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L’impérialisme, stade suprême de la catastrophe écologique…

L’Australie a subi une catastrophe sans précédent en raison d’incendies dévastateurs. 500 millions d’animaux auraient été tués par les feux, 24 personnes sont mortes, des milliers d’autres ayant dû fuir leur habitation ont été poussées sur les routes, 5,9 millions d’hectares ont été détruits soit plus de deux fois la Belgique. Les causes n’en sont pas uniquement climatiques même si, de toute façon, le climat lui-même est déréglé en raison d’un productivisme humain poussé à son paroxysme. Malheureusement, cette catastrophe en Australie est révélatrice d’un problème qui a atteint un niveau de gravité sans précédent. Elle reflète cette réalité que l’unité de l’homme et de la nature s’est effondrée sur l’autel du profit capitaliste. Dans cet article, nous reviendrons sur la destruction de notre planète dont la cause est un mode de production qui démontre tous les jours son incapacité, son obsolescence et les désastres qui lui sont inhérents.

1- Dialectique de la nature

Pour le matérialisme dialectique, la notion de « nature » comprend la réalité universelle dans sa globalité. Pour le matérialisme dialectique, la « nature » n’est pas liée à des phénomènes isolés et sans lien entre eux. Les formes de mouvements de la matière (et donc de la nature) sont les frottements, la chaleur, la lumière, l’électricité, le magnétisme, le rayonnement radioactif, les réactions chimiques, le métabolisme biochimique ou encore la photosynthèse : la nature est un processus de devenir permanent. L’homme lui-même est le produit très élevé de la nature en mouvement  : l’homme est la nature qui a conscience d’elle-même. Ces phénomènes ne sont pas séparés, puisqu’ils se conditionnent réciproquement et sont en conflit (loi de la contradiction) dans le même temps. Ces formes de mouvement s’articulent via des particules subatomiques dans le microcosme et trouvent leur magnifique expansion dans les amas galactiques.

Le matérialisme dialectique considère que la nature est une réalité objective qui existe indépendamment de la volonté humaine. La matière, la nature donc se meut dans un mouvement infini via l’espace infini. La dialectique de la nature souligne la totalité des formes des mouvements matériels via leurs formes les plus générales. Les battements de nos cœurs dans le microcosme ou le macrocosme reflètent cette réalité universelle, ô quelle merveille ! La « cosmologie » impérialiste voudrait nier l’infinité de ces formes des mouvements de la nature : noyée qu’elle est dans sa subjectivité morbide.

Engels a écrit : « Toute la nature qui nous est accessible constitue un système, un ensemble cohérent de corps, étant admis que nous entendons par corps toutes les réalités matérielles, de l’astre à l’atome, voire à la particule d’éther, dans la mesure où l’on admet qu’elle existe. Le fait que ces corps sont en relation réciproque implique déjà qu’ils agissent les uns sur les autres, et cette action réciproque est précisément le mouvement. Ici déjà il apparaît que la matière est impensable sans le mouvement. Et si, de plus, la matière s’oppose à nous comme quelque chose de donné, aussi impossible à créer qu’à détruire ».

Dans la nature, l’évolution et la révolution se conditionnent réciproquement. Le changement graduel anticipe le changement soudain, brusque et violent via un saut qualitatif. Les sauts qualitatifs se succèdent dans l’espace/temps infini et passant à des degrés toujours supérieurs. Ces sauts qualitatifs peuvent se produire en une fraction de seconde (processus chimiques ou électriques), mais ils peuvent aussi se produire sur des milliards d’années (les étoiles par exemple). Ces sauts qualitatifs annoncent leur approche par deux chemins :

 accélération des changements quantitatifs : cette réalité est perçue dans notre esprit par l’impression que le temps passe plus vite ;

 intensification des contradictions dans les processus : les conflits sont plus violents.

2- La biosphère ou la base de notre vie

La biosphère vient du mot Grec « Bios » qui veut dire « vie » et « sphaira » qui veut dire globe, domaine. Le géo scientifique Russe Vladimir Ivanovich Vernadski (18636-1945) avait donné une définition très juste de la biosphère : « tous les organismes terrestres, y compris la matière inanimée qui les entoure, avec laquelle ils se trouvent dans un métabolisme infini, qu’ils contribuent à façonner et sur laquelle ils impriment leur marque ». Vernadski avait souligné le rôle actif de la vie dans le système de la biosphère. Il affirmait très justement que l’être humain et sa conscience était un élément clef dans la biosphère. Il ne peut y avoir de différence entre l’homme et la biosphère, autrement notre subjectivité se renfermerait dans une prison de verre. Bref, Vernadski soulignait ainsi le fait que l’homme peut modifier et transformer son environnement animé et inanimé et est influencé par celui-ci : l’homme fait partie de la biosphère. La biosphère est une enveloppe relativement mince. Elle s’étend sur 60 kilomètres au-dessus et 5 kilomètres au-dessous de la surface terrestre. L’apparition de la vie il y a 3,5 milliards d’années a été le résultat de la capacité infinie que renferment les formes de mouvements de la matière animée et inanimée. Sans la biosphère cette réalité objective était impossible.

La biosphère est composée de trois sous-ensembles :

 La lithosphère : les couches de minéraux et sols

 L’hydrosphère : les espaces de la terre occupés par l’eau

 L’atmosphère : l’enveloppe d’air de la terre

Ces trois zones ne sont pas divisées et elles sont un système global cohérent et harmonieux. Nous nous arrêterons sur l’atmosphère qui est une enveloppe gazeuse pour notre planète. Elle est composée elle aussi de plusieurs sous-ensembles.
La troposphère est la partie la plus basse de l’atmosphère. La troposphère est composée de 90% de la totalité de l’air et la globalité de la vapeur d’eau y est concentrée. Au-dessus de la troposphère lui succède la stratosphère : c’est ici que nous retrouvons la fameuse couche d’ozone. La molécule d’ozone « O3 » est composée de trois atomes d’oxygènes. La particularité de la couche d’ozone est qu’elle absorbe le rayonnement solaire ultraviolet (UV-B, UV-C) riche en énergie. Si la couche d’ozone est intacte, seul le rayonnement UV-A arrivera à la surface de notre planète sans être filtré. Et c’est ainsi qu’à partir de 50 kilomètres d’altitude nous retrouvons la mésosphère. La température y est de moins 90 degrés Celsius. Ici, la vapeur d’eau se transforme, gèle en cristaux de glace qui retombent ensuite sur la terre. Si la mésosphère ne remplissait plus sa mission, la totalité de la vapeur d’eau ne retomberait pas sur la terre : il n’y aurait plus d’eau sur terre.

