RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

La fin des illusions

Surtout après sa « victoire » sur le « communisme », représenté par le « bloc soviétique » et le pacte de Varsovie, le libéralisme sous ses nouveaux atours a travaillé à s’imposer à la planète en tant que seul système possible et unique alternative économique.

Déjà renommé néolibéralisme, il symbolisait, à travers la toute puissance des États-Unis, le mode de gouvernance idéal. Bon gré, mal gré, la majeur partie des nations s’est soumise à ses règles.

Sous la pression politique, les menaces ou tout simplement la dépendance alimentaire, les gouvernements ont entrepris, presque partout, de se mettre à l’heure du règne du marché salvateur et de l’ouverture incontournable. Très rapidement, les premiers craquements se sont manifestés.

Les Argentins se sont révoltés, après avoir docilement attendus les bienfaits des nouvelles recettes appliquées dans leur pays. Quelques années plus tard, ce fut le monde entier qui découvre l’ampleur du problème. L’économie mondiale s’effondre par pans entiers, à partir du quartier général du capitalisme. Dès lors, ce ne sont plus les pays du tiers-monde, peuplés des damnés de la Terre, qui sont tenus de mettre en œuvre les dispositifs d’ajustements structurels, destinés à conforter les grands agrégats économiques, éléments fondamentaux de ce que sont les mythiques « grands équilibres », ces critères de bonne gouvernance chers aux FMI et autres « experts ». Le but, assurer la « solvabilité » financière à l’égard des banques privées, seules prêteurs agréés dans le monde dit développé. Des peuples nantis, jouissant des progrès inouïs qu’a connus l’humanité durant le dernier siècle, bercés par l’illusion que la misère avait définitivement installé ses quartiers au Sud, où le profit est allé trouver les conditions de sa prospérité, sont frappés de plein fouet par l’impitoyable réalité du néolibéralisme.

Bien pire, la démocratie, elle-même, ne semble plus être un rempart contre l’injustice. Entre élus parjures et diktats des pouvoirs financiers, il n’y a aucune place pour des actions en défense des principes démocratiques élémentaires. La question n’étant pas, en soi, dans ce qui est considéré comme le « moins pire des systèmes politiques », mais dans le fait que la démocratie, telle qu’elle existe, a pu fonctionner sans que la multitude se rende compte réellement que c’est une élite, toujours la même, qui la dirigeait et décidait pour elle. Un état de fait rendu possible par l’extrême richesse qui n’en finissait pas de s’accumuler et de permettre que de grosses miettes pouvaient être concédées à la consommation de masse, moteur du marché.

Cela n’étant plus le cas, c’est le retour à la vérité économique qui dévoile la nature d’une démocratie au service des puissances de l’argent. À telle enseigne que l’artificiel clivage traditionnel « droite-gauche » apparaît comme étant superfétatoire. La classe politique dominante est, en fait, un bloc indifférencié dans son essence. Seul dirigeait l’intérêt d’une ploutocratie insatiable et peu encline à sacrifier le moindre de ses privilèges et qui exige, désormais, que lui soit restitué le dernier euro ou dollar.

»» http://www.lesdebats.com/editions/150513/les%20debats.htm
URL de cet article 20601
   
Même Thème
Histoire de ta bêtise
François Bégaudeau
PREFACE D’abord comme il se doit j’ai pensé à ma gueule. Quand en novembre les Gilets jaunes sont apparus pile au moment où Histoire de ta bêtise venait de partir à l’imprimerie, j’ai d’abord craint pour le livre. J’ai croisé deux fois les doigts : une première fois pour que ce mouvement capote vite et ne change rien à la carte politique que le livre parcourt ; une second fois pour que, tant qu’à durer, il n’aille pas jusqu’à dégager Macron et sa garde macronienne. Pas avant le 23 janvier (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ceux qui croient connaître le monde à travers les médias connaissent en réalité un monde qui n’existe pas. D’où la difficulté de communiquer avec eux.

Viktor Dedaj

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.