Je vous trouve bien sévère avec notre Président de la République.
Je suis convaincu que Macron est un peu le Nostradamus des temps modernes, qui avait prévu la pandémie de Covid-19 bien avant tout le monde, mais ne pouvait l’annoncer de but en blanc.
C’est pourquoi sa communication s’entoura parfois d’un halo de mystères mais, tout comme les salariées illettrées de chez GAD, nous ne fûmes pas suffisamment affûtés pour en saisir le sens.
Aussi, essayons d’occuper dans ce qui suit notre temps de cerveau disponible, que la truculente Sibeth, notre Pythonisse, ne parvint à pénétrer.
Il apparaît clairement que la pensée macronienne s’articule en deux phases, autour de quelques phrases cultes, en apparence simplistes mais diablement efficaces.
Phase 1. Culpabilisation du Gaulois réfractaire qui sommeille en chacun de nous :
« Les salariés français sont trop payés... Les salariés doivent pouvoir travailler plus, sans être payés plus si les syndicats majoritaires sont d’accord. »
« Je n’aime pas ce terme de modèle social »
« Les aides sociales coûtent un pognon de dingue »
« Le chômage de masse en France c’est parce que les travailleurs sont trop protégés »
« La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler. »
« Il n’y a pas de culture française »
« Je traverse la rue, je vous trouve du travail »
« Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes. »
« 35 heures pour un jeune, ce n’est pas assez »
Phase 2. Exaltation de l’esprit d’entreprise :
« Les Britanniques ont la chance d’avoir eu Margaret Thatcher »
« Le libéralisme est une valeur de gauche »
« Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien. »
« Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires. »
« Bien souvent, la vie d’un entrepreneur est bien plus dure que celle d’un salarié, il ne faut pas l’oublier. Il peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties. »
« Je dis aux jeunes : ne cherchez plus un patron cherchez des clients. »
« Je compte sur vous pour engager plus d’apprentis. C’est désormais gratuit quand ils sont mineurs. »
« Je ne suis pas là pour défendre les jobs existants. »
« Une start-up nation est une nation ou chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une. »
Une phase 3 n’aurait fait qu’ajouter de la perplexité dans nos esprits, il suffisait donc d’affirmer la détermination du monarque, en enfonçant soigneusement le clou :
« Je ne céderai rien ni aux fainéants, ni aux cyniques. »
« La France n’est pas un pays réformable. Beaucoup ont essayé et n’y ont pas réussi, car les Français détestent les réformes. Mais transformer le pays en profondeur pour retrouver le destin qui est le sien, ça, c’est un combat qui fait rêver les Français. »
« Vous pouvez parler très librement, la seule chose qu’on n’a pas le droit de faire, c’est de se plaindre. »
Et de conclure, magnanime et sûr de son fait :
« Le responsable vous l’avez devant vous, qu’ils viennent le chercher. »