La nature est une chanson qui est dotée de plusieurs notes dont chacun des sons affirme un tout harmonieux. La faune et la flore sont aussi un élément clef dans la composition de notre nature, de notre terre. La faune et la flore sont composées de plantes et animaux (en plus des êtres humains) reflétant ainsi la substance vivante de la biosphère. Entre elles et avec les composants inanimés de la biosphère, les espèces se situent dans une corrélation interactive absolue : il s’agit d’un écosystème. Cet écosystème est composé :

 Des producteurs

 Des consommateurs

 Des destructeurs

Les producteurs sont les plantes vertes, les algues et les bactéries : ce sont des bio-transformateurs. Ces organismes peuvent produire du sucre (glucose) et de l’oxygène à partir du gaz carbonique et de l’eau. Ils peuvent donc transformer la matière inorganique en matière organique : c’est la photosynthèse. La photosynthèse peut se faire grâce à la lumière du soleil qui est captée par la chlorophylle des plantes vertes. Les consommateurs sont alors le deuxième groupe, mais ils ne peuvent pas produire d’énergie primaire. Ils doivent consommer des substances organiques pour que leur métabolisme puisse fonctionner : les animaux et les hommes par exemple. Les destructeurs détruisent donc la substance organique morte : les vers et les insectes par exemple.

3- Capitalisme et destruction de l’environnement

Engels affirmait : « Cependant ne nous flattons pas trop de nos victoires sur la nature. Elle se venge sur nous de chacune d’elles. Chaque victoire a certes en premier lieu les conséquences que nous avions escomptées, mais, en second et en troisième lieu, elle a des effets tous différents, imprévus, qui ne détruisent que trop souvent ces premières conséquences ».

La nature a été exploitée dans toutes les sociétés précapitalistes, mais sur la base d’un faible niveau de développement des forces productives. Dans le mode de production féodal, les hommes produisaient avec des moyens matériels restreints. L’artisanat et les petites exploitations agricoles dominaient à l’époque. La destruction de la nature était alors limitée au niveau local et elle pouvait être compensée par la biosphère. Le mode de production capitaliste, avec sa production industrielle mondialisée, a acquis une influence néfaste sur la biosphère : les échanges entre l’homme et la nature ont subi une modification importante dans le même temps. L’homme n’est qu’un atome développé, qui a été choisi par la nature, mais restera dominé par sa mère la terre. La productivité du travail s’est donc développée par bonds successifs. Les sciences, la technique ont atteint des niveaux vertigineux. Ces développements ont permis alors des interventions néfastes et profondes dans la nature. Pire, les moyens de production qui sont les bases matérielles de ces développements scientifiques et techniques sont toujours la propriété privée d’une classe sociale dominante... pour l’instant...

L’invention de la machine à vapeur, par exemple, a stimulé la production industrielle. C’est ainsi que la production d’acier et de fer a été multipliée par quarante, passant de 300000 tonnes en 1700 à 12 millions de tonnes en 1850. L’extraction et l’exploitation des ressources en énergie fossile a augmenté elle aussi. L’extraction du charbon est passée de 10 millions de tonnes en 1880 à 760 millions de tonnes en 1900.

Karl Marx a écrit dans Le Capital : « Avec la prépondérance toujours croissante de la population urbaine qu’elle entasse dans de grands centres, la production capitaliste amasse d’un côté la force motrice historique de la société et perturbe d’un autre côté le métabolisme entre l’homme et la terre, c’est-à-dire le retour au sol des composantes de celui-ci usées par l’homme sous forme de nourriture et de vêtements, donc l’éternelle condition naturelle d’une fertilité durable du sol. Elle détruit par là-même à la fois la santé physique des ouvriers des villes et la vie intellectuelle des ouvriers agricoles ».

Karl Marx continuait ainsi en caractérisant le traitement de la nature dans le capitalisme : « Si bien que la production capitaliste ne développe la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en ruinant en même temps les deux sources vives de toute richesse : la terre et le travailleur ». Le métabolisme entre L’homme et la nature est réalisable par le travail. Ce dernier est ainsi la condition naturelle pour la vie humaine. La terre et la main d’œuvre sont exploitées, opprimées impitoyablement dans le mode de production capitaliste.

Karl Marx a écrit à ce sujet :« ...en s’incorporant les deux créateurs primitifs de la richesse, la force de travail et la terre, le capital acquiert une force d’expansion qui lui permet d’étendre les éléments de son accumulation au-delà des limites apparemment fixées par sa propre grandeur ». En d’autres termes, la classe ouvrière exploitée ne produit pas pour la satisfaction de ses besoins vitaux, mais pour la satisfaction des besoins du capital. C’est ainsi que la classe ouvrière est aliénée au produit de son travail. Elle est alors comme du bétail que le boucher peut abattre dès qu’il en ressent le besoin. Le produit de son travail est un objet étranger pour la classe ouvrière, mais qui le tient sous sa domination. La classe capitaliste veut atteindre le profit maximum et c’est ainsi qu’elle veut des résultats immédiatement. Dans le mode de production capitaliste (qui a atteint de plus le stade impérialiste) les forces productives se transforment en des forces destructrices contre l’homme et la nature.

Mais alors pourquoi accepter cette réalité néfaste pour l’humanité ? Évidemment, assis sur le canapé, un verre à la main en regardant de la propagande futile à la télévision ne permet pas de trouver la réponse à cette question...

Le prolétariat est la classe révolutionnaire et cette réalité objective restera inébranlable. Il doit être en mesure de se débarrasser de ce mode de production néfaste pour l’humanité. Le mode de production socialiste doit être la réponse. Selon Karl Marx, « L’humanité acquiert la maîtrise de la nature, mais, en même temps, l’homme devient l’esclave des hommes et de sa propre infamie. Certains partis peuvent en gémir, d’autres souhaitent l’anéantissement des découvertes modernes pour se délivrer par là-même des conflits actuels. Nous savons que les nouvelles forces de la société n’ont besoin, pour faire œuvre utile, que de nouveaux hommes. Ces hommes, ce sont les ouvriers ».

L’impérialisme est déterminé, entre autres, par son capital financier (fusion des capitaux bancaires et des capitaux industriels monopolisés). L’impérialisme a étendu ses tentacules sur la presque totalité de la terre et a donné naissance au capital financier internationalisé. L’impérialisme doit produire de plus en plus de marchandises et il doit ensuite les écouler sur les marchés pour augmenter son profit. Mais l’indice de mesure de l’accumulation progressive de la plus-value ne se mesure pas aux besoins de consommation de notre société, ni à notre pouvoir d’achat, ni aux besoins de la nature. En effet, l’accumulation est conditionnée par le capital qui a déjà été amassé. Le capital augmente et le profit doit augmenter lui aussi.

