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A Dallas, la police a utilisé pour la première fois un « robot tueur »

(Titre repris par une grande partie de la presse française).

Alors ça y est. Après que les auteurs de S.F. L’ont longuement imaginé, que ceux de B.D. l’ont dessiné et que les cinéastes l’ont mis en scène, on l’a enfin, ce robot capable de tuer à distance, sans faire courir de risques aux forces de l’ordre. Implacable, invincible et sans états d’âme. Enfin des savants innovants, des ingénieurs talentueux et des techniciens aux ordres l’ont mis au point, nonobstant les mises en garde (cf. Lettre ouverte de S. Hawking, N. Chomsky... IJCAI 2015). A peu prés au point, quoi ; les ajustements se feront à l’usage, au vu des bavures inévitables. Puis les commentaires des « usagers » sur Tweeter permettront d’améliorer le produit.

Bien sûr, certains des frères de cet Andros (son petit nom) agissaient déjà sur des champs de bataille ; mais pas encore en ville pour le maintien de l’ordre. Et bien sûr, ce précieux auxiliaire est encore télécommandé et non autonome : il ne décide pas encore en son âme et conscience sur qui il peut ou ne peut pas tirer. Mais il semble clair que de perfectionnement en amélioration, il y aura très bientôt de fort bons arguments pour progresser dans ce sens. Ne serait-ce que la rapidité de « décision » et d’exécution qui repose encore sur de fragiles humains.

Il reste maintenant à ses promoteurs à nous persuader qu’il n’est là que pour « notre sécurité », entre les mains d’une puissance policière bienfaisante. Preuve à l’appui, puisque le voici livré à la police US qui ne tue pas davantage qu’un millier de citoyens par an (enquête du Washington Post, décembre 2015).

Il reste aussi à nous persuader que nous vivons dans un monde policé, ou la « démocratie » et la « citoyenneté » sont acquises pour les siècles des siècles.
Au grand jamais cet attirail de caméras omniprésentes, de bases de données omniscientes, de cartes d’identité infalsifiables... et de robots tueurs ne seront entre de mauvaises mains. Plus jamais au grand jamais aucun état policier ne prendra la place des humanistes ministres de l’intérieur de nos « démocraties ». Aucun ne pourchassera plus jamais tantôt des boucs-émissaires, juifs comme sous Vichy, maghrébins comme en 1961, roms, réfugiés ou immigrés divers, tantôt surtout ses opposants politiques, comme au Chili, en Argentine, en Tunisie, ou ailleurs... et il n’y a pas si longtemps en Europe même.

Bien heureusement. Car dotés de cet arsenal destiné à assurer « notre sécurité », un tel régime serait d’une « efficacité » inégalable, et aucun suspect ou ennemi de l’intérieur ne lui échapperait. Souhaitons aussi, si la France devait acquérir un jour un tel « concentré de technologie », qu’aucun dirigeant zélé ne propose cette belle innovation à un régime ami pour le faire profiter du savoir faire français pour régler les questions sécuritaires...

Gérard Collet
Grenoble

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Hélène Berr. Journal. Paris, Tallandier, 2008.
Bernard GENSANE
Sur la couverture, un très beau visage. Des yeux intenses et doux qui vont voir l’horreur de Bergen-Belsen avant de se fermer. Une expression de profonde paix intérieure, de volonté, mais aussi de résignation. Le manuscrit de ce Journal a été retrouvé par la nièce d’Hélène Berr. A l’initiative de Jean Morawiecki, le fiancé d’Hélène, ce document a été remis au mémorial de la Shoah à Paris. Patrick Modiano, qui a écrit une superbe préface à ce texte, s’est dit « frappé par le sens quasi (…)
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