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Ukraine et les néo-nazis

Depuis les graves protestations qui ont éclaté en Ukraine en février les médias occidentaux, en particulier aux États-Unis, ont sérieusement minimisé le fait que les suspects habituels - le triumvirat États-Unis / Union européenne / OTAN – sont dans le même camp que les néo-nazis. Aux États-Unis, il a été impossible d’en trouver mention. Je suis sûr que si un sondage sur cette question était réalisé aux États-Unis, il révélerait une ignorance quasi totale sur les nombreuses actions néo-nazies, notamment les appels publics tuer « les Russes, les communistes et les juifs ». Mais la semaine dernière, le sale petit secret a en quelque sorte montré le bout de son nez.

Le 9 Septembre NBCnews.com a indiqué que « la télévision allemande montre des symboles nazis sur les casques des soldats ukrainiens ». La station allemande a montré des images d’un soldat portant un casque de combat avec les « runes SS » des célèbres corps d’élite en uniforme noir d’Hitler. (Les runes sont les lettres d’un alphabet utilisé par les anciens peuples germaniques.) Un deuxième soldat a été montré avec une croix gammée sur son casque.

Le 13, le Washington Post a montré une photo de la chambre d’un membre du bataillon Azov, une des unités paramilitaires ukrainiennes qui combattent les séparatistes pro-russes. Sur le mur au-dessus du lit se trouve une grande croix gammée. Mais ne vous inquiétez pas car le quotidien a cité le chef de peloton qui précise que les soldats adoptent des symboles et des notions extrémistes dans le cadre d’une sorte de « romantisme ».

Pourtant, c’est le président russe Vladimir Poutine qui est comparé à Adolf Hitler par tout le monde, du prince Charles à la princesse Hillary, en raison de l’incorporation de la Crimée dans la Russie. Sur cette question, M. Poutine a déclaré :

Les autorités de Crimée se sont appuyées sur le précédent bien connu du Kosovo, un précédent que nos partenaires occidentaux ont créé eux-mêmes, de leurs propres mains pour ainsi dire. Dans une situation absolument semblable à celle de la Crimée, ils ont jugé que la sécession du Kosovo de la Serbie était légitime, en faisant valoir partout qu’aucune autorisation des autorités centrales du pays n’est nécessaire pour une déclaration unilatérale d’indépendance. Le tribunal international de l’ONU, fondée sur l’article 2 de l’article 1 de la Charte des Nations Unies, s’est déclaré d’accord et dans sa décision du 22 Juillet 2010 a noté ce qui suit, et je cite textuellement : Aucune interdiction générale ne peut être opposée à la pratique de la sécurité Conseil en ce qui concerne les déclarations unilatérales d’indépendance.

Les comparaisons de Poutine avec Hitler sont éclipsées par les histoires de Poutine l’envahisseur (Vlad l’Empaleur ?). Pendant des mois, les médias occidentaux ont battu les tambours sur la Russie ayant (en fait) envahi l’Ukraine. Je recommande la lecture de « Comment savoir si la Russie a envahi l’Ukraine ? » par Dmitry Orlov

Et gardez à l’esprit l’encerclement de la Russie par l’OTAN. Imaginez la Russie installant des bases militaires au Canada et au Mexique, de l’Atlantique au Pacifique. Rappelez-vous ce qu’une base soviétique à Cuba a provoqué.

Les États-Unis ont-ils déjà donné un bon exemple ?

Depuis ce jour fatidique du 11 Septembre 2001, l’objectif principal des relations publiques des États-Unis a été de discréditer l’idée que l’Amérique avait mérité ce qui lui arrivait en raison de ses nombreux actes politiques et militaires d’agression. Voici notre héros préféré à tous, George W. Bush, qui s’exprimait un mois après le 11/9 :

« Comment répondre lorsque je vois que dans certains pays islamiques il y a une haine viscérale de l’Amérique ? Je vais vous dire comment je réponds : je suis étonné. Je suis étonné de voir une telle incompréhension de ce qu’est notre pays que les gens nous haïssent. Je suis - comme la plupart des Américains, je n’arrive tout simplement pas à le croire parce que je sais combien nous sommes bons ».

Merci, George. Maintenant, prenez vos pilules.

