RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

USA vs Cuba : De "victoire" en "victoire" jusqu’à la défaite finale ? (La Pupila Insomne)

On a vu durant ces dix, douze dernières années, échouer les prédictions, pourtant très répandues, sur l’avenir de Cuba.

L’abandon du pouvoir par Fidel, sa mort, l’arrivée au gouvernement d’une génération qui n’est pas celle qui a fait triompher la révolution, les difficultés économiques du Venezuela, autant de motifs pour que le main Stream médiatique annonce de façon récurrente la fin de la révolution cubaine

Apolitisme généralisé, perte majoritaire des valeurs solidaires, économie financée par le chavisme, autant de choses dites et répétées durant la dernière période pour parler de Cuba et faire de l’objectif des Etats-Unis, durant ces soixante ans, une prophétie académique ou journalistique .

Les faits disent tout autre chose. Le départ de Fidel de la tête de l’Etat cubain n’a pas entraîné l’effondrement de la révolution et sa mort à placé au premier rang des centaines de milliers de jeunes qui proclamaient « Je suis Fidel » ; Depuis avril 2018, il y a à Cuba un gouvernement dirigé par quelqu’un qui est né après 1959 et qui bénéficie d’un consensus populaire grandissant ; Malgré l’agression étasunienne contre le Venezuela et le renforcement du blocus contre l’ile, il n’y a pas eu – en dépit des pronostics journalistiques – des pannes d’électricité massive et des pénuries comme durant la période spéciale qui a succédé à la chute de l’URSS ; Le débat sur la nouvelle constitution pour un socialisme cubain a mis en évidence un intérêt et un degré de participation politique que devraient nous envier les démocraties occidentales ; l’impact de la tornade qui a durement affecté des quartiers très peuplés de La Havane a révélé une grande vocation de solidarité dans la population.

Les événements en cours dans l’environnement de Cuba ne sont pas des acquis de l’administration Trump. La contre- offensive conservatrice en Amérique Latine a bénéficié des erreurs de la gauche, de son incapacité à transformer le gouvernement en pouvoir populaire et à affaiblir les pouvoirs qui ont été déterminants pour revenir à « l’équilibre », soit un système où le médiatique, le juridique et l’économique votent tous les jours contre les intérêts de la majorité. Mais évidemment, pour analyser comment on en est arrivés là on ne peut ignorer le rôle joué par la stratégie de Washington. Sa genèse et sa mise en route datent de l’administration Obama : coup d’Etat contre le président Zelaya au Honduras , guerre économique contre le Venezuela et déclaration qualifiant le gouvernement vénézuélien de « menace extraordinaire » pour la sécurité nationale des Etats-Unis, désignation de Luis Almagro à la tête de l’OEA, processus de Lawfare contre des dirigeants progressistes de la région condamnés par des juges et des journalistes du cru mais formés aux Etats- Unis.

En mars 2012, au siège de l’ultra réactionnaire Heritage Foundation (1), Marco Rubio et Mauricio Claver Carone qui dirigent depuis Miami la politique latino-américaine de la Maison Blanche, étudiaient - avec l’agence de transmissions vers Cuba de Barak Obama et l’un de ses conseillers en nouvelle politique cubaine Carlos Saladrigas - comment utiliser internet pour « décongeler une île congelée dans le temps ». Les résultats de cette concertation se trouvent peut être dans l’avalanche de Fake news (2) qui ont marqué la dernière partie du débat sur la réforme de la constitution tout comme les suites de la tornade qui a affecté la capitale cubaine le 27 février, le premier phénomène climatique extraordinaire qui a frappé une île dotée d’un service internet 3G sur les téléphones portables.

Après avoir obtenu la suppression des revenus de la collaboration médicale avec le Brésil grâce aux mesures impopulaires de Jair Bolsonaro, après avoir affecté les voyages de citoyens étasuniens et canadiens par des sanctions au prétexte d’attaques acoustiques jamais démontrées, après avoir réussi à réduire les livraisons de pétrole de Caracas à La Havane, comme résultat de la guerre économique anti chaviste , après avoir découragé les investissements étrangers avec la menace de l’entrée en vigueur du chapitre III de la loi Helms Burton, pour les optimistes du « voilà, ça vient », il était très facile de supposer - ne connaissant pas Cuba - qu’un phénomène naturel imprévisible et destructeur entrainerait une crise humanitaire : Des milliers de sinistrés affamés et assoiffés, exposés aux intempéries, le cadre idéal décrit par le Wall Street Journal,(3) pour tous ceux qui souhaitent « rompre les liens qui unissent le Venezuela et l’ile et anéantir les régimes des deux pays. »

Mais une fois de plus, les désirs ont précédé l’information : la fameuse bureaucratie cubaine a répondu avec une plus grande efficacité que la gestion idéale mise en œuvre par le pays le plus riche du monde à Porto- Rico après l’ouragan Maria, à la Nouvelle Orléans après Katrina.

Peu de jours nous séparent du référendum constitutionnel du 24 février. Se trouve-t-il quelqu’un pour douter du fait que la même machinerie tentera d’obtenir de nouvelles « victoires » en forme de « grève de la faim », « crise migratoire » ou « atteinte à la liberté d’expression » ? Se trouve-t-il quelqu’un pour douter que le 25 février ils seront à nouveau en train de justifier un énième échec ?

Iroel Sanchez

Traduction Maïté Pinero

»» https://lapupilainsomne.wordpress.com/2019/02/15/usa-vs-cuba-de-victor...

1) https://lapupilainsomne.wordpress.com/2013/11/17/los-congelados-en-la-...

2) https://lapupilainsomne.wordpress.com/2019/02/04/lista-de-manipulacion...

3) https://www.vsj.com/articles/u-s-push-to-oust-venezuelas-maduro-marks-...


URL de cet article 34599
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Victor Hugo à La Havane
Maxime VIVAS
Victor Hugo a pris parti pour Cuba, dans des textes admirables en faveur des femmes cubaines et pour fustiger l’armée d’occupation espagnole pendant qu’en Europe il portait le fer rouge de ses vers au front de l’injustice. Le poète a su associer son talent d’écriture, ses dons de visionnaire et ses penchants humanistes pour bâtir, dans cette complétude humaine, une oeuvre par cela frappée du sceau du génie. On découvrira ici qu’avec lui, des dizaines d’autres Français glorieux ont tissé des liens (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si les lois de Nuremberg étaient appliquées, chaque président des Etats-Unis de l’après-guerre aurait été pendu.

Noam Chomsky

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.