3- la catastrophe écologique mondiale qui vient

Nous ne pouvons plus nier cette corrélation entre la catastrophe écologique mondiale qui se présente et la lutte contre l’atteinte à l’existence de l’humanité. L’unité entre l’homme et la nature doit devenir une question centrale dans la lutte des classes. C’est au début des années 1990 que se sont manifestés les quatre facteurs principaux de basculement :

 l’amincissement de la couche d’ozone dans la stratosphère

 la destruction irréversible des forêts équatoriales

 l’effet de serre non naturel

 la multiplication des catastrophes régionales

Ces quatre facteurs principaux de basculement ont démontré que nous n’étions plus dans un « problème écologique », mais que nous étions passés au stade de la « catastrophe écologique ».

La couche d’ozone se situe entre 15 et 25 km d’altitude : c’est un bouclier protecteur pour la Terre. Si elle n’existait pas, les formes de vie seraient impossibles à cause de la lumière ultraviolette. La couche d’ozone absorbe 95% des composants de la lumière ultraviolette et la rejette sous forme de chaleur dans l’espace. La couche d’ozone se décompose naturellement, mais elle se recompose à l’aide de la composition des gaz de l’atmosphère qui doit être stable. Des gaz nocifs provenant de notre production capitaliste s’élèvent dans l’atmosphère et peuvent ainsi accélérer la décomposition de l’ozone : cela aboutit au « trou d’ozone ». L’épaisseur de la couche d’ozone est mesurée en « unités Dobson ». Lorsque la couche d’ozone se situe au-dessous des 220 unités Dobson on parle alors de « trou » dans la couche d’ozone. En 1955, on a mesuré 320 unités Dobson au-dessus de l’Antarctique ; en 1975, on était passé à 280 unités Dobson ; en 1995, à 90 unités Dobson. En 2000, le trou d’ozone au-dessus de l’hémisphère sud mesurait plus de 28 millions de kilomètres carrés : l’équivalent du continent africain. Les ondes UV détériorent aussi les yeux des humains et des animaux. Si la couche d’ozone continue de se détériorer, il y aura une recrudescence de la cataracte et de la cécité.

Les composés chimiques du type HCFC (Hydrochlorofluorocarbones) sont aussi responsables de la destruction de la couche d’ozone. Ces HCFC ont été inventés en 1928 et sont utilisés comme réfrigérant dans nos réfrigérateurs, nos climatiseurs, mais aussi dans les bombes aérosols. En 1985, nous avions consommé plus de 1,8 millions de tonnes de HCFC au niveau mondial. Les HCFC s’évaporent facilement donc, mais ils ne se détruisent pas et mettront 5 ans pour atteindre la stratosphère. Un fois là-haut, le rayonnement UV les détruit en libérant ainsi les atomes de chlore  : un atome de chlore peut détruire 100000 molécules d’ozone. Au printemps 2011, la couche d’ozone sur l’Arctique s’est aggravée dans une mesure sans précédent : à 20 kilomètres une perte de 80% avait été mesurée.

Les forêts sont essentielles pour nos vies et elles sont des écosystèmes complexes. Elles régulent le climat en fixant dans leur biomasse le dioxyde de carbone de l’atmosphère terrestre et en dégageant de l’oxygène par la fameuse photosynthèse. En 1700, les surfaces forestières de la terre couvraient plus de 5400 millions d’hectares. Depuis, c’est plus de 1400 millions d’hectares de forêts qui ont été détruits. Entre 1980 et 1990, c’est plus de 15 millions d’hectares de forêts qui ont été détruits chaque année dans les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. La terre a perdu 12,5 millions d’hectares de forêts par an entre 2000 et 2012. En effet, la pauvreté est un des facteurs de la destruction des forêts notamment en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Plus de deux milliards d’êtres humains sont dépendants du bois de chauffage ou du charbon de bois en qualité d’énergie primaire. Il ne servirait donc à rien d’interdire la coupe du bois s’il n’y a pas, dans le même temps, élimination de la misère.

Parlons un petit peu de la déforestation en Europe et de la « pluie acide ». C’est au début des années 1980 que la dégradation des forêts en Europe du Nord et d’Europe centrale par la « pluie acide » devint une préoccupation. Les causes de la pluie acide sont les gaz d’échappements qui sont émis dans l’atmosphère du type dioxyde de carbone et oxyde nitrique : le CO2 se mélange avec l’eau formant ainsi de l’acide carbonique. Les forêts équatoriales sont particulièrement importantes. Elles se situent entre les tropiques du cancer et du capricorne en Amérique du Sud, Amérique latine, Amérique centrale, en Afrique et en Asie du Sud-Est. Elles sont très humides et elles sont dotées d’une température d’environ 25 degré Celsius. Elles couvrent sept pour cent des régions terrestres sans glace, mais elles abritent plus de la moitié de toutes les espèces animales et végétales.

En 1998, l’organisation de protection de la nature (WWF), du gouvernement allemand et de la banque mondiale, le gouvernement brésilien avaient lancé le programme ARPA. D’après ce programme, 60 millions d’hectares de la forêt équatoriale devaient être protégés jusqu’en 2016. Mais, selon les chiffres de la FAO, c’est plus de 26,4 millions d’hectares de forêts qui ont été détruits entre 2000 et 2010. Les monopoles capitalistes agraires brésiliens sont subventionnés par le gouvernement brésilien à hauteur de 75% des sommes totales. Des plantations immenses pour la production d’huile de palme, de canne à sucre et de soja ont été créées. Entre 1995 et 2004, la production de soja a doublé dans ce pays et est passée de 25 à 50 millions de tonnes. Le tourteau de soja, en qualité de fourrage d’engraissement protéiné est la base de la production de viande agro-industrielle au niveau mondial. Le Brésil est le deuxième producteur mondial de soja, derrière l’impérialisme américain, c’est à dire les États-Unis. La Chine impérialiste et l’UE impérialiste sont des acheteurs du soja brésilien. Devant cette réalité sociale qui s’affirme se constitue donc sa négation, c’est-à-dire une résistance acharnée des masses. Mais dans les 25 dernières années au Brésil, c’est plus de 1500 écologistes qui ont été assassinés. Les monopoles capitalistes internationaux et les grands propriétaires fonciers locaux emploient des tueurs à gages.

