@Roubachoff
Je me suis aperçu que je vous avais tutoyé de façon un peu cavalière. Je vais donc revenir au vouvoiement.
J’ai réagi à vos propos par trop simplistes sur Churchill. Cela étant, dans vos dernières réponses, vous développez votre idée de départ, et je n’ai rien à en dire, et même, je suis, ô surprise, d’accord avec vous.
Je sais que je suis souvent en désaccord avec vous, mais, à l’instar de CG, c’est plus sur la forme que sur le fond. Si je dénigre, c’est parce que vous dénigrez. Même dans vos voeux, vous ne pouvez vous empêcher de glisser une vacherie. C’est agaçant. Roubachoff, Il n’y a aucune raison que vous ne fassiez pas partie des gens à qui je souhaiterai une bonne année sans arrière pensée et sans, comme vous le faites, considérer mes contradicteurs comme des aveugles. Je ne vous crois pas aveugle, moi. Sur certains points, je ne suis pas d’accord avec vous, mais pas sur tous.
A priori, je ne me suis jamais placé dans les bottes de celui qui sait au milieu des ignorants. En général, sauf à débattre inutilement des sempiternelles obsessions végano-féministo-genrées d’une certaine sphère aussi idiote et bruyante que les extrémistes boutonneux qu’elle croit combattre, je cherche à tempérer des opinions parfois trop arrêtées, selon moi.
Avec CG, je ne serai jamais d’accord, mais comme je l’ai dit, c’est davantage sur le fond que sur la forme. Toutes les choses qu’elle ou il dit ne sont pas dénuées de sens, bien au contraire. Le problème, c’est qu’il est devenu très clair au fil de ses années d’intervention, que CG le fait, non pas dans le but de donner pacifiquement son avis sur tel ou tel sujet, mais dans celui de provoquer. Certains aiment ce style, et c’est détestable. D’ailleurs, ça s’est particulièrement intensifier ces derniers temps, avec son obsession anti-gauche, au point d’en devenir ridicule et d’empêcher son message, dut-il ou elle en avoir un, de passer. Ce genre d’attitude revient à troller.
Si par exemple il m’arrive assez souvent de rembarrer les upristes qui commentent ici, c’est parce que leur attitude est proche du prosélytisme bas de plafond, et souvent en égratignant au passage les opinions des autres, qu’ils soient communistes ou mélenchonistes et qui sont probablement majoritaires sur le GS. On peut parler d’Asselineau sans pour autant s’asseoir sur la FI et le travail qu’elle mène. En fait, il est regrettable que l’UPR n’ait pas quelques députés, on pourrait les voir à l’oeuvre... On peut aussi dire, sans injures, que Mélenchon s’est ramolli sur l’Europe et que ça pose évidemment question. Mais on est aussi en droit de penser que cette attitude est stratégique au vu des succès remportés par celle, plus directe dans ta face, d’Asselineau... Chacun voit midi à sa porte, personne n’a tort, mais personne n’a raison.
Le Brexit est un exemple flagrant de ce genre de zone électrique de discussion. Beaucoup ici se réjouissent du Brexit pour le Brexit. Et si on émet le moindre doute, on se fait automatiquement taxer d’europhile convaincu. Ce genre de réponse automatique revient à accuser son chien de la rage pour pouvoir le tuer et le faire taire. Est-ce que le Brexit est une bonne chose ? Moi, je dis que je ne sais pas. Il se trouve que je vis, en France, au milieu d’une grosse communauté britannique, dont certains sont de mes amis. Or, pour la grande majorité d’entre eux, le Brexit est une honte ainsi qu’une catastrophe économique et sociale et pire, pourrait provoquer à terme l’éclatement du Royaume-Uni... Alors, attendez, ne vous emballez pas. Je continue de penser, et de leur dire, que tout de même les politiques européennes sont néfastes pour les pays et que l’UE a une grande part de responsabilité dans la haine qu’elle suscite. Mais enfin, ce qu’eux me disent, ne peut pas être entièrement à jeter... Pour ma part, je considère les choses de cette manière : dans l’ensemble, le Brexit ne m’affecte pas. Mais il y a deux ou trois trucs qui me chiffonnent. D’abord, je suis amené à penser que le processus démocratique du référendum de 2016 n’est pas tout blanc. Le camp du Brexit a employé sans aucun scrupule les méthodes les plus ultra-libérales pour faire voter les gens dans son sens. Ils ont fondé leur campagne sur l’invasion migratoire et sur le mensonge de la NHS, avoué par Farrage au soir des résultats. Pour moins que ça, en France, le peuple est dans la rue. C’est pour cela que je considère l’enthousiasme de certains ici, mal placé. J’ai dit, à Bostephbesac, je crois, que la fin ne justifiait pas les moyens et que personnellement, au nom d’un éventuel Frexit, je ne donnerais ni un blanc-seing ni les clefs de la France à n’importe qui. Et certainement pas à de quelconques Johnson ou Farrage français...
Johnson est un opportuniste qui a senti le vent tourner au bon moment, comme d’ailleurs pas mal de conservateurs à ce moment-là. Vous dites que Corbyn aurait pu remporté le scrutin s’il avait été plus ferme ou plus respectueux de la démocratie. Oui et non. Nous, Français, on est forcément sensibles à cette question depuis 2005. Moi, je ne crois pas que Corbyn aurait gagné de toute façon. Il y a d’abord une certaine logique mathématique à ça : rejouer le référendum ne signifiait pas forcément la défaite de Corbyn. En 2016, au moins 19 millions d’Anglais n’ont pas voté. Sait-on combien d’entre eux aurait voté "remain" ? Il est donc tout à fait imaginable qu’un deuxième référendum aurait pu écraser le Brexit. Ce qui en bout de course nous dit que Corbyn aurait pu gagner tout en étant anti-démocratique et en programmant un deuxième référendum. Ce n’est donc pas pour moi la raison pour laquelle il a perdu. Il a perdu, parce qu’il était destiné à perdre, parce qu’il était lui. Et l’antisémitisme ridicule dont il a été accusé par le même marigot médiatique qui fait tellement de dégâts chez nous a contribué à ce résultat. Corbyn était beaucoup trop à gauche pour l’Angleterre libérale, même travailliste. C’est pour cette raison qu’ils ont perdu la plupart de leurs fiefs historiques. Mais je vous parie qu’ils les regagneront dès qu’ils seront débarrassés de Corbyn. Bref, tout ça n’est que mon opinion, je ne l’impose à personne.
Une dernière chose : une sortie de l’Europe, c’est évidemment prometteur pour le pays qui franchit ce pas, mais pas dans n’importe quelles circonstances. Et on me permettra, j’espère, de douter des Conservateurs anglais qui ne sont pas réputés pour leur préoccupations sociales, d’où les inepties de CG à ce sujet. Selon moi, ils ont soufflé le gâteau anglais à l’UE pour se le partager entre eux. Pas pour améliorer la vie du quidam anglais. Les Ecossais et les Irlandais l’ont très bien compris. En tout cas, s’il y avait matière à se réjouir, il faudrait attendre plusieurs années pour le savoir. Alors que certains, ici, sabrent déjà le champagne alors que la peau de l’ours n’est pas encore vendue.
Comme c’est probablement mon dernier commentaire en 2019, Roubachoff, je vous souhaite, ainsi qu’au GS et à tous les commentateurs et trices, une bonne année et une bonne fiesta avec vos proches. Et si vous êtes seul(e), itou.