Moi et d’autres historiens de la politique étrangère des États-Unis ont documenté en détail les déclarations de terroristes anti-américains qui ont clairement fait savoir que leurs actions étaient menées en représailles de décennies d’abominations internationales de la part de Washington. Mais les responsables et les médias américains ignorent régulièrement ces éléments et s’accrochent à la ligne du parti selon laquelle les terroristes sont tout simplement cruels et rendus fous par la religion ; ce que beaucoup d’entre eux sont, en effet, mais cela ne change rien quant aux faits politiques et historiques.

Cette mentalité américaine semble être bel et bien vivante. Au moins quatre otages détenus en Syrie récemment par des militants de l’État islamique, dont le journaliste américain James Foley, ont été torturés par simulation de noyade pendant leur captivité. Le Washington Post a cité un responsable américain : « l’EI est un groupe qui crucifie régulièrement et décapite les gens. Suggérer qu’il existe une corrélation entre la brutalité de l’EI et les actions passées des États-Unis est ridicule et alimente leur propagande tordue. »

Le Post, cependant, a peut-être légèrement évolué, en ajoutant que les « militants de l’état ​​islamique ... semblent imiter la technique de la CIA de simulations de noyade (waterboarding) pour interroger des terroristes présumés après les attentats du 11 septembre 2001. »

Conférence donnée par William Blum à une journée d’études sur la politique étrangère américaine, American University, Washington, DC, le 6 Septembre 2014

Chacun d’entre vous, j’en suis sûr, a rencontré beaucoup de gens qui soutiennent la politique étrangère des Etats-Unis, et avec qui vous avez débattu à n’en plus finir. Vous soulignez toutes les horreurs, les unes après les autres, du Vietnam à l’Irak. Des bombardements et invasions épouvantables aux violations du droit international et la torture. Mais rien n’y fait. Rien ne les fait douter.

Pourquoi ? Sont-ils tout simplement stupides ? Je pense qu’une meilleure réponse est qu’ils ont des idées préconçues. Consciemment ou inconsciemment, ils ont certaines croyances fondamentales sur les Etats-Unis et sa politique étrangère, et si vous n’abordez pas ces croyances fondamentales, vous pourriez aussi bien parler à un mur.

Le plus fondamental de ces croyances, je pense, est une conviction profonde que peu importe ce que les États-Unis font à l’étranger, peu importe la mauvaise tournure des choses, peu importe l’horreur qui en découle, le gouvernement des États-Unis est malgré tout motivé par de bons sentiments. Les dirigeants américains peuvent certes faire des erreurs, quelques gaffes, ils peuvent mentir, ils peuvent même à l’occasion causer plus de tort que de bien, mais tout ça part d’un bon sentiment. Leurs intentions sont toujours louables, nobles même. La grande majorité des Américains en sont certains.

Frances Fitzgerald, dans sa célèbre étude des manuels scolaires américains, a résumé le message de ces livres : «  Les Etats-Unis ont été une sorte d’Armée du Salut pour le reste du monde : tout au long de l’histoire, ils n’ont pratiquement fait qu’aider les pauvres, les ignorants, et les pays malades. Les États-Unis ont toujours agi de manière désintéressée, toujours avec les objectifs les plus louables ; ils ont toujours donné et jamais pris ».

Et les Américains se demandent sincèrement pourquoi le reste du monde ne voit pas combien l’Amérique a été bienveillante et pleine d’abnégation. Et même beaucoup de gens qui prennent part au mouvement anti-guerre ont du mal à se défaire un peu de cet état d’esprit ; ils manifestent pour stimuler Amérique - l’Amérique qu’ils aiment et adorent et à qui ils font confiance - ils marchent pour encourager cette noble Amérique de revenir sur la voie de bonté.

Beaucoup de citoyens succombent à la propagande du gouvernement américain pour justifier ses actions militaires aussi souvent et aussi naïvement que Charlie Brown succombe pour le ballon de Lucy.

Les Américains sont comme les enfants d’un chef de la mafia qui ne savent pas ce que fait leur père pour gagner sa vie, et ne veulent pas le savoir, mais se demandent ensuite pourquoi quelqu’un a jeté une bombe incendiaire à travers la fenêtre du salon.

