RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
17 

Comment lutter contre la propagande occidentale

« ...Lorsqu’une maison est attaquée par des brigands, qu’un village est envahi par des gangsters, que de la fumée, des flammes et des cris sortent de partout, pouvons-nous nous permettre le luxe de prendre le temps de calculer, d’analyser et de rechercher des solutions logiques, éthiques, globales et objectives complètes ? » Andre Vltchek

D’abord, ils commencent par fabriquer des mensonges monstrueux puis nous disent d’être objectifs !

L’amour est-il objectif ? La passion est-elle objective ?

Les rêves sont-ils défendables, logiquement et philosophiquement ?

Lorsqu’une maison est attaquée par des brigands, qu’un village est envahi par des gangsters, que de la fumée, des flammes et des cris sortent de partout, pouvons-nous nous permettre le luxe de prendre le temps de calculer, d’analyser et de rechercher des solutions logiques, éthiques, globales et objectives complètes ?

Je suis fermement convaincu que non. Nous sommes obligés de nous battre contre ceux qui incendient nos maisons, de frapper avec force ceux qui tentent de violer nos femmes, et de répondre au feu par le feu à chaque fois que des innocents sont massacrés.

Lorsque la force la plus puissante et la plus destructrice du globe mobilise tout son pouvoir de persuasion, faisant flèche de tout bois, depuis les grands médias jusqu’aux institutions pédagogiques, pour justifier ses crimes, lorsqu’elle répand sa propagande empoisonnée et ses mensonges pour opprimer le monde et anéantir tout espoir, est-ce que nous prenons du recul ? Est-ce que nous nous lançons dans un travail incessant et approfondi sur des récits précis et objectifs ? Est-ce que nous opposons au mensonge et à la propagande notre propre version des faits, renforcée par notre intuition, notre passion et nos rêves d’un monde meilleur ?

***

L’Empire ment continuellement. Il ment le matin, pendant la journée, le soir et même la nuit, quand la plupart des gens dorment profondément. Il le fait depuis des décennies et même des siècles. Pour les tromperies à grande échelle, il s’en remet à d’innombrables propagandistes, qui se présentent comme universitaires, enseignants, journalistes et intellectuels. En matière de désinformation, on a atteint la perfection. La publicité occidentale (si admirée et exploitée par les nazis allemands) a certaines racines communes avec la propagande, bien que celle-ci soit plus ancienne et plus achevée.

Il semble que même certains dirigeants de l’Empire en soient aujourd’hui arrivés à croire à la plupart de leurs inventions – sans parler de la plupart des citoyens ordinaires. Sinon, comment parviendraient-ils à dormir ?

L’appareil de propagande occidental est extrêmement efficace. Il est également brillant dans sa manière de veiller à ce que ses inventions soient transmises, diffusées et acceptées aux quatre coins du monde. Le système par lequel la désinformation se répand est incroyablement complexe. Sur tous les continents, des médias et des universitaires serviles usent de tout leur pouvoir pour garantir qu’une seule version des faits soit autorisée à pénétrer le cerveau de milliards d’individus.

Résultat : lâcheté intellectuelle et ignorance, partout dans le monde, mais en particulier en Occident et dans ses États vassaux.

***

Nous, les opposants au régime, que sommes-nous censés faire ?

Premièrement, les choses sont moins désespérées qu’elles ne l’ont été.

Nous ne sommes plus dans le monde unipolaire morbide du début des années 1990. Aujourd’hui, le Venezuela, la Russie, la Chine et l’Iran soutiennent de puissants médias opposés à l’Empire. De puissantes chaînes de télévision ont vu le jour : RT, Press TV, TeleSUR et CCTV. D’énormes magazines en ligne et sites en anglais, aux États-Unis, au Canada et en Russie révèlent également les mensonges des agents de propagande officiels de l’Occident. Des noms tels que Counterpunch, Information Clearing House, Global Research, Veterans News, Strategic Culture ou New Eastern Outlook viennent aussitôt à l’esprit. En outre, des centaines de sites importants font de même en espagnol, en chinois, en russe, en portugais et en français.

La lutte pour un monde intellectuellement multipolaire est engagée. C’est une lutte acharnée et sans merci ! C’est une bataille décisive, tout simplement parce que les métastases du cancer de la propagande occidentale se sont répandues partout. Elles ont contaminé tous les continents, et même certains des pays et des cerveaux les plus courageux en lutte contre l’impérialisme et le fascisme occidentaux. Personne n’est à l’abri. Franchement, nous sommes tous contaminés.

Faute de remporter cette bataille, en commençant par identifier et prouver clairement que leur discours est mensonger puis en proposant une vision humaniste empreinte de compassion, nous ne pouvons même pas rêver d’une révolution ni de tout autre changement notable de l’état du monde.

