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Víctor Jara (28 septembre 1932 - 16 septembre 1973)

Le chanteur Victor Jara, de son vrai nom Victor Lidio Jara Martinez, a été assassiné dans le Stade Chili le 16 septembre 1973, après le sanglant coup d’État contre la démocratie chilienne.

Mené par Augusto Pinochet et fomenté par le gouvernement des États-Unis et les multinationales prédatrices du cuivre chilien, qui ne cessera de rappeler que le discours dominant sur les droits de l’Homme et les libertés n’a de sens que pour servir les intérêts bien compris des maîtres de l’économie mondiale. Il y a quarante ans c’était, rappelons le, la démocratie qui menaçait les profits des entreprises étatsuniennes. Une démocratie que le peuple chilien n’a pas su utiliser dans le bon sens. Il en a payé le prix et Victor Jara aussi, pour avoir chanté sur un tempo qui pouvait faire mal à l’oreille des criminels. Le stade Chili, converti en centre de torture à ciel ouvert de milliers de militants socialistes, vivra l’une des scènes les plus symboliques de la lutte entre la liberté et la tyrannie. Cette scène fera l’objet d’une chanson " Lettre à Kissinger ", le John Kerry du département d’État de l’époque, écrite par Julos Beaucarne en 1975. La lettre décrit le martyre de Jara : "On lui fit mettre la main gauche/ sur la table et un officier/ d’un seul coup avec une hache/ les doigts de la gauche a tranché/ d’un autre coup il sectionna/ les doigts de la dextre et Jara/ tomba…".

Ce n’était pas la stricte réalité, car les mains du chanteur ont été broyées, pour ce qu’elles avaient tiré des cordes d’une guitare insurgée, avant que son corps soit criblé de balles. " Regarde mes mains, regarde mes mains... ils me les ont écrasées, pour que je ne puisse plus jamais jouer de la guitare !" avait-il crié au journaliste Sergio Gutierrez, un codétenu, un miraculé du massacre. Trois mille de ses compagnons furent de même froidement exécutés, sans que la Maison-Blanche ou sa "communauté internationale" trouve à redire.

Ainsi est mort un homme dont la seule arme était sa voix. Un artiste sublime, un concentré de cette humanité qui n’est pas celle que défendent les " amis ", en vogue, des " peuples opprimés " par des " dictatures " et de " droitdelhommistes " triés sur le volet. Une voix qui continue de défier ses bourreaux, pas les exécutants de l’horrible forfait, mais ceux qui croient encore et toujours qu’ils finiront par réduire l’espèce humaine à admettre leur domination et à accepter la servitude. Et c’est trente-six ans après sa mort, que Jara a pu être enterré par le " pueblo " pour lequel il a composé et chanté. Le début décembre 2009, trois jours durant, ses obsèques vont marquer la capitale chilienne Santiago et drainer des milliers de Chiliens autour de l’événement et, enfin, sur le trajet du cimetière.

Aujourd’hui son souvenir et sa mémoire font encore vibrer tous les peuples d’Amérique latine. Le crime n’y a rien pu. On ne peut tuer l’idée de justice et le cri d’un poète. L’exemple de Victor Jara peut en témoigner, qui habite l’esprit de tous les hommes libres.

Ahmed Halfaoui

»» http://www.lesdebats.com/editions/150913/les%20debats.htm
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Le livre d’Élisabeth Weissman fait partie de ces ouvrages dont on redoute de poursuivre la lecture : chaque page annonce une horreur, une bonne raison de désespérer, même si, de ci delà , l’auteur nous concède une ou deux flammèches d’espoir. Un livre de plus qui nous explique magistralement, avec rigueur et humanité, pourquoi et comment la classe dominante française met à mort l’État, les valeurs républicaines, la citoyenneté, la solidarité, la société au sens classique du terme. (…)
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« Le fait de se définir Blanc ne s’est pas construit à travers des séances d’œnologie ou de dégustations de glaces entre amis, mais sur le saccage de la vie, de la liberté, du travail et des terres ; sur la lacération des dos ; l’enchaînement des membres ; l’étranglement des dissidents ; la destruction des familles ; le viol des mères ; la vente des enfants ; et tant d’autres actions destinées avant tout à nous refuser à toi et moi le droit de protéger et de disposer de nos propres corps. »

Ta-Nehisi Coates

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