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Est-ce à dire qu’il faut renoncer à "ramener le PS à gauche" ?

La piquette ou le Corbières ?

Pendant combien de temps "la relation au Parti socialiste" va-t-elle nous pourrir la vie ? Qui croit encore que les positionnements du PS et la majorité de l’appareil sont "à gauche" ?
Il s’est rallié sans trop de scrupules , toute honte bue, par conviction, au néolibéralisme, comme "seul système viable", et à sa gestion "de gauche", en essayant de mettre quelques petits grains de sable dans la guillotine sociale.

Si nous n’appelons pas un chat un chat, les jeunes, les nouveaux militants, regarderont ailleurs que vers le PCF. Or, je suis convaincu que le PCF est porteur de radicalité et d’avenir. Parlons clair : demander à l’Islam de prouver qu’il est soluble dans la démocratie, dramatiser sur l’explosion démographique en Afrique, sur les dangers "terroristes", c’est plagier Guéant - Hortefeux et contribuer au climat fétide, vichyste, dont le FN se nourrit.

Il existe par contre une catégorie de "terroristes" (métaphoriquement s’entend) dont on devrait parler davantage :

Ceux qui s’apprêtent à dynamiter notre système de retraites et à demander aux mêmes, toujours les mêmes, encore plus de sacrifices. Cette politique de "gestion loyale" du système est à la gauche ce que la piquette est à un Corbières ou à un "Saint-Chinian" (Il y a entre l’austérité "de droite" et celle "de gauche" la même différence qu’entre un petit beurre et un biscuit).
Ceux qui ont fait de notre pays le caniche de Washington.
Ceux qui ont fait des promesses qu’ils ne tiennent pas.
Ceux qui ont renoncé à dépasser le capitalisme et à construire une société du "buen vivir".
Ceux qui commettent un rêvicide ; ils voudraient couper les ailes à nos utopies, bien concrètes et réalisables, pourvu qu’on ait la volonté politique.
Ceux qui parlent de démocratie et verrouillent un bipartisme-pensée unique.

Alors est-ce à dire qu’il faut renoncer à "ramener le PS à gauche" ? Non, non, non et non. Mais ce dernier ne comprend que les rapports de force politiques, et ne bouge que sous la poussée du mouvement social , populaire. Avons -nous donc d’autre stratégie que mener le combat de classe, renforcer notre parti et le Front de gauche, afin de renverser l’omelette ? Le PS, n’est pas l’ennemi, certes, mais il gère bien les intérêts de nos adversaires de classe, qui, eux, mènent la guerre sociale ; il contribue à la résignation, au découragement, à la montée du vote FN, à l’hégémonie des idées libérales, à la division et à l’affaiblissement de nos fronts de lutte... Il a abandonné les valeurs de Jaurès, et même toutes celles de la social démocratie ; cet état de fait indéniable ne pourra être inversé que par une dynamique, confiante, sans retenue, sans écartèlement, ouverte à tous, d’un Front de gauche qui a pour ambition de devenir Front populaire.

Pour avoir enfanté le Front de gauche, nous, communistes, portons une grande part de l’espoir, et aussi de la responsabilité de sa réussite. Plus qu’une somme, vite-vite, le Front de Gauche doit devenir une multiplication conquérante. Assez de "je t’aime moi non plus", démobilisateurs.

Jean Ortiz

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