Cette croyance fondamentale dans les bonnes intentions de l’Amérique est souvent liée à « l’exceptionnalisme américain ». Examinons combien la politique étrangère des États-Unis a été exceptionnelle. Depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les États-Unis ont :

 Tenté de renverser plus de 50 gouvernements étrangers, dont la plupart avaient été élus démocratiquement.
 Largué des bombes sur les populations de plus de 30 pays.
 Tenté d’assassiner plus de 50 dirigeants étrangers.
 Tenté de supprimer un mouvement populiste ou nationaliste dans 20 pays.
 Grossièrement interféré dans des élections démocratiques dans au moins 30 pays.
 Mené le monde par la torture ; non seulement par la torture appliquée directement par des Américains sur des étrangers, mais aussi par la fourniture de matériel de torture, de manuels de torture, de listes de personnes à torturer, et de conseils personnalisés par des formateurs américains, en particulier en Amérique latine.

C’est en effet exceptionnel. Aucun autre pays dans toute l’histoire ne peut prétendre à un tel bilan.

Alors la prochaine fois que vous vous retrouvez devant un mur... demandez lui ce que États-Unis auraient à faire en politique étrangère pour leur retirer son soutien. Qu’est-ce qui constituerait à ses yeux l’action de trop. Si cette personne mentionne quelque chose de vraiment mauvais, il y a de fortes chances que les États-Unis l’aient déjà fait, peut-être même à plusieurs reprises.

Gardez à l’esprit que notre chère patrie cherche avant tout à dominer le monde. Pour des raisons économiques, des raisons nationalistes, idéologiques, chrétiennes, et autres, l’hégémonie mondiale a depuis longtemps été l’objectif ultime de l’Amérique. Et n’oublions pas les puissants responsables de l’exécutif, dont les salaires, les promotions, les budgets et les futurs emplois bien rémunérés dans le secteur privé, dépendent de la guerre perpétuelle. Ces dirigeants ne sont pas particulièrement préoccupés par les conséquences de leurs guerres sur le monde. Ils ne sont pas forcément mauvais ; ils sont amoraux, comme l’est un psychopathe.

Prenez le Moyen-Orient et l’Asie du Sud. Les habitants de ces zones ont horriblement souffert de l’intégrisme islamique. Ce dont ils ont désespérément besoin sont des gouvernements laïcs, qui respectent les différentes religions. De tels gouvernements ont été effectivement au pouvoir dans un passé récent. Et quel a été le sort de ces gouvernements ?

Eh bien, à la fin des années 1970 et pendant une bonne partie des années 1980, l’Afghanistan a eu un gouvernement laïc qui était relativement progressiste, avec tous les droits pour les femmes, ce qui est difficile à croire, n’est-ce pas ? Mais même un rapport du Pentagone de l’époque a reconnu la réalité des droits des femmes en Afghanistan. Et qu’est-il arrivé à ce gouvernement ? Les Etats-Unis l’ont renversé, ce qui a permis aux talibans de prendre le pouvoir. Gardez donc cela à l’esprit la prochaine fois que vous entendez un responsable américain dire que nous devons rester en Afghanistan pour les droits des femmes.

Après l’Afghanistan, ce fut le tour de l’Irak, une autre société laïque, sous Saddam Hussein. Et les Etats-Unis ont renversé ce gouvernement aussi, et maintenant le pays est envahi par des djihadistes et fondamentalistes fous et sanguinaires de toutes sortes ; et les femmes qui ne sont pas complètement couvertes courent un risque sérieux.

Ensuite, ce fut le tour de la Libye ; encore une fois, un pays laïc, sous Mouammar Kadhafi, qui, comme Saddam Hussein, avait un côté tyrannique mais pouvait aussi de façon importante se montrer bienveillant et faire des choses merveilleuses pour la Libye et l’Afrique. Pour ne citer qu’un exemple, la Libye avait un rang élevé dans l’indice de développement humain des Nations Unies. Alors, bien sûr, les États-Unis ont renversé ce gouvernement aussi. En 2011, avec l’aide de l’OTAN, nous avons bombardé le peuple libyen presque tous les jours pendant plus de six mois. Et, une fois encore, nous avons ouvert la voie aux djihadistes messianiques. Comment tout cela finira pour le peuple de la Libye, Dieu seul le sait, ou peut-être Allah.

