnelle. Et alors que cette porte de sortie est ouverte, les révolutionnaires se divisent pour des questions futiles liées à leurs « tendances idéologiques ». Pire, certains demeurent figés dans le passé et dans une forme de névrose idéologique.

Le front uni des révolutionnaires pourrait-il se construire sur la base de réponses, de débats, de discussions autour de ces questions :

 Le mode de production socialiste doit-il remplacer le mode de production capitaliste par la révolution ?

 L’auto-organisation du peuple travailleur dans des comités révolutionnaires est-elle une nécessité ?

 Sur la question de l’État : voulons-nous une « rupture » avec la machine d’État ou sa destruction ?

 L’État capitaliste doit-il laisser place un État prolétarien et populaire ?

 Quelle unité ? L’unité des révolutionnaires pour orienter les masses ou l’unité des révolutionnaires et des masses en même temps ?

Si ce front uni ne se construit pas, le capital aura gagné. En effet, le nouvel ordre social ne naîtra pas de lui-même : il lui faudra un « accoucheur ». C’est ainsi que cet ultimatum de la vie qu’est le coronavirus a fini de se confondre avec celui que les forces réactionnaires présentent aux révolutionnaires de toutes obédiences.

A bas le capital ! A bas le capital ! A bas le capital !

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