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Thème : Libéralisme/Néolibéralisme

La futilité de la protestation aux États-Unis

Dmitry ORLOV

Récemment, le fil de discussion le plus populaire sur Reddit était « Pourquoi les Américains ne protestent-ils pas comme ils le devraient ?« , avec 27 000 vues et 5 000 commentaires. Les commentateurs ont donné de nombreuses raisons de ne pas protester individuellement, bien qu’ils aient toutes les raisons de le faire. Mais ce qui manque, c’est une appréciation globale du fait que toute protestation en Amérique du Nord et dans la péninsule d’Europe occidentale est désormais futile.

Il y a quelques raisons superficielles à cela. En ce qui concerne la péninsule d’Europe occidentale, la raison la plus évidente est que ce n’est pas le bon endroit pour protester, puisque tout est désormais dirigé depuis Washington et que les dirigeants locaux ne sont plus que des supplétifs, dociles et jetables. Par ailleurs, il est vain de protester à Washington, car les personnalités visibles contre lesquelles on pourrait protester ne sont pas celles qui dirigent : John Kennedy n’était pas trop pressé de s’engager dans une guerre totale au Viêt Nam et il a été abattu ; Bill Clinton n’était pas trop pressé de bombarder la Yougoslavie pour la soumettre et il s’est fait tirer l’oreille par Monica Lewinski. Il en va de même pour les Européens : Dominique Strauss-Kahn, qui avait des idées indépendantes sur l’euro, a été faussement accusé et arrêté pour avoir abusé d’une femme de chambre dans un hôtel ; l’affaire a finalement été classée, mais sa réputation et sa carrière étaient déjà ruinées. Et qui est (...) Lire la suite »
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Des marchés, par les marchés, pour les marchés. Qui gouverne la Grande-Bretagne ?

Le correspondant socialiste
Le gouvernement Truss a annoncé un "mini" budget. Les marchés n'ont pas aimé. Le gouvernement a annulé toutes ses mesures proposées. Le Premier ministre a été contraint de démissionner. Cela n'a pas été dicté par le Parlement, encore moins par l'électorat. Jill Rutter, chercheur principal à l'Institute for Government, a commenté alors que Truss était encore en poste : "Qu'elle reste ou non Premier ministre, tout son agenda maintenant, sa capacité à poursuivre son projet politique est vraiment hors de sa main. Son destin est désormais entre les mains des marchés ». La queue remua le chien et Truss avait disparu. Alors, qui gouverne la Grande-Bretagne ? Lorsque les politiciens et les analystes de la télévision font référence aux « marchés », ils désignent les marchés financiers, où les actions, les obligations (prêts) et les devises étrangères sont achetées et vendues. Ces transactions sont habillées d'une terminologie telle que "titres" et "dérivés", mais essentiellement, les marchés financiers sont (...) Lire la suite »

Les influences nazies du New Public Management

Olivier MOTTINT
On serait volontiers portés à penser que le totalitarisme nazi glorifiait la verticalité et l’autorité en matière de « commandement » des hommes ; ce présupposé est pourtant battu en brèche par Johann Chapoutot, historien français spécialiste du nazisme, dans un petit livre (169 p.) étayé mais facile d’accès. Un ouvrage qui apporte un éclairage neuf sur les conditions d’apparition du management contemporain et interroge les fondements idéologiques du « pilotage par les résultats » [1] que l’on voit se déployer jusque dans le secteur public, enseignement compris. Dans la première partie de son analyse, Chapoutot met