@ Sebastien Perron
Ah !ah !ah ! : "Antiaméricanisme primaire" : en effet, ce terme a été inventé par les propagandistes pro-américains pour faire taire toute critique contre les US.
Vous pouvez toujours croire aux paillettes d’Hollywood, à la "liberté" dont jouissent les citoyens, au prestige des US à l’étranger.
Vous pouvez toujours penser que ce sont les "Américains" qui ont libéré la France pendant la Seconde Guerre Mondiale tout seuls avec leurs petits bras musclés.
Vous pouvez toujours vous imaginer que les Etats-Unis se sont arrogé le titre de gendarmes du monde par foi humaniste et démocratique.
Mais, gardez vos illusions pour vous. Ca ne marche pas par ici.
Ainsi, en ce qui concerne l’extraction des gaz de schistes aux US, il est évident que vous n’avez rien lu d’instructif sur le sujet.
Par exemple, le 26 décembre 2013, Obama ratifiait le projet de loi, adopté à l’unanimité par le sénat US et par 415 voix contre une (et quelques abstentions) à la Chambre des Représentants, qui accélérait les procédures pour les permis d’exploitation sur les terrains privés dans la formation de Bakken.
(lien. Désolé, il va falloir lire en anglais parce que les articles n’abondent pas en fr. ce qui doit vous laisser croire que le phénomène n’existe pas).
C’est à Bakken, situé majoritairement au Dakota du Nord, que 31 puits ont été mis en place en 2005, 74 en 2006, 163 en 2007, 433 en 2008, 468 en 2009, 728 en 2010 et 900 en 2011.
Quelques jours plus tard, le 30 décembre, un train appartenant à Warren Buffet (oui, celui-là : le milliardaire qui s’était étonné que sa secrétaire paie plus d’impôts que lui) transportant du pétrole extrait à Bakken, explosait à Casselton, Dakota du N. Heureusement, cela s’est passé en dehors de la ville, mais les habitants avaient dû être évacués à cause des émanations de fumée hautement toxiques.
Et cette nouvelle loi est, en fait, un amendement à la loi "Energy Policy Act" de 2005 signée par Bush, qui exempte déjà l’industrie des gaz de schistes de se conformer aux lois sur l’eau potable et à d’autres lois. Cette loi décrète également que les produits chimiques contenus dans le "fluide” utilisé pour la fracturation sont un secret de fabrication, ce qui veut dire que l’industrie n’est pas tenue de révéler la composition des mélanges chimiques injectés dans les sols.
Cet article, daté du 11 fev. 2014, "le capitalisme suicidaire empoisonne les ressources en eau de la terre", cite l’histoire d’un couple qui avait acheté une petite exploitation agricole à Fayette County, Pennsylvanie, dont ils détenaient les droits d’exploitation de minéraux, mais pas ceux du gaz ni du pétrole.
En sept ans, 5 puits et un pipeline ont été creusés sur leur propre terrain.
Les conséquences ont été dramatiques : pollution des sols et de l’air, destruction d’arbres fruitiers et de 10 ha de terrain, brulés par les extracteurs de gaz. D’autre part, ils sont constamment sous la menace d’un incendie à cause des fuites de gaz et des écoulements de fluides à 60m de leur maison.
Mais ce n’est pas un cas isolé. De nouveaux rapports sont publiés tous les mois pour dénoncer les dégâts causés à la santé publique par l’exploitation du gaz de schiste.
Ainsi, une équipe de chercheurs de l’Université du Missouri révélait que plus de 700 produits chimiques différents étaient utilisés pour l’exploitation du gaz de schiste. Cette étude porte sur plus d’une dizaine de produits responsables de la contamination des sources d’eau potable dans le Colorado, où sont exploités plus de 10.000 puits.
Bien d’autres chiffres sont cités dans l’article – à lire en entier pour se faire une idée de l’étendue du désastre.
A noter que, à part la pollution de l’eau et de l’air, à part les risques d’incendies et d’explosion, les extractions provoquent des secousses sismiques.
Sans compter les pertes inestimables, comme la perte de leurs terrains agricoles, que subissent ceux qui sont touchés.
Qui bénéficie de cette exploitation sauvage et suicidaire ? Les groupes industriels.
Qui en pâtit ? Les citoyens ordinaires, qui ne sont pas entendus et qui ne sont même pas représentés au Congrès par leurs élus corrompus.
Dans tous les états concernés, les élus républicains ont reçu des dons de la part de l’industrie de l’exploitation des gaz de schiste.
Ainsi, le gouverneur Tom Corbett (R) a reçu de l’industrie 1 813 205 dollars, le président du sénat Joseph Scarnati (R) 359.145 dollars. Etc. et ils sont très nombreux à avoir touché de l’argent.
En Pennsylvanie, les habitants ont remis une pétition signée par 100.000 personnes au gouverneur Corbett demandant l’arrêt des extractions dans cet état.
L’an dernier, 650.000 personnes ont envoyé des messages à l’administration Obama demandant l’interdiction de l’exploitation sur les terrains des collectivités locales.
Résultat ? Le cadeau de l’amendement à la loi précédente autorisant l’industrie à exploiter les terrains privés.
Quant aux militants qui luttent contre l’exploitation des gaz de schistes, ils sont sévèrement punis, parfois même de peines de prison.
Voici un exemple ici.
C’est ce genre de "modèle" de démocratie que vous préconisez ?
Et de quel côté des "Américains" êtes-vous ?
Du côté des prédateurs ou de celui de la majorité de la population, constituée de (très/) pauvres ou de classes moyennes et ouvrières en grande difficulté, qui subit les lois iniques anticonstitutionnelles que se vote une oligarchie toujours plus insatiable ?
Vous voyez que ce n’est pas aussi simpliste que ce que vous le dites.
Et qui est le "primaire", alors ?
NB : Comparer ce qui est comparable
Sibérie : superficie 13,1 millions de km², 39 millions d’habitants
Dakota du N : superficie de 183 273 km2, 672 591 habitants
Pennsylvanie : superficie 119 283 km2 ; 12 281 054 habitants ; et depuis le début 2011, 71 000 forages d’exploitation de gaz de schiste actifs.
Et toute cette destruction pourquoi ?
Il suffit de vouloir se renseigner et on trouve l’information sur Internet.
Ainsi, ce que dit l’article ci-dessus est parfaitement vérifiable.
On trouve, par ex., cette analyse sur le livre de Brzezinski, "le Grand Echiquier" et : ici un article très complet sur les interventions de l’armée US dans le monde dans un journal d’anciens combattants.