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Reporters Sans Frontières reçoit le prix du régime assassin de journalistes (The Electronic Intifada)

Reporters Sans Frontières est vivement critiquée pour avoir accepté un prix d’un régime qui assassine des journalistes.

Le groupe, souvent connu sous son sigle RSF, a reçu le prix Dan David pour la "défense de la démocratie" plus tôt ce mois-ci lors d’une cérémonie à l’Université de Tel Aviv en présence du président israélien Reuven Rivlin.

Christophe Deloire, directeur de RSF, a reçu le prix au nom du groupe.

Hélène Le Gal, ambassadrice de France à Tel-Aviv, a qualifié la remise du prix de " belle soirée " :

Elsa Lefort, militante française des droits de l’homme, s’est déclarée "sans mots face à un tel cynisme".

Lefort, l’épouse de Salah Hamouri, avocat franco-palestinien récemment emprisonné par Israël pour plus d’un an sans inculpation ni procès, a ajouté que ses pensées allaient aux "journalistes palestiniens tués à Gaza et à ceux qui languissent dans les prisons de l’occupant".

Cibler les journalistes

En février, une commission d’enquête indépendante de l’ONU a constaté que des tireurs d’élite israéliens avaient " intentionnellement tiré " sur des journalistes palestiniens couvrant les manifestations de la Grande Marche du retour à Gaza l’année précédente.

Deux ont été tués - Yaser Murtaja et Ahmed Abu Hussein.

Au début du mois, la mère de Murtaja, Khairiya, a appelé la pop star Madonna à ne pas se produire au concours Eurovision de la chanson.

"Yaser était un jeune homme modeste, paisible, désarmé, portant son appareil photo pour transmettre au monde l’image réelle d’Israël aux frontières de Gaza, qui assassine les rêves des enfants et des jeunes ", a-t-elle écrit.

"Mon fils ne voulait tout simplement pas mourir, il cherchait la vie, il aimait son travail, il voulait élever son fils avec dignité et liberté. Yaser aimait son pays, et il ne voulait pas me quitter."

Le Comité pour la protection des journalistes a qualifié les assassinats de Murtaja et d’Abou Hussein d’" éléments d’un schéma ", notant que personne n’a jamais été tenu responsable de ces assassinats et d’autres assassinats de professionnels des médias par Israël.

L’organisation de défense des droits humains Al Mezan, basée à Gaza, a documenté plus de 230 attaques contre des journalistes pendant la Grande Marche du retour, dont 100 à balles réelles, et un nombre similaire causées par des grenades lacrymogènes.

Hamza Abu Eltarabesh, un collaborateur fréquent de Electronic Intifada, a récemment déclaré à The Electronic Intifada Podcast qu’il avait cessé de porter un gilet marqué PRESSE lorsqu’il couvrait les manifestations à Gaza et qu’il avait juste essayé de se fondre dans la foule parce que l’armée israélienne visait délibérément tant de journalistes.

Plus tôt ce mois-ci, des avions de combat israéliens ont pris pour cible et détruit les bureaux de l’agence de presse turque Anadolu à Gaza City.

Même Reporters Sans Frontières reconnaît que " les forces israéliennes ont continué à soumettre des journalistes palestiniens à des arrestations, des interrogatoires et des détentions administratives, souvent sans motif clair " et que ces dernières années, les autorités d’occupation israéliennes ont fermé à plusieurs reprises des médias palestiniens.

Au lendemain de la cérémonie de remise du prix, Deloire, directeur de Reporters sans frontières, a lui-même accusé Israël de "crimes de guerre" contre des journalistes.

Détérioration de la crédibilité

"Le fait que Reporters sans frontières ait reçu ce prix nuit malheureusement à sa crédibilité", a déclaré l’Agence Média Palestine.

En effet, recevoir un prix pour la " démocratie " en présence de Reuven Rivlin, président du régime israélien qui a adopté en juillet dernier la loi de l’Etat-nation instituant officiellement l’apartheid, ne favorise pas la démocratie, bien au contraire ".

L’Agence Média Palestine a accusé Reporters sans frontières d’avoir participé à un exercice de propagande visant à réhausser l’image d’Israël.

Les militants palestiniens ont appelé les lauréats précédents à refuser d’accepter le Prix Dan David.

En 2010, par exemple, PACBI, la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël, a dit à la célèbre auteure canadienne Margaret Atwood que son acceptation du prix appuierait une "campagne bien huilée pour blanchir les graves violations par Israël du droit international et des droits humains fondamentaux".

L’auteur de The Handmaid’s Tale a ignoré les appels palestiniens et accepté le prix de 1 million de dollars.

Le Prix Dan David est administré par l’Université de Tel Aviv, elle-même largement complice du système d’occupation, du colonialisme des colons et de l’apartheid israéliens.

Le jury du Prix Dan David comprend Henry Kissinger, l’homme d’État américain notoire pour une série de crimes horribles, dont le coup d’État militaire de 1973 au Chili et le bombardement génocidaire du Cambodge qui a tué 1,7 million de personnes.

Ali Abunimah

Traduction "pas vraiment une surprise, mais bon..." par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

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Des années de travail et d’investigations (menées ici et sur le continent américain) portant sur 5 ans de fonctionnement de RSF (2002 à novembre 2007) et le livre est là . Le 6 avril 2006, parce que j’avais, au détour d’une phrase, évoqué ses sources de financements US, RSF m’avait menacé dans le journal Métro : " Reporters sans frontières se réserve le droit de poursuivre Maxime Vivas en justice". Au nom de la liberté d’expression ? m’étonné-je. Quoi qu’il en soit, j’offre aujourd’hui (…)
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