Et au cours des trois dernières années, les Etats-Unis ont fait de leur mieux pour renverser le gouvernement laïc de la Syrie. Et devinez quoi ? La Syrie est maintenant une aire de jeux et un champ de bataille pour toutes sortes de fondamentalistes ultra militants, y compris le nouveau préféré de tous, l’État Islamique. La montée de l’EI doit beaucoup à ce que les Etats-Unis ont fait en Irak, en Libye et en Syrie au cours des dernières années.

Nous pouvons ajouter à cette merveilleuse liste le cas de l’ex-Yougoslavie, autre gouvernement laïc renversé par les Etats-Unis, sous le couvert de l’OTAN, en 1999, ce qui a donné lieu à la création de l’État largement musulman du Kosovo, dirigé par l’Armée de libération du Kosovo (UCK). L’UCK était considérée comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France depuis des années, de nombreux rapports faisant état que l’UCK était armé et entraîné par Al-Qaïda, dans les camps d’Al-Qaïda au Pakistan, et ayant même des membres d’Al-Qaïda dans ses rangs luttant contre les Serbes de Yougoslavie. La principale préoccupation de Washington était d’asséner un coup à la Serbie, largement connue comme « le dernier gouvernement communiste en Europe ».

L’UCK est devenue célèbre pour les tortures, la traite des femmes, d’héroïne et d’organes ; encore un allié charmant de l’empire.

Quelqu’un qui nous observerait depuis l’espace pourrait penser que les Etats-Unis sont une puissance islamique qui fait de son mieux pour répandre la bonne parole - Allah Akbar !

Vous pourriez vous demander ce que tous ces gouvernements renversés avaient en commun pour devenir la cible de Washington. La réponse est qu’ils ne pouvaient pas être facilement contrôlés par l’empire ; ils ont refusé d’être des États soumis ; ils étaient nationalistes ; en un mot, ils étaient indépendants ; ce qui constitue un crime grave aux yeux de l’empire.

Donc, parlez de tout cela à notre défenseur hypothétique de la politique étrangère des Etats-Unis et voyez s’il croit encore que les Etats-Unis veulent le bien. S’il se demande depuis combien de temps ça dure, faites-lui remarquer qu’il serait difficile de nommer une seule dictature brutale de la seconde moitié du 20ème siècle qui n’a pas été soutenue par les Etats-Unis ; non seulement soutenue, mais souvent mise au pouvoir et maintenue au pouvoir contre la volonté de la population. Et au cours des dernières années aussi, Washington a soutenu des gouvernements très répressifs, comme l’Arabie saoudite, le Honduras, l’Indonésie, l’Egypte, la Colombie, le Qatar et Israël.

Et que pensent les dirigeants américains de leur propre bilan ? L’ancien secrétaire d’Etat Condoleezza Rice parlait probablement au nom de tout le club privé de notre leadership en politique étrangère lorsqu’elle a écrit en 2000 que, dans la poursuite de leur sécurité nationale, les États-Unis n’avaient plus besoin d’être guidés par « des notions de droit international et des normes » ou des «  institutions telles que les Nations Unies » parce que les Etats-Unis étaient « du bon côté de l’histoire. »

Permettez-moi de vous rappeler la conclusion de Daniel Ellsberg sur les Etats-Unis au Vietnam : « Nous n’étions pas dans le mauvais camp ; nous étions le mauvais camp ».

Eh bien, loin d’être du bon côté de l’histoire, nous avons en fait combattu - je veux dire littéralement engagés dans une guerre - du même côté qu’al-Qaïda et leurs descendants, à plusieurs reprises, à commencer par l’Afghanistan dans les années 1980 et 90, en appui aux Moujahedeen islamiques, ou guerriers saints.

Ils ont ensuite donné une assistance militaire, y compris un bombardement de soutien, en Bosnie et au Kosovo, tous deux soutenus par Al-Qaïda dans les conflits yougoslaves des années 1990.

En Libye, en 2011, Washington et les djihadistes avaient un ennemi commun, le colonel Kadhafi et, comme mentionné, les États-Unis ont bombardé le peuple libyen pendant plus de six mois, ce qui a permis aux djihadistes de contrôler des portions du pays ; et ils en sont désormais à se chamailler pour le reste. Ces alliés de guerre ont montré leur gratitude envers Washington en assassinant l’ambassadeur américain et trois autres Américains, apparemment de la CIA, dans la ville de Benghazi.