En mars 2007, les ministres de l’environnement de l’UE ont décidé d’augmenter la production d’agrocarburants dits « BIO ». Ils sont utilisés dans l’essence et le gazole et c’est ainsi que la production devait atteindre 10% en 2020. Le mouvement dialectique s’est vite fait découvrir, car cette décision fit avancer l’extension des plantations de canne à sucre. En 2008, avec 26 milliards de litres, la production brésilienne d’éthanol à partir de la canne à sucre représentait 38% de la production mondiale. Ô main invisible néfaste consolidant la mondialisation agressive ! L’huile de palme a été commercialisée depuis les années 1990 en qualité de « biocarburant » et pas uniquement comme graisse alimentaire. Entre 1980 et 2013, la production de l’huile de palme a augmenté pour atteindre le chiffre effrayant de 58 millions de tonnes. Les plantations de palmiers à huile en Indonésie fournissent plus de 31 millions de tonnes. Évidemment, des monopoles capitalistes y détiennent des participations : Wal-Mart, Carrefour, Nestlé, Unilever, Kraft ou encore McDonald’s. En Afrique, c’est plus de 170 millions d’hectares qui ont été détruits. Le bassin du Congo, par exemple, est toujours la deuxième plus grande zone de forêts humides de notre planète... pour l’instant...

4- La catastrophe climatique mondiale qui s’annonce

Qu’est-ce que le climat ?

Le climat est le mode d’existence concret de l’atmosphère en unité avec la constitution de la surface terrestre dans certaines régions ou zones. Il se développe dans une interaction dialectique avec la température, la pression atmosphérique, l’humidité de l’air et les systèmes de circulation de l’air et de l’eau qui l’accompagnent.

Qu’est-ce que les gaz à effet de serre ?

La température moyenne à la surface de la terre s’est stabilisée autour de 15 degrés Celsius. L’atmosphère de la terre peut absorber une partie du rayonnement thermique et réduire son émission dans l’espace. C’est donc cette régulation naturelle de la température de notre atmosphère terrestre qui est appelée effet de serre. S’il n’existait pas ce processus naturel, notre planète deviendrait un bloc de glace avec une température d’environ moins 18 degrés Celsius : aucune forme de vie ne serait possible. Il existe aussi de la vapeur d’eau, mais aussi une quantité non négligeable de gaz traces qui sont responsables de l’effet de serre naturel. La composition de ces gaz traces est essentielle pour ce processus de régulation naturelle de notre climat. Un dysfonctionnement de ce processus qui trouverait pour cause une défaillance dans ces gaz traces serait un cauchemar pour la vie sur terre. Avec la photosynthèse, le CO2 est retiré de l’atmosphère et il est ensuite transformé en oxygène et glucide. Mais, en plus des émissions de CO2, des gaz à effet de serre anthropiques (produits par l’homme et sa production capitaliste) renforcent l’effet de serre. Le gaz hilarant, le méthane ou les HFC (hydrofluorocarbones) font partie de ces gaz à effet de serre anthropiques.

Nous assistons donc à une augmentation très dangereuse de ces gaz à effet de serre qui peut déstabiliser très gravement le climat mondial. Cette augmentation a été constatée pour le dioxyde de carbone dans la troposphère (la partie la plus basse de l’atmosphère). En 1957, le climatologue Américain Charles D. Keeling avait installé à Hawaï la première station permanente de mesure du dioxyde de carbone. Depuis, elle enregistre une augmentation constante du dioxyde de carbone. Cette « courbe de Keeling » permet donc d’établir une corrélation entre la hausse du CO2 dans l’atmosphère et la hausse de la température de notre planète. Les deux tiers des gaz à effet de serre anthropique sont constitués de dioxyde de carbone. En 1970, il s’était produit un changement climatique grave : la sécheresse extrême dans le Sahel. L’opinion publique s’en était émue et sous la pression des masses, une conférence sur le climat avait été organisée par l’ONU en 1979 à Genève. Une déclaration avait été présentée à la fin de cette conférence : « La tendance persistante de l’humanité à recourir aux combustibles fossiles en tant que source principale d’énergie, liée à la poursuite de la déforestation , provoquera probablement une augmentation massive de la concentration de dioxyde de carbone atmosphérique au cours des décennies et siècles à venir ». Mais le rejet de dioxyde de carbone trouvant pour cause la combustion d’énergie fossile a augmenté de 29% dans la première décennie de ce siècle. En 2012, une quantité inimaginable de 35,4 milliards de tonnes de dioxyde de carbone a été libérée « pour le bien de l’intérêt général ». La palme d’or du mensonge et du « foutage de gueule » revient à la conférence de Kyoto en 1997. Les scientifiques exigeaient de ramener à zéro le rejet de gaz à effet de serre dans les sept prochaines années. Mais, malheureusement, la classe capitaliste n’est pas débile... quoique... bref...

Le protocole de Kyoto prévoyait une réduction de 5,2% du CO2 et cela jusqu’en 2012. Le protocole de Kyoto avait donc validé une méthode de régulation « de l’économie de marché » par le négoce, la spéculation sur des droits d’émission de CO2 ! Le Secrétariat de l’ONU sur les changements climatiques a distribué à travers le monde des certificats qui « donnaient droit » au rejet de 10 milliards de tonnes de CO2. Les monopoles capitalistes ont profité de ces certificats pour faire plus d’argent évidemment. Les pays dont les rejets de CO2 dépassaient les 5,2% devaient donc acheter ces fameux certificats. Évidemment, les pays qui rejetaient moins de 5,2% pouvaient vendre ces certificats et faire toujours plus de profit. Cinq industries de l’UE, qui rejetaient la moitié des gaz à effet de serre, ont pratiqué le négoce, la spéculation sur ces droits d’émission : la chimie, l’acier, le verre, le papier, le ciment. Ces monopoles capitalistes ont profité à plusieurs niveaux de ce négoce de droits d’émission. En effet, ces monopoles de l’UE ont reçu en cadeau des droits de pollution sous forme de subventions s’élevant à 200 milliards d’euros... de quoi financer notre retraite non ? Bref, ce n’est pas le sujet...

