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Déçu mais pas abattu !

Comment expliquer les résultats des européennes ? Une fois la déception passée, il nous faut réfléchir aux conséquences politiques et aux rapports de force issus de ces élections. Pour les bien mesurer comparons avec les résultats de la dernière élection européenne en 2014.

Que peut-on observer ? D’abord et c’est une surprise le nombre de votants augmente. Une bonne nouvelle pour la démocratie bien que l’abstention avoisine encore les 50%, signe que la crise politique se poursuit et n’est pas près de s’achever. Le manque de perspective pour les gens explique pour une grande part le désintérêt aux différentes élections. Seule, l’élection présidentielle passionne les foules car la Ve république attribue tous les pouvoirs aux mains du seul président. Dans l’esprit des gens, seule cette élection peut permettre les changements espérés. D’où le décrochage pour les autres scrutins. Les élections européennes paraissent trop éloignées pour de nombreux électeurs.

Le Rassemblement National (FN) avec plus de 5 millions de voix ne retrouve pas son score de 2014 et recule de 2% ( 23,3 contre 25,4%)

Les Républicains (UMP) avec 2 millions de voix s’effondrent et reculent de 12,5% (8,5 contre 21%)

Europe Ecologie Les Verts avec 3 millions de voix connaît un succès avec un progrès de 4% (13,5 contre 9,4%)

L’UDI disparaît du paysage avec 500 000 voix et 0,6%. Ses électeurs ont rallié La République en Marche.

LaREM avec 5 millions de voix venant de la droite, du centre et de socialistes ne réalise pas son ambition et son socle électoral s’érode (22,4 contre 31%)

Le PS/place publique et le PS/générations avec 2,1 millions de voix poursuivent leur marginalisation en recul de 5% ( 9,5 contre 14,5%)

Le PCF poursuit sa marginalisation avec 500 000 voix et 2,5%. En 2014, il dirigeait le Front de gauche.

La France Insoumise avec 1,4 million de voix fait le score obtenu par le Front de gauche (6,3 contre 6,5%)

Ces chiffres amènent à mieux voir les mouvements qui se poursuivent dans les réflexions de chacune et chacun. Ce qui apparaît clairement, c’est que Macron qui a pris la tête de la campagne de LaREM ne réussit pas à dépasser le RN, premier échec. Il n’arrive pas à maintenir son électorat, deuxième échec. Remarquons que le premier ministre l’a avoué à mi-mot hier soir. Macron a reçu le premier soufflet, trop doux à mon avis mais réel. Il ne peut pas parader comme il l’avait envisagé en créant le duel avec Lepen. Intéressant pour la suite.

Ce matin, le gagnant c’est EELV qui a profité des manifestations pour le climat et qui engrange une partie du vote de la jeunesse. Bien sûr, j’aurai préféré qu’ils choisissent la FI mais les évènements vont nous aider à clarifier les positions des uns et des autres. C’est aux actes que nous jugerons.

Pour terminer ce premier blog écrit à la hâte, je pense que le mouvement des gilets jaunes n’est pas pour rien dans le fait que les électeurs se soient déplacés plus nombreux. Probablement un certain nombre d’entre eux ont voté pour la première fois. C’est l’apprentissage démocratique. Nous devons poursuivre et amplifier le mouvement pour nos revendications. Les européennes ne règlent pas les problèmes posés et les mesures annoncées par Macron vont aggraver les inégalités sociales et fiscales. Ensemble faisons front.

L’heure est aux mobilisations tout en réfléchissant à de nouvelles formes d’action permettant de rassembler et d’élargir le nombre de participants. Surmontons la déception, discutons et agissons !

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