***

Comment remporter la victoire ? Comment convaincre les masses, les milliards d’individus qui constituent l’humanité ? Comment leur ouvrir les yeux et leur montrer que le régime occidental est malhonnête, vicié et destructeur ? La majeure partie de l’humanité est accro à la propagande de l’Empire. Cette propagande n’est pas seulement le fait des médias mainstream, mais également de la musique populaire, des feuilletons télévisés, des réseaux sociaux, de la publicité, du consumérisme, des tendances de la mode et de tout autre moyen dissimulé. Elle revêt aussi les habits d’une soupe culturelle, religieuse et médiatique qui conduit à la stupeur émotionnelle et intellectuelle. À l’instar d’une drogue hautement addictive, elle est administrée régulièrement et avec persistance.

Sommes-nous en mesure de contrer la tactique et la stratégie de cet Empire brutal et destructeur par notre honnêteté, la recherche, le compte rendu d’enquêtes méticuleuses sur les faits ?

L’Empire pervertit les faits. Il ne cesse de répéter ses mensonges dans les haut-parleurs et sur les écrans. Il les clame des milliers et des milliers de fois, jusqu’à ce qu’elles envahissent les cerveaux et jusqu’au plus profond du subconscient.

Bonne volonté, honnêteté naïve, asséner la vérité au pouvoir : tout cela peut-il changer la face du monde et le pouvoir lui-même ? J’en doute fort.

L’Empire et son pouvoir sont illégitimes et criminels. À quoi sert la franchise avec un gangster ? Franchement ? C’est aux peuples, aux masses qu’il faut dire la vérité, pas à ceux qui terrorisent le monde.

En adressant la parole aux méchants, en les suppliant d’arrêter de torturer les autres, nous ne faisons que légitimer leurs crimes et reconnaître leur pouvoir. En essayant d’apaiser les gangsters, les gens se mettent à leur merci.

Et cela, je le refuse absolument !

***

Pour emporter l’adhésion de milliards d’individus, nous devons les inspirer, les enflammer. Nous devons les provoquer, les embrasser, leur faire honte, les faire rire et les faire pleurer. Nous devons veiller à ce qu’ils aient la chair de poule lorsqu’ils regardent nos films, lisent nos livres et nos essais, ou lorsqu’ils écoutent nos discours.

Nous devons les désintoxiquer, leur faire retrouver l’usage des sens et réveiller leurs instincts.

La vérité nue est inopérante. Le poison instillé par nos adversaires s’est enfoncé trop profondément. La plupart des gens sont trop léthargiques et insensibles aux vérités simples, énoncées tranquillement.

Nous avons essayé. D’autres aussi ont essayé. Une de mes connaissances (mais certainement pas un camarade), John Perkins, ancien apparatchik US formé par le Département d’État, a rédigé un long compte rendu de ses actes épouvantables en Équateur, en Indonésie et ailleurs, Les confessions d’un assassin financier. Il s’agit d’un compte rendu méticuleux de la manière dont l’Occident déstabilise les pays pauvres par la corruption, l’argent, l’alcool et le sexe. Ce livre s’est vendu à des millions d’exemplaires dans le monde. Pourtant, rien n’a changé ! Il n’a pas déclenché de révolution populaire aux États-Unis. On n’a assisté à aucune protestation, à aucune demande de changement de régime à Washington.

Dernièrement, j’ai publié deux ouvrages académiques, ou du moins semi-académiques, truffés de détails, de citations et de notes de bas de page : l’un traitait de l’Indonésie, l’un des pays utilisés par l’Occident comme modèle pour effrayer le reste du monde après le coup d’État militaire appuyé par les États-Unis en 1965. Ce coup d’État a fait 2 à 3 millions de victimes. La vie intellectuelle a été assassinée, et le quatrième pays le plus peuplé du monde a été lobotomisé. Cet ouvrage est intitulé Indonesia – Archipelago of Fear (Indonésie – L’archipel de la peur). Le second, unique en son genre car il traite d’une très grande partie du monde, à savoir la Polynésie, la Mélanésie et la Micronésie Oceania – Neocolonialism, Nukes and Bones (Océanie – Néocolonialisme, bombes nucléaires et ossements), montre comment les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la France ont littéralement divisé et détruit les cultures et les peuples des îles du Pacifique Sud. Aujourd’hui, mes livres sont utilisés dans l’enseignement, mais le nombre de gens influencés par les faits exposés est très limité. Les élites d’Indonésie et d’Océanie ont veillé à ce que ces livres ne soient pas lus par un grand nombre de gens.

J’ai passé de nombreuses années à faire des recherches, enquêter et compiler les faits. L’efficacité révolutionnaire de mon travail universitaire est, je dois bien l’admettre, quasiment nulle.