Du côté de nos glaciers, la situation est dramatique. En effet, les masses de glace continentale, de banquise et de neige diminuent. Le risque principal est le dégagement au fond des mers de milliers de tonnes de méthane sous la banquise en fusion. La somme totale de ces destructions, trouvant pour cause la volonté d’une classe sociale de faire toujours plus de profit, s’élèverait à plus de 60 billions de dollars. Cela équivaut à 85% de la performance économique mondiale de l’année 2012. Ces destructions se matérialiseraient sous forme d’inondations, de sécheresses, de tempêtes. La température de la région de l’Antarctique est tellement basse qu’elle préserve les masses de glace. L’Antarctique est recouvert d’une couche de glace épaisse de 5 kilomètres : pourtant elle diminue comme du chocolat sous le soleil.
L’albédo est égal à la réflexion de l’énergie solaire dans l’espace. Sur la terre, l’albédo des surfaces de glace peut atteindre 90% et celui des surfaces aquatiques autour de 10%. Dans la région de l’Arctique, la surface des glaces a été réduite à un minimum de 3,4 millions de kilomètres carrés. Moins la surface de glace est grande et moins l’énergie solaire est renvoyée dans l’espace. Cette défaillance de l’albédo engendre un réchauffement supplémentaire de la terre. Les catastrophes climatiques régionales ont augmenté dramatiquement elles aussi. L’assurance Munchener Ruck a comptabilisé 21000 catastrophes naturelles entre 1980 et 2012 : provoquant ainsi 2,3 millions de victimes. Ces catastrophes naturelles ont coûté plus de 3,8 milliards de dollars US. Dans les années 1980 ont été recensées 365 catastrophes régionales par an liées au climat. En 1990, elles ont progressé à 560 et elles sont passées à 730 par an dans les années 2000. Le changement climatique se matérialise donc par des catastrophes du type inondations, crues exceptionnelles, des tempêtes, des glissements de terrain, etc.

2008 : le cyclone tropical Nargis a provoqué 156000 morts en Birmanie. 2,4 millions de personnes se sont retrouvées sans toit. Des tempêtes hivernales en Chine ont endommagé 485000 maisons. L’ouragan Ike a détruit plusieurs milliers de véhicules aux Etats-Unis.

2009 : En Inde, 3000 villages furent inondés et plus de 500000 personnes se sont retrouvés sans toit. 35000 animaux sont morts.

2010 : En Colombie, 200 personnes ont été tuées par des coulées de boue et 230000 furent blessées. Au Pakistan, 10000 villages et 15 millions de personnes furent touchés par des crues entre les mois de juin et de septembre. En Chine, 800 personnes ont été tuées en juin/juillet après des inondations et des glissements de terrain. Dans le même temps, 40000 kilomètres carrés de terres cultivables ont été ravagées et 2,7 millions de personnes furent évacuées.

2011 : 535 personnes ont été tuées dans une série d’orages et de tornades aux États-Unis. En Thaïlande, 813 personnes ont été tuées lors des inondations et des glissements de terrain entre les mois d’août et de novembre.

2012 : Le typhon Bopha a tué 1100 personnes et 400000 autres personnes se sont retrouvées sans toit. Au Pakistan, 600000 maisons ont été inondées. En Chine, des inondations ont endommagé 50 ponts, 750 kilomètres de routes et 170000 animaux ont été tués.

2013 : 5500 personnes ont été tuées en Inde, après des pluies de mousson anormalement précoces. Le même phénomène s’est produit en Indonésie, au Canada, en Australie et en Europe. Les États-Unis ont été frappés par des tempêtes et des tornades très violentes. Le typhon Haiyan/Yolanda est devenu le fanal du passage dans la catastrophe écologique planétaire. Il s’est imposé avec une force de 380km/h au Philippines, au Vietnam et en Chine. Il fit 7788 morts au Philippines.

2009 : Une vague de froid en Hongrie, Roumanie, mais aussi en Pologne a tué 152 personnes. Le même mois, en Australie, 347 personnes ont été tuées à cause d’une chaleur atteignant les 49 degrés.

2010 : 56 000 personnes ont été tuées en Russie après une sécheresse jamais vue depuis 130 ans : la chaleur atteignait 45 degrés. En Argentine, en Bolivie, au Paraguay et au Pérou 175 personnes ont été tuées lors d’une vague de froid jamais atteinte. En Chine, 50 personnes ont été tuées avec des températures à moins 43 degrés. En Somalie, à Djibouti, au Kenya et en Éthiopie plus de 50 000 personnes ont été tuées après une sécheresse qui a duré d’octobre 2010 à septembre 2011.

Les sécheresses engendrent des crises alimentaires. Le maïs est l’alimentation de base pour 900 millions de personnes en Afrique et en Amérique latine. Mais, près de la moitié du maïs est récoltée puis exportée depuis l’empire des États-Unis. Les sécheresses dans la corne de l’Afrique ont provoqué une famine qui a tué 11,5 millions de personnes : et toujours dans l’indifférence générale.

Et...pendant ce temps...alors que vous regardez votre série via Netflix...le danger d’asphyxie menace nos océans.

Nos océans s’étendent sur 71% de la surface de notre terre et ils renferment 90% de la biomasse de la terre : ils sont un régulateur important pour le climat mondial. Les eaux des océans s’évaporent constamment et c’est ainsi qu’ils assurent le renouvellement de l’eau douce. Les océans accumulent ainsi des quantités énormes de chaleur et de substances nutritives. La moitié de l’humanité vit au bord des littoraux océaniques. Les ressources océaniques constituent ainsi la base alimentaire pour 3,5 milliards de personnes. Enfin ils sont une source de matière première et d’énergie importante ou d’espaces de loisir et de détente nécessaires à la force de travail humaine exploitée. Nous assistons à une acidification de nos océans. L’atmosphère se charge de plus en plus en dioxyde de carbone. Cela entraîne l’abaissement du PH de nos océans et donc leur acidification. Selon l’UICN (union internationale pour la conservation de la nature), les océans absorbent actuellement 25% du dioxyde de carbone qui est généré par la production capitaliste.

Le CO2 atmosphérique se dissout dans l’eau de mer et se transforme donc en acide carbonique : l’acidité augmente. Depuis l’année 1750, le PH dans les océans a baissé de 0,11 unité environ pour atteindre 8,05. Le PH est une condition vitale pour le chimisme de l’eau des océans. En effet, il influence le métabolisme des organismes vivant dans ces océans. Les conséquences du réchauffement des océans sur le phytoplancton sont très graves. Celui-ci est composé d’algues microscopiques dans l’eau. Elles constituent la base de la pyramide alimentaire océanique. En effet, elles sont mangées par le zooplancton dont se nourrissent les organismes marins les plus grands. Avec son énorme biomasse et son efficacité photosynthétique, le phytoplancton est l’un des plus importants producteurs d’oxygène dans la biosphère. Sa part dans la production globale d’oxygène se situe entre 70 et 80%. Le réchauffement des eaux superficielles complique le mélange avec les couches d’eau froide riches en substances nutritives. Le phytoplancton a besoin de ces éléments nutritifs pour croître.

