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Pour Israël et les Occidentaux, le savoir, chez les autres, c’est la « bombe »

Le savoir n’est pas la bombe !

La rhétorique inutilement agressive d’Ah-madinejad a servi aux Occidentaux et à Israël pour présenter l’Iran comme étant sur le point de détenir la bombe atomique.

Cette propagande se poursuit alors qu’à l’AIEA, les États-Unis et les Occidentaux ont encore mis tout leur poids pour empêcher une résolution appelant Israël à signer le traité de non-prolifération. Les Iraniens font valoir, à juste titre, qu’au cours des deux derniers siècles l’Iran n’a jamais commis d’agression contre d’autres pays. Le bellicisme n’est pas iranien. Il a été occidental, il l’est encore, il est israélien.

Le président Hassan Rohani, qui est pratiquement l’antithèse d’Ahmadinejad, l’a répété au cours d’un défilé militaire où des missiles balistiques d’une portée de 2.000 km ont été présentés. L’Iran n’agressera personne mais résistera avec détermination à une agression. Le président iranien remet ainsi le débat dans sa juste dimension : l’Iran ne cherche pas à avoir la bombe atomique mais nul ne peut s’arroger le droit de lui interdire de procéder à l’enrichissement de l’uranium. L’Iran, a-t-il dit, est prêt à coopérer avec les Occidentaux pour « régler les problèmes de la région et même du monde », mais les droits de la « nation iranienne, notamment les droits nucléaires et à l’enrichissement d’uranium en territoire iranien dans le cadre des règles internationales », doivent être acceptés. C’est bien ce droit, reconnu par le traité de non-prolifération, que les Occidentaux contestent, non parce que l’Iran cherche « la bombe », mais uniquement parce qu’une maîtrise du processus nucléaire lui en donnerait le « potentiel » de le faire.

Encore une fois, ce qui est demandé à l’Iran, afin de préserver le monopole d’Israël dans la région, est d’interdire à ses savants de maîtriser un processus qu’aucune loi internationale n’entrave. Rien en effet dans les textes n’interdit à un pays signataire du TNP de procéder à l’enrichissement de l’uranium. Le TNP a pour but de lutter contre la prolifération nucléaire et non d’organiser un monopole du savoir. Le message de Rohani exprime un consensus national iranien sur le droit du pays à la maîtrise nucléaire. Ahmadinejad avec ses petites phrases inutiles le desservait car il permettait des diversions sur le sujet. Hassan Rohani n’offre pas cette possibilité mais il n’a pas la naïveté de croire que les Occidentaux vont changer d’optique. C’est Israël qui donne le « ton » sur la question, les États-Unis et les Européens s’en font les relais. Mais Rohani avec sa démarche rationnelle, son message clair ne facilite pas la propagande des va-t-en-guerre.

La donne internationale est également en train de changer avec une présence russe beaucoup plus affirmée au Proche-Orient. On le voit sur le dossier syrien. Et il faudra aussi compter sur Moscou sur le dossier du nucléaire iranien. « Comme n’importe quel autre État, l’Iran a le droit d’utiliser l’uranium à des fins pacifiques et doit pouvoir l’enrichir », a déclaré Vladimir Poutine. Le président russe a même « osé » parler de l’arsenal nucléaire israélien qui lui ne fait pas de doute et comporte une menace réelle pour la région. Rohani défend pour l’Iran des droits reconnus par le TNP mais que les Occidentaux et Israël - qui ne l’a pas signé - veulent interdire. Et de ce fait, l’Iran de Rohani défend sans discours excessif les droits de nombreux pays - dont l’Algérie - à maîtriser le nucléaire sans qu’on les accuse de chercher à faire la bombe. Le droit au double standard des Occidentaux est inacceptable. L’Iran ne veut pas la bombe, mais il veut le savoir. Mais il est vrai que pour Israël et les Occidentaux, le savoir, chez les autres, c’est la « bombe ».

M. Saadoune

http://www.lequotidien-oran.com

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