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Élections au Chili

Demain dimanche 19 novembre, des millions de chiliennes et chiliens vont élire leur président, leurs députés et leurs sénatrices et sénateurs.

La Constitution en vigueur est cependant toujours celle promulguée par Pinochet contre vents et marées. Tous les gouvernements précédents n’ont pas su ou pas pu l’abroger, faute de volonté ou de majorité indispensable. A aucun moment, les gouvernants ont su entendre la clameur populaire demandant une nouvelle Constitution issue d’une Assemblée Constituante.

Le seul fait nouveau est que les chiliens de l’extérieur vont pouvoir participer au scrutin présidentiel bien que le million d’exilés rentrés au pays ne voient souvent pas de légitimité à participer à ce jeu de dupes où la notion de gauche et de droite n’est, en fait, que le reflet de la même idéologie néo-libérale.

Le favori, Sebastián Piñera, ex-président, incarne le rêve doré de la droite sud-américaine. Son principal adversaire, Alejandro Guillier, candidat d’une gauche molle héritière de Lagos et Bachelet, sans programme nouveau, dont la seule consigne est de voter pour lui en agitant le spectre du retour de la droite au pouvoir, ne semble pas en mesure de l’emporter. Bien qu’une troisième force fasse irruption dans le paysage politique dans une coalition multiforme appelée Frente Amplio, elle n’est en réalité qu’une résurgence de ce que nous avons connu sous l’appellation Front de Gauche et qui a donné les succès que l’on connaît.

En bref, quel que soit le résultat, le Chili n’est pas sorti de l’ornière néo-libérale dans laquelle il s’est engagé sous la dictature de Pinochet et dont l’issue semble bien lointaine.

Enfin, nous adressons tous nos encouragements à nos camarades qui, envers et contre tout, se présentent aux élections législatives et sénatoriales et qui ont accompli un travail acharné dans l’espoir de ranimer la flamme d’un Chili nouveau.

Christian Rodriguez

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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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