On atteint un degré encore plus élevé dans la pollution des océans. L’accumulation, mais aussi l’expansion des déchets en plastique menace très gravement les écosystèmes marins. La production des matériaux en plastique a augmenté entre 1950 et 2008 de 1,5 millions de tonnes à 250 millions de tonnes par an. Le PNUE (programme des Nations unies pour l’environnement) estimait en 1997 que 6,4 millions de tonnes de matériaux en plastique étaient jetées dans les océans. Il y a dans nos océans 18000 morceaux de matière plastique sur chaque kilomètre carré. Plusieurs milliers de tortues marines, environ 1 millions d’oiseaux marins, 10000 mammifères marins comme les phoques et les baleines meurent chaque année à cause de ces déchets en plastique. En effet, ils obstruent les estomacs des animaux qui meurent dans la souffrance.

La disparition des espèces progresse à un rythme accéléré. Il y a quelques années, on estimait qu’il existait environ 1 million d’espèces : 1,75 millions étaient décrites scientifiquement en 2010. Actuellement, il y aurait entre 10 et 100 millions d’espèces dans le monde. Les insectes sont les plus nombreux avec 1 million d’espèces environ. Ensuite viennent les végétaux avec 320000 espèces. Chaque année on découvre environ 12000 nouvelles espèces. La diversité des formes de vies animales et végétales a été répartie sur la terre d’une manière très inégale. Les centres de la diversité biologique se situent en Amérique centrale et en Amazonie occidentale, les vallées tropicales des Andes, la forêt équatoriale du littoral atlantique brésilien, la région du Cap en Afrique du Sud, les montagnes et les plaines volcaniques d’Afrique orientale, le paysage littoral et insulaire de la méditerranée, les vallées montagneuses en Asie du Sud-Ouest et du Sud, le Sud-Ouest de la Chine, les régions de la Birmanie, du Vietnam, le monde insulaire indopacifique occidental en particulier en Indonésie, en Nouvelle-Guinée et en Australie du Nord-Ouest et de l’Ouest. Bizarre... ce sont tous des lieux qui sont exploités par les impérialistes... bref...

Chaque année disparaissent définitivement 35000 espèces environ. Ce rythme néfaste et obscure de la perte d’espèces est 1000 à 10000 fois plus élevé que le taux naturel de disparition qui s’élève à dix espèces par année environ. Selon Greenpeace, huit fois plus d’espèces que la totalité des espèces disparues pendant les 500 dernières années sont menacées d’extinction aujourd’hui.

Avons-nous oublié que nous sommes, nous-aussi, des animaux évolués, c’est-à-dire une de ces « espèces » et qui a simplement une évolution plus conséquente, car trouvant pour origine une sélection naturelle de la nature ? Existe-t-il des éléments objectifs qui confirmeraient que l’homme serait une espèce qui, elle, ne pourrait jamais disparaître ? Ils n’existent pas. Et... pourtant... nous continuons nos conneries  !

La diversité génétique disparaît aussi à l’intérieur d’une même espèce isolée. Les causes proviennent de la baisse radicale du nombre de plantes cultivées et de races d’animaux d’élevage qui pourrait avoir des répercussions directes sur l’alimentation mondiale future. 90% de la population d’animaux utiles dans le monde sont constitués de seulement 15 races. Les variétés à haut rendement utilisées à près de 100% dans la production de plantes ne comprennent qu’un millième des 30 000 espèces au total cultivables. Les monopoles capitalistes agraires et de l’industrie chimique comme Monsanto, Bayer, BASF, Du Pont ou Syngenta poussent au développement sans vergogne en se faisant breveter des formes de vie et des variétés cultivées précises pour obtenir grâce à elles des profits maximaux. Ils utilisent des méthodes de distribution agressive, du chantage afin d’imposer que seules soient utilisées leurs semences qui, de plus, ne se laissent pas reproduire. Les variétés de céréales de l’Afrique qui sont d’une grande valeur et qui ont été développées pendant des millénaires, sont éliminées.

C’est ainsi que ces monopoles capitalistes agraires veulent aussi développer « le génie génétique vert ». Ils affirment que cela serait la solution pour le problème de l’alimentation mondiale. Ce « génie génétique » est évidemment orienté par leur soif de profit maximum. Il s’ensuit que des plantes cultivées résistent toujours plus aux pesticides. De cause à effet cette résistance appelle l’utilisation de quantités plus élevées de ces substances toxiques. Ce processus néfaste et obscur est pratiqué consciemment par ces monopoles capitalistes agraires, car ce sont eux qui produisent les plantes génétiquement modifiées et les moyens pour détruire les parasites. Certaines espèces sont particulièrement importantes pour le fonctionnement du biotope et de la biocénose : les abeilles par exemples. L’abeille est vitale pour la civilisation humaine. Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sur 100 plantes cultivées qui représentent 90% de la production alimentaire mondiale, 71 ont été fécondées par des abeilles. Selon un rapport du PNUE (programme des Nations Unies pour l’environnement) de 2011, le nombre de colonies d’abeilles a été réduit de 30% aux États-Unis, 30% en Europe et jusqu’à 85% au Proche-Orient : c’est une crise de « pollinisation ».

Selon Nanna Zimmermann de Greenpeace : « Environ une bouchée sur trois que nous prenons dépend de la pollinisation par des insectes. Sans l’abeille les rendements de jusqu’à trois quarts des plantes cultivées se réduiront fortement. Surtout diverses sortes de fruits et de légumes seraient touchées par une forte réduction des rendements, parmi elles les pommes, les poires, les tomates, les courgettes, et les amandes. Rien qu’en Europe, 4000 sortes de légumes n’existent que grâce aux insectes bourdonnants dont l’utilité économique est estimée à 265 milliards d’euros à l’échelle mondiale ».