Puis, pendant quelques années au milieu et à la fin des années 2000, les États-Unis ont soutenu les militants islamistes dans la région du Caucase de la Russie, une région qui a connu plus que sa part de terreur religieuse qui remonte aux actions tchétchènes des années 1990.

Enfin, en Syrie, en tentant de renverser le gouvernement Assad, les Etats-Unis a combattu du même côté que plusieurs variétés de militants islamistes. A six reprises donc, les États-Unis se sont retrouvés alliés de guerre avec des forces djihadistes.

Je me rends compte que je vous ai donné une image très négative de ce que les Etats-Unis ont fait dans le monde, et c’est peut-être un peu difficile à avaler pour certains d’entre vous. Mais mon but était d’essayer de desserrer l’étau sur votre intelligence et vos émotions, étau avec lequel vous avez grandi - ou pour vous aider à aider les autres à le desserrer – et qui vous assure que votre bien-aimée Amérique veut le bien. La politique étrangère des Etats-Unis n’aurait pas beaucoup de sens pour vous tant que vous croirez à la noblesse de ses intentions ; tant que vous ignorez le modèle cohérent de recherche de la domination mondiale, une visée nationale de très longue date, connue auparavant sous d’autres noms tels que Manifest Destiny, le siècle américain, l’exceptionnalisme américain, la mondialisation, ou, comme Madeleine Albright a dit, « la nation indispensable » ... alors que d’autres, moins aimables, ont utilisé le terme « impérialiste ».

Dans ce contexte, je ne peux résister à donner l’exemple de Bill Clinton. Alors président, en 1995, il s’est senti en devoir de dire : « Quoi que nous puissions penser des décisions politiques de la guerre du Vietnam, les Américains courageux qui ont combattu et qui sont morts avaient de nobles intentions. Ils se sont battus pour la liberté et l’indépendance du peuple vietnamien. » Oui, c’est vraiment comme ça que nos dirigeants parlent. Mais qui sait ce qu’ils croient vraiment ?

Mon espoir est que beaucoup d’entre vous qui ne sont pas actuellement militants contre l’empire et ses guerres se joindront au mouvement anti-guerre comme je l’ai fait en 1965 contre la guerre au Vietnam. C’est ce qui m’a radicalisé, comme tant d’autres. Quand j’entends des gens d’un certain âge expliquer leur processus de perte de foi dans les Etats-Unis, c’est de loin le Vietnam qui est donné comme la cause principale. Je pense que si les pouvoir américains en place avaient su à l’avance comment leur « Oh quelle belle guerre » allait finir, ils n’auraient pas fait cette bévue historique monumentale. Leur invasion de l’Irak en 2003 montre qu’aucune leçon n’a été tirée du Vietnam, mais notre protestation constante contre les guerres et les menaces de guerre en Afghanistan, en Iran, en Syrie, et ailleurs ont peut-être – peut-être ! - enfin ouvert une brèche dans la terrible mentalité de guerre. Je vous invite tous à vous joindre à notre mouvement. Merci.

William Blum

Traduction "cela dit, même un mur dit moins de bêtises que le lecteur moyen du Monde" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

»» http://williamblum.org/aer/read/132
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"De toutes les ironies exprimées par la politique étrangère américaine, notre position vis-à -vis de Cuba est la plus paradoxale. Une forte dégradation de la situation économique a provoqué une poussée du nombre de Cubains entrant illégalement aux Etats-Unis.

Nous faisons tout ce que nous pouvons pour détériorer la situation économique et ainsi accroître le flux. Nous encourageons également cet exode en accordant aux Cubains, qui arrivent illégalement ou qui s’approchent par voie de mer, un statut de résident et une assistance pour s’installer.

Dans le même temps, nous n’avons pas respecté les quotas de visas pour les Cubains désireux d’immigrer aux Etats-Unis [...] quand Castro tente d’empêcher des cubains malheureux de quitter leur pays infortuné, nous l’accusons de violer des droits de l’homme. Mais quand il menace d’ouvrir grand les portes si nous continuons à accueillir sans limites des cubains sans visas - y compris ceux qui ont commis des actes de violence pour aboutir à leurs fins - nous brandissons des menaces imprécises mais aux conséquences terribles. "

Jay Taylor, responsable de la section des intérêts américains à Cuba entre 1987 et 1990, in "Playing into Castro’s hands", the Guardian, Londres, 9 août 1994.

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