@ Dwaabala
que ça puisse s’écouler sur un marché peu importe pour quelle raison,
C’est exactement ce qui s’appelle répondre à un besoin.
Non c’est précisément ce qui se nomme répondre à la demande du marché, quitte à créer de toutes pièces cette demande avec le secret espoir d’en faire un besoin, un besoin tout ce qu’il y a de plus artificiel, conditionné par la nécessité d’écouler une marchandise ; à moins que cela soit d’une évidence telle qu’il faille intérioriser tous le processus de communication et faire siennes les attentes du capitalisme financier néo-libéral (dans quel camp es-tu déjà ?).
Sur la morale : d’une part il me faut confondre des affirmations péremptoires telles que : « La morale en général est une notion vide de sens. Il n’y a de morale que de classe. »
Et d’autre part je dois confondre la sortie aisée que constitue cette affirmation : « Une morale réellement humaine, placée au-dessus des oppositions de classe et de leur souvenir, ne devient possible qu’à un niveau de la société où on a non seulement vaincu, mais oublié pour la pratique de la vie, l’opposition des classes. »
Alors place à la sémantique et nous verrons. Qu’est-ce que la morale ?
Si ce n’est définir ce qui représente un bien ou un bienfait, alors je ne sais pas ce que c’est.
S’agit-il de définir ce qui représente un bienfait uniquement pour soi, dans une sorte de morale égoïste ? Peut être pour l’individu, ce n’est pas ce qui intéresse la société, encore moins l’humanisme.
Alors d’emblée nous pouvons distinguer deux morales, celle que l’on tient pour soi et celle que l’on tient pour les autres, et déjà on distingue un paradoxe : ce qui sera un bien pour l’ensemble ne sera pas systématiquement un bien pour les parties, est-ce dés lors toujours un bien ?
L’intérêt général n’est pas forcément compatible avec les intérêts individuels et si nous* voulons défendre l’intérêt général nous devrons faire des concessions sur notre intérêt individuel, pour le bien de tous. Le paradoxe est levé.
Alors la morale de classe, si elle n’est pas intéressée à l’intérêt général mais à ses propres intérêts nous intéresse au moins autant que les intérêts égoïstes individuels ; nous n’attendons pas que ces intérêts là disparaissent, comme certains attendent le messie, nous attendons qu’ils se plient à l’intérêt général, et ils le feront, de gré ou de force car nous* avons décidé que l’intérêt général est prépondérant sur les intérêts individuels puisque aucun d’entre nous ne peut se prévaloir de valoir plus qu’un autre, en tous cas s’il ne souhaite pas de mal.
Ainsi la lutte pour la morale ne fait qu’un avec la lutte de classe et cette lutte détermine le sens moral de la société.
(société dont je suis le produit social et où j’ai choisi mon camp)
* où nous = citoyens conscients (y compris des enjeux moraux) = prolétariat (puisque le prolétariat ne saurait être la classe opposée au capitalisme puisque nous entendons bien capitaliser la valeur du capital humain humaniste) (le prolétariat est la part des citoyens qui se soucient de l’intérêt général et constitue de fait une classe sociale puisque possédant un intérêt commun)