Ce n’est pas difficile à constater : lorsque j’écris un essai, bien construit et émouvant, qui exige que justice soit rendue, qui accuse l’Empire de meurtre et de vol, il est lu par des millions de gens sur tous les continents et traduit dans des dizaines de langues !

Pourquoi est-ce que j’écris cela, pourquoi partager cela avec mes lecteurs ? Parce que nous devons tous être réalistes. Nous devons voir et comprendre ce que les gens veulent – ce qu’ils exigent. Ils sont malheureux et terrifiés. La plupart ne savent même pas pourquoi. Ils détestent le système, ils sont seuls, frustrés ; ils savent qu’on leur ment et qu’on les exploite. Pourtant, ils ne parviennent pas à cerner ces mensonges. Quant aux ouvrages universitaires qui en font état, ils sont trop complexes. La plupart des gens n’ont pas le temps de lire des milliers de pages indigestes ou n’ont pas reçu une instruction suffisante pour comprendre ce qu’ils lisent.

Notre devoir est donc de nous adresser à ces gens, qui représentent la majorité. Sinon, quel genre de révolutionnaires sommes-nous ? Après tout, nous sommes censés créer pour nos frères et sœurs, pas pour une poignée de chercheurs universitaires, surtout quand on sait que la plupart des universités sont au service de l’Empire, qu’elles ne font que régurgiter une nomenclature officielle et des démagogues aux ordres.

***

L’Empire parle, écrit puis répète à l’envi des mensonges éhontés sur ses bienfaits et le caractère exceptionnel de son régime, ou bien sur les maux que représentent l’Union soviétique, la Chine, l’Iran, le Venezuela, la Corée du Nord ou Cuba. Il le fait quotidiennement. Tout est fait pour que quasiment chaque être humain ait sa dose de toxine au moins plusieurs fois par jour.

Nous estimons devoir réagir. Alors, nous commençons à passer plusieurs années de notre vie à prouver méticuleusement, pas à pas, que la propagande de l’Empire est soit un énorme mensonge, soit de l’exagération, soit les deux. Au fur et à mesure que nous compilons nos arguments, nous publions les résultats chez un petit éditeur quelconque, le plus souvent sous la forme d’un petit livre peu épais. Cependant, presque personne ne le lit à cause de sa diffusion restreinte, parce que les faits constatés sont généralement trop complexes et difficiles à digérer, ou simplement parce que les faits en question ne choquent plus personne [ou parce que les gens ne veulent peuvent pas les entendre, NdT]. Un millions d’innocents de plus assassinés quelque part en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie ? Et à part ça, quoi de neuf ?

En effectuant un travail de recherche honnête et approfondi, en disant la vérité sans fard, nous estimons faire un excellent travail professionnel et scientifique. Et pendant ce temps-là, les agents de propagande de l’Empire sont morts de rire en nous regardant ! Nous ne représentons guère de danger pour eux. Ils n’ont aucune difficulté à l’emporter !

Pourquoi cela ? La vérité dans tous ses détails n’a donc aucune importance ?

Si, elle en a, au moins du point de vue de principes supérieurs. C’est important sur le plan de l’éthique. C’est important sur le plan moral. C’est important sur le plan philosophique.

C’est cependant moins important sur le plan stratégique, car nous sommes engagés dans une guerre idéologique. La vérité, elle, conserve toute son importance quoi qu’il advienne. Cependant, ce doit être une vérité simplifiée, digeste, présentée avec une forte charge émotionnelle.

Lorsque la perte des repères moraux s’empare du monde, sans la moindre pitié, lorsque des millions d’innocents meurent, ce qui compte, c’est d’abord d’arrêter le massacre en identifiant les meurtriers puis en les arrêtant.

Le langage doit être fort, les émotions, brutes. 

Face à des hordes meurtrières, la poésie, les chansons chargées d’émotions et les hymnes patriotiques ont toujours été plus efficaces que les études universitaires approfondies. Il en va de même avec les romans et les films politiques, les documentaires passionnés, et même les dessins animés et les affiches provocateurs.

Certains ne manqueront pas de poser la question suivante : « Mais alors, s’ils mentent, devons-nous mentir aussi ? » Non ! Nous devons au contraire rester le plus fidèles possible à la vérité. Toutefois, il convient d’abréger notre message, afin qu’il soit compris des masses et non d’une élite triée sur le volet.

Cela n’implique pas pour autant que la qualité de notre travail doive en pâtir. Il est souvent plus difficile d’atteindre la simplicité que de rédiger des travaux encyclopédiques comportant des milliers de notes de bas de page.

