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Après la fraude fiscale, le pouvoir d’achat va exploser au nez de Hollande

Le moins que l’on puisse dire est que le lynchage médiatique dont fait l’objet François hollande est à large spectre. Le « Hollande bashing » à la « Une » touche tous les aspects de la politique et de la personnalité en creux du successeur de Sarkozy.
Tous ? Non, un résiste encore : le « pouvoir d’achat », terme soigneusement écarté des éléments de langage gouvernementaux. Mais il va très bientôt jaillir comme un diable de sa boîte. Plus fort et plus longtemps que Cahuzac...

Avec un retard plus ou moins calculé, les médias vont inévitablement s’emparer de la chose. Le Français, lui, est déjà au cœur de cette triste « actualité » depuis des lustres et n’a pas attendu l’arrivée de Moi Président pour constater une baisse vertigineuse de son niveau de vie.

Reste que le présent exécutif, avec une « méthode » qui n’appartient qu’à lui, poursuit la quête aussi ancienne qu’acrobatique pour faire rentrer l’argent dans les caisses. Tous se livrent à d’épatantes simulations aux allures de frénétiques bouche-trous.

Tout d’abord, après avoir fait beaucoup couler d’encre et gloser dans les chaumières – et surtout dans les sièges des constructeurs automobiles hexagonaux – Bercy, après moult préconisations élyséennes, a affirmé que l’alignement fiscal du gas oil sur celui du super était abandonné. Et avec lui les sept milliards de recettes qui vont avec. Sans doute trop beau pour être vrai.

Malgré la mise au rebut de cette piste, il y a fort à parier que remplir les réservoirs vont, une nouvelle fois, vider de plus en plus vite les poches du consommateur sans relancer la croissance d’aucune manière.

Après avoir mis en œuvre une TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers) « semi flottante » (elle ne disait pas son nom) afin de faire baisser un temps les prix à la pompe de quelques centimes d’euros et calmer ainsi les aigreurs d’électeurs frais émoulus, l’Etat a vite cessé son « effort ».

LES CUVES PERDUES NE SE RATTRAPENT JAMAIS

Et comme le conseil donné jadis aux Français par Christine Lagarde d’aller au boulot en vélo ne peut guère être suivi sur l’ensemble du territoire, le budget « transport-travail » a plus tendance à croître qu’à se contracter.

L’été les compteurs des pompes s’affolent : pas question pour les pétroliers de réduire les marges et les départs en vacances sont autant de bonnes occasions de maintenir ces dernières en grande forme. Et pour l’État d’engranger les taxes sur les carburants (0,428 4 euros par litre de gazole et 0,606 9 pour le super 95 ou 98). Comme le temps, l’argent perdu par le consommateur dans les cuves ne se rattrape jamais.

Par ailleurs, pour compenser le « manque à rentrées » du diesel, il est envisagé une hausse de la taxe carbone. Celle-ci pèserait donc, peu ou prou, sur les bénéfices des entreprises qui ne manqueront pas de la répercuter sur leurs prix. La lutte contre l’inflation risque donc de connaître des moments épiques … Elle va se concentrer sur les salaires.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, le printemps froid et humide pousse à faire appel encore et toujours aux fournisseurs de fuel ou de gaz et creuse les finances des ménages, à un moment où ce genre de dépenses est censé se calmer jusqu’à l’hiver prochain.

Ensuite, le prix des produits alimentaires, fruits et légumes en tête risquent également de s’envoler avec une forme de pénurie due aux mauvaises récoltes sous la pluie. Il va falloir manger du melon espagnol hors sol …

Déjà, l’Insee a fait état d’une accélération de la hausse des dépenses en énergie (de 2,8 % après 1,4 % en janvier et 1,2 % en février) en raison de ce temps pourri.

Néanmoins, la consommation des ménages dans son ensemble avait reculé de 0,2% en février et de 0,9% en janvier après une baisse de 0,1% au dernier trimestre 2012. Le moral n’est pas là, la récession si. Quelle surprise !

Et ce ne sont pas les nouvelles pressions fiscales qui vont renverser la vapeur. La hausse de la TVA n’est plus un secret et, selon le très décrié Pierre Moscovici, elle devrait être de 0,2 à 0,3 points en 2014 pour récolter six milliards d’euros. Petit rétropédalage après que le gouvernement n’eût de cesse de marquer le coup en annulant la TVA « sociale » prévue par Sarko …

Ce dernier, lors d’un meeting à Évreux en campagne présidentielle de 2007, avait clamé à la tribune qu’il promettait d’être le « président du pouvoir d’achat » et du « peuple » (si, si).

Devant la déconvenue des Français lors des années suivantes, Hollande avait choisi d’éviter soigneusement de prononcer le nom de pouvoir d’achat ou de l’utiliser.

Ce « concept » a été absent de la conférence de presse du 16 mai. Il ne figurait pas non plus dans les 60 propositions du candidat. Pas folle la guêpe ! La prémonition était raisonnable.

Mais plus étonnantes étaient les propositions numéro 7 et 17, respectivement contre le recours aux « paradis fiscaux » et pour le renforcement de « la lutte contre la fraude fiscale »… Quand Madame Irma remplaçait Moi Président...

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