Est-ce que le socialisme, communisme, révolution, anti-capitalisme sont des idées et un langage qui font vraiment encore peur aux masses ? Si oui, nous avons un problème de communication. Si non, que faisons-nous ?
Il m’arrive (très rarement) de douter de mes convictions. Quoi, avec tous ces "dirigeants" et "spécialistes" économiques et autres qui, tous, nous rabâchent les mérites du capitalisme "global", malgré l’évidence du contraire, il y a de quoi se demander si nous, les anticapitalistes, ne sommes pas que des "idéalistes incorrigibles".
Mais je me console très vite en répétant simplement que "il ne peut y avoir de justice tangible et palpable en dehors d’une justice économique et sociale"
Il y a des silences qui en disent plus long que des mots. Dans le cas du Parti (pas) Socialiste, ils ne parlent plus de luttes des classes, de socialisme, de (anti) capitalisme, de l’exploitation, d’injustice économique et sociale. Donc, c’est clair.
Mais d’autres trahisons et opportunismes politiques ne sont pas à exclure et seule notre discernement, détermination et force de conviction pourront les déjouer.
L’absurdité idéologique du capitalisme "global", c’est de croire et vouloir imposer un modèle où le "marché", (rationalisme économique ; le profit) détermine les biens et priorités "sociales" et où l’homme n’est réduit qu’à un objet aléatoire et périphérique et non "l’élément central" de l’organisation sociale. Mais plus que ça, le capitalisme est fondamentalement pervers par son caractère de "compétitivité inter-sociale", en faisant appel aux sentiments les plus primaires (dénominateur commun le plus bas), de l’égoïsme, l’avarice, le sectarisme, le racisme, etc. qui rend l’identification des priorités collectives difficiles à articuler clairement, d’où les divisions sociales, souvent anodines mais surtout sans conséquences sur la cause elle-même, le capitalisme.
Les bonnets rouges ? Ca me rappelle trop l’amalgame idéologique des "poujadistes" de CID-UNATI et Gerard Nicoud dans les années 70/80.
Car la question fondamentale est toujours : Le pouvoir, comment, pour qui et pourquoi faire ?
Le renversement du capitalisme est fort problématique dans le cadre des institutions existantes et sans un très large consensus populaire. Au-delà d’une prise de pouvoir "hypothétique" de la gauche, il faut encore avoir un projet, une vision sociale et économique "alternative", auquel les masses puissent s’identifier et soutenir, car après tout, c’est d’eux qu’il s’agit. Et, en supposant une prise de pouvoir possible, le préserver tout en voulant le transformer dans le cadre des institutions "d’une démocratie capitaliste" est très peu probable, justement à cause de cette aspect "compétitif" entre les intérêts sectoriels, individuels et l’intérêt général, collectif.
Alors, réformisme ou socialisme ?
Rome ne s’est pas construite en un jour, peut-être, mais Rome n’a pas fait de révolution.
Le "réformisme" sous-entend et implique un processus graduel de "collaboration" et d’équilibre "sélectif" des forces sociales en présence. Or, aujourd’hui, le capitalisme "global" est seul maitre, qui dispose de tous les pouvoirs politiques et sociaux pour s’imposer et dominer toutes les autres forces sociales en présence, surtout les plus vulnérables.
Donc rompre avec le capitalisme est essentiel et le rôle de notre "avant-garde" est de préserver son intégrité idéologique, d’en tirer les conclusions, implications et conséquences et d’élaborer et proposer un projet sociale "alternatif".
C’est cette absence de rigueur idéologique et politique qui est la cause de divisions, de confusions et de désespoir. A moins qu’ils doutent de leurs convictions. Dans ce cas, répétez avec moi : "Il ne peut y avoir de justice tangible et palpable en dehors d’une justice économique et sociale".
Il est temps pour notre "avant garde" de traduire "la pensée révolutionnaire en action révolutionnaire dans la vie réelle".
A la prochaine.