Greenpeace disait : « En effet, la pollinisation est irremplaçable. Sans elle, les végétaux sauvages pourraient à peine se reproduire, ce qui signifierait encore la perte de nourriture et d’habitat pour divers animaux ». Mais... les impérialistes s’en foutent... ces brutes veulent du fric pour être les plus riches du cimetière. La contamination de l’environnement par des produits chimiques est grave elle aussi. Depuis les années 1950, avec la production des produits chimiques et des matières plastiques, beaucoup de polluants se répandent dans l’environnement. Les POP (polluants organiques persistants) sont des produits chimiques qui :

 restent pendant une longue période dans l’environnement

 se propagent dans l’eau et dans l’atmosphère sur toute la terre

 s’accumulent dans la chaîne alimentaire

 sont toxiques pour l’homme et l’animal 

L’herbicide glyphosate avait été breveté par le monopole capitaliste Monsanto. Ce produit est sur le marché depuis 1974 sous le nom de Roundup. Il s’est développé dans les années 1990, lorsque Monsanto avait développé des plantes utiles résistantes au glyphosate. En 2010, 100% du soja qui était cultivé en Argentine sur 19 millions d’hectares étaient du soja Roundup Ready génétiquement modifié.
Nous assistons aussi à une invasion des déchets électroniques. En 2012, on a produit plus de 1,9 milliard de tonnes de déchets dans le monde, alors que 70% de ces déchets ont été collectés d’une manière organisée. Uniquement 70% de ces déchets sont arrivés dans les décharges publiques, 11% dans les usines d’incinération de déchets et 19% ont été recyclés. Les déchets électroniques en particulier s’accumulent. Les fabricants et distributeurs des produits électroniques pratiquent la méthode du vieillissement artificiel. Dans le même temps, le mode de production capitaliste pousse les hommes à la consommation à outrance. Les industries rendent les réparations des pièces usées plus chères que l’achat des appareils neufs obligeant d’acheter sans cesse : A-M-A ne cesse pas... Il y a près de 49 millions de tonnes de produits électroniques accumulés au niveau mondial. Le recyclage complet de tous les matériaux réutilisables exige de tenir compte de la récupération des matières premières et cela avant le déclenchement des procès de production. Les composants électroniques qui finissent en déchets contiennent des métaux précieux comme l’or, le palladium, l’argent, l’indium ou le tantale : pour cela l’impérialisme compte sur ses néo-colonies évidemment.

Mais alors quelle est la solution qui permettrait d’éviter la catastrophe qui se présente pour l’humanité ? Cette solution existerait et elle se nommerait...

5- les États-Unis socialistes du monde ?

Dans ses écrits, Karl Marx avait caractérisé le communisme comme un ordre social dans lequel l’aliénation de la nature serait abolie. Selon lui, « Ce communisme...la vraie solution de l’antagonisme entre l’homme et la nature...Il est l’énigme résolue de l’histoire et il en est conscient ». Il s’ensuit donc que la société socialiste, en qualité de transition (stade inférieur du communisme) vers le communisme intégral (stade supérieur du communisme) consiste en la connaissance de la ligne principale cohérente qui permettrait de dépasser l’aliénation de l’homme par rapport au travail et à la nature. En d’autres termes, de développer l’unité de l’homme et de la nature. Le premier état socialiste de l’histoire de l’humanité, c’est-à-dire l’Union Soviétique avait obtenu des résultats économiques incomparables durant son édification et dans laquelle la protection de la nature était posée. Lors de la guerre civile, l’Union Soviétique a été attaquée par 14 pays impérialistes. Cette coalition impérialiste contre l’Union Soviétique visait évidemment la victoire du prolétariat lors de la révolution d’octobre 1918 : les « blancs » étaient aidés par les impérialistes. Ensuite, ces pays impérialistes ont fait appel à des espions et des saboteurs contre l’édification du socialisme en Union Soviétique. Et durant la Seconde Guerre mondiale, la Wehrmacht des nazis a envahi l’URSS pour stopper la construction du socialisme qui affirmait sa supériorité par rapport au capitalisme. Cette réalité objective que la classe ouvrière et les masses paysannes érigèrent un système économique bien plus performant que le capitalisme a été un signal envoyé sur toute la planète.

Il s’ensuit que l’Union Soviétique a été la pionnière d’une politique environnementale conséquente. Lénine a déclenché le plan « GOELRO » et il assuma la direction dans le processus d’électrification du pays. Il déclarait : « Il faut faire un plan concret tout de suite, en présentant les choses d’une façon concrète et accessible, afin d’entraîner les masses pour une perspective claire et nette  : donc, à l’œuvre, et, d’ici 10 à 20 ans, nous aurons fait de toute la Russie, industrielle et agraire, une Russie électrifiée. Je le répète, il faut encore entraîner les masses d’ouvriers et de paysans conscients par un grand programme réalisable en 10 ou 20 ans ». Avant la révolution, la Russie disposait de 10 centrales en 1920 qui généraient environ 500 millions de kilowatts de courant électrique. Le plan GOELRO a réalisé en 1935, 150 centrales qui engendraient plus de 26 milliards de kilowatts. L’économie planifiée socialiste avait permis de développer des plans jamais réalisés. L’électrification du pays, par exemple, reposait essentiellement sur l’énergie hydraulique et donc renouvelable. Elle servait à la construction de centrales, à l’irrigation et au développement agricole de régions arides. Elle permettait aussi la navigation et stimulait des mesures stratégiques de défense nationale qui s’avérèrent avantageuses lors de la « grande guerre patriotique ». Cette ligne juste fut développée en Union Soviétique sous la direction de Staline.

Malheureusement, des révolutionnaires communistes n’apprécièrent pas la politique environnementale de Staline montrant ainsi les effets de la politique anti-communiste et les diffamations afin d’éviter que le prolétariat ne se délivre de ses chaînes capitalistes une nouvelle fois. Oui, une lutte était menée contre des bureaucrates petits-bourgeois qui voulaient la destruction d’immenses régions forestières : Staline a empêché leurs plans néfastes.

Lors du premier plan quinquennal, les cercles de la bureaucratie ambitionnaient un déboisement de grande envergure des régions forestières et la mise à disposition des terres pour l’industrialisation. La bureaucratie petite-bourgeoise dans le parti, de l’état et de l’économie voulait construire une économie de manière extensive. L’état ouvrier d’Union Soviétique s’appuyait sur les masses pour la construction du socialisme et, notamment sur les syndicats ouvriers forestiers qui, eux-mêmes étaient soutenus par l’inspection ouvrière et paysanne. La contradiction était tellement forte que la direction révolutionnaire avait retiré au ministère de l’industrie lourde la responsabilité de l’économie forestière et elle installa un ministère de l’exploitation forestière avec la prérogative de protéger les forêts. C’est ainsi que des principes ont été validés, des lois, des prescriptions furent promulguées pour entretenir les forêts, prévenir les incendies de forêts, mais aussi former des milliers de spécialistes. Dans l’Union Soviétique sous Staline, la protection de l’environnement était un point nodal et se développa positivement. De hauts niveaux de protection ont été réalisés (les seuls au monde) et notamment pour les immenses forêts de la Russie. Des projets gigantesques furent menés, par exemple :

 Des ceintures forestières protectrices aménagées au niveau national protégeaient les champs et les prés contre les tempêtes de sable.

 L’irrigation très étendue favorisait l’agriculture et permettait d’aménager des zones sèches en espaces verts.

 Le système « travopolnaia »(système d’assolement avec prairie temporaire) encourageait l’agriculture sans engrais chimiques, sans insecticides ni pesticides au niveau national.

 Avec les métros de Moscou et de Leningrad fut développé un système de transport en commun orienté vers l’avenir, écologiquement sensé dans les métropoles ; les stations étaient en même temps des lieux culturels pour les masses.

 La législation sur la gestion des eaux assurait à tout le monde l’accès aux rives de toutes les eaux naturelles.

 Une loi remarquable du temps de Staline aida à sauver le tigre de Sibérie ou tigre de l’Amour dans les années 1990. Des écologistes du WWF ont profité de la loi oubliée, mais encore existante pour le sauvetage devenu nécessaire.

 L’institut Vavilov fut fondé en 1926 à Léningrad et il héberge les semences de plus de 330000 espèces de plantes utiles.

Dans son ouvrage « les problèmes économiques du socialisme en URSS », Staline écrivait : « ...on a appris à maîtriser les forces destructrices de la nature, à les dompter en quelque sorte, à mettre la puissance des eaux au service de la société et à l’exploiter pour irriguer les champs, pour produire de l’énergie. »

Est-ce à dire que l’on ait par là-même aboli les lois de la nature, les lois de la science, que l’on ait créé de nouvelles lois de la nature, de nouvelles lois de la science ? Évidemment non. Au contraire, toute cette opération s’est faite sur la base exacte des lois de la nature, des lois de la science, car une violation quelconque des lois de la nature, la moindre atteinte à ces lois amènerait la désorganisation, l’échec de l’opération. Les États-Unis socialistes du monde vont associer deux solutions. La première solution est celle de la question environnementale et la seconde la question sociale qui toutes deux trouveront leur excroissance naturelle dans la société socialiste. La suppression de la propriété privée des moyens de productions va permettre de se débarrasser de la production irrationnelle et anarchique qu’est le mode de production capitaliste. Cette base matérielle nouvelle, progressiste, va créer une économie planifiée orientée vers la production des valeurs d’usage selon une manière rationnelle et cohérente et une qualité de vie nécessaire.

D’ailleurs, certains facteurs objectifs sont mûrs pour cela. Le développement des forces productives internationalisées a engendré une base matérielle et des rapports de production qui ne supportent plus l’accaparement des moyens de production par une seule classe sociale. Les États-Unis socialistes du monde engendreront une planification et une centralisation au niveau mondial. Nous reviendrons ainsi à une unité dialectique entre l’homme et la nature.

Karl Marx l’affirmait : « Du point de vue d’une organisation économique supérieure de la société, le droit de propriété de certains individus sur des parties du globe paraîtra tout aussi absurde que le droit de propriété d’un individu sur son prochain. Une société entière, une nation et même toutes les sociétés contemporaines réunies ne sont pas propriétaires de la terre. Elles n’en sont que des possesseurs, elles n’en ont que la jouissance et doivent la léguer aux générations futures après l’avoir améliorée en boni patres familial ».

Avec les États-Unis socialistes du monde il sera possible de développer sans entraves les technologies de l’avenir telles que les énergies renouvelables à partir des forces éoliennes, hydrauliques, de la géothermie, des biodéchets, du rayonnement solaire ou l’intelligence artificielle. La production de carburant solaire, le développement de la transmission en courant continu haute tension à faible perte s’ajoutant à une intelligence artificielle se posant comme une cyber-force de travail complémentaire de la force humaine donneront à l’humanité de nouvelles perspectives d’avenir.

La loi économique objective de développement harmonieux, dans les États-Unis socialistes du monde sera composée des aspects suivants :

 L’unité dialectique de l’homme et de la nature est la base idéologique de la société socialiste et se manifeste dans l’unité de l’économie et de l’idéologie socialiste.

 L’abolition de l’exploitation de l’homme et de la nature par la suppression de la production marchande sur la base de la propriété sociale des moyens de production.

 Assurer la satisfaction des besoins matériels et culturels sans cesse en transformation des hommes, et réaliser un développement économique de la société dans son ensemble.

 Remodeler les conditions de production et de vie comme tâche sociale et supprimer la dépendance économique des femmes.

 Division du travail internationalisée entre nations socialistes, sur un pied d’égalité et de leur plein gré, pour le bénéfice mutuel en surmontant de façon consciente les déformations qui sont les conséquences du néo-colonialisme.

 Réaliser une productivité grandissante du travail en unité avec l’évolution de la science (notamment l’intelligence artificielle, entre autres...) et de la technique par l’émulation socialiste, et par le développement de la conscience socialiste.

 Lutter pour la poursuite de l’abolition de la séparation entre le travail manuel et le travail intellectuel, afin de consolider la dictature du prolétariat et la suppression des classes.

 En finir avec la séparation entre la ville et la campagne, ainsi que fusionner les deux de manière planifiée par le développement de la nature dans les villes et l’urbanisation de la campagne pour créer les conditions de vie et de travail les plus favorables dans un environnement sain.

 Libérer le progrès scientifique, technique et culturel muselé par les intérêts de profit du capital.

 Mettre en place le principe de distribution socialiste « De chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail » ; surmonter la pauvreté, la misère, la famine et l’oisiveté.

 Distribution du produit social global et utilisation planifiée des ressources sociétales sur une longue durée de telle façon que des parts importantes en soient réservées pour éviter la catastrophe environnementale planétaire, ainsi que pour reconstruire et préserver les bases d’existences naturelles en partie détruites.

 Assurer les bases d’existence des générations actuelles et futures par une économie circulaire socialiste au niveau planétaire sur la base d’énergies renouvelables et de matières premières recyclées.

 Instruction, formation et mobilisation des masses, surtout de la classe ouvrière, des femmes et des jeunes, pour qu’elles créent la société socialiste dans l’esprit de l’unité de l’homme et de la nature en appliquant la méthode dialectico-matérialiste.

À bas le capital ! À bas le capital ! À bas le capital !

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Les Chinois sont des hommes comme les autres
Maxime VIVAS
Zheng Ruolin (Ruolin est le prénom) publie chez Denoël un livre délicieux et malicieux : « Les Chinois sont des hommes comme les autres ». L’auteur vit en France depuis une vingtaine d’années. Son père, récemment décédé, était un intellectuel Chinois célèbre dans son pays et un traducteur d’auteurs français (dont Balzac). Il avait subi la rigueur de la terrible époque de la Révolution culturelle à l’époque de Mao. Voici ce que dit le quatrième de couverture du livre de ZhengRuolin : (…)
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