L’ouvrage de Sun Tsu, L’art de la guerre, est court. Ce n’est guère plus qu’un pamphlet qui va directement à l’essentiel. On peut en dire autant du Manifeste du parti communiste et de l’article J’accuse !

Il n’est pas impératif que notre travail révolutionnaire soit bref, mais il doit être présenté sous une forme compréhensible par le plus grand nombre. Je fais constamment de nouvelles expériences sur la forme, mais sans jamais sacrifier le fond. Le livre Exposing Lies of the Empire que j’ai publié dernièrement comporte plus de 800 pages. J’ai toutefois veillé à ce qu’il soit truffé de témoignages captivants, d’individus habitant les quatre coins du monde, et de descriptions très vivantes à la fois des victimes et des tyrans. Je ne tiens pas à ce que la poussière s’accumule sur mes livres dans des bibliothèques universitaires. Je veux faire bouger les gens.

***

Je suis fermement convaincu qu’il n’est pas impératif de perdre du temps avec l’objectivité dans une bataille, idéologique ou autre, quand l’enjeu est la survie de l’humanité.

Les mensonges de l’ennemi doivent être dévoilés. Ce sont des mensonges monstrueusement toxiques.

Lorsque la destruction prendra fin, que des millions d’hommes, de femmes et d’enfants innocents cesseront d’être sacrifiés, nous pourrons toujours revenir à nos chers concepts philosophiques complexes pour nous immerger dans les détails et les nuances.

Avant de remporter la bataille finale sur l’impérialisme, le nihilisme, le fascisme, l’exceptionnalisme, l’égoïsme et l’avidité, nous devons employer nos armes les plus puissantes : notre vision d’un monde meilleur, notre amour pour l’humanité et notre soif de justice. Notre détermination et nos convictions doivent être présentées de manière forte, même dogmatique ; notre discours doit être imaginatif, artistique, puissant !

Camarades, il y a le feu ! Toute la ville est en flammes. Toute la planète est pillée, dévastée, lobotomisée.

Ce n’est pas avec des armes nucléaires et des navires de guerre que nous pouvons affronter les fanatiques. En revanche, notre talent, nos muses et nos cœurs sont là, prêts à se lancer dans la bataille.

Soyons plus malins que nos ennemis et faisons en sorte que le monde entier se moque d’eux ! Vous les avez vus, ces losers patriotes, ces bouffons de PDG ? Vous les avez écoutés, ces premiers ministres et ces présidents, ces valets du marché ? Laissez-nous convaincre les masses que leurs tyrans – les impérialistes, les néo-colonialistes et tous leurs prédicateurs dogmatiques – ne sont rien d’autres que de pitoyables guignols, avides et toxiques. Discréditons-les. Ridiculisons-les.

Ils spolient et tuent des millions de gens. Le moment est venu au moins de leur pisser dessus !

Pour lutter contre la propagande occidentale, commençons par révéler qui est derrière elle. Le moment est venu de livrer des noms.

Faisons de cette révolution un événement plein d’imagination et de rigolade !

Andre Vltchek

Andre Vltchek est philosophe, romancier, réalisateur et journaliste d’investigation. Il a couvert guerres et conflits dans des dizaines de pays. i>Ses derniers livres parus sont : Exposing Lies Of The Empire et Fighting Against Western Imperialism. i>Discussion avec Noam Chomsky : On Western TerrorismPoint of No Return est un roman politique acclamé par la critique. Oceania traite de l’impérialisme occidental dans le Pacifique sud. Enfin, son livre provocateur sur l’Indonésie : Indonesia – The Archipelago of Fear.

Andre réalise des films pour teleSUR et Press TV. Après avoir passé de nombreuses années en Amérique Latine et en Océanie, Vltchek réside et travaille aujourd’hui en Extrême-Orient et au Moyen-Orient. Vous pouvez le contacter sur son site Internet ou sur Twitter.

Traduit par Gilles Chertier, relu par jj pour le Saker Francophone

»» http://lesakerfrancophone.net/comment-lutter-contre-la-propagande-occidentale/
URL de cet article 28665
   
Même Auteur
Point de non-retour
Andre VLTCHEK
LE LIVRE : Karel est correspondant de guerre. Il va là où nous ne sommes pas, pour être nos yeux et nos oreilles. Témoin privilégié des soubresauts de notre époque, à la fois engagé et désinvolte, amateur de femmes et assoiffé d’ivresses, le narrateur nous entraîne des salles de rédaction de New York aux poussières de Gaza, en passant par Lima, Le Caire, Bali et la Pampa. Toujours en équilibre précaire, jusqu’au basculement final. Il devra choisir entre l’ironie de celui qui a tout vu et (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ce qui distingue principalement l’ère nouvelle de l’ère ancienne, c’est que le fouet commence à se croire génial.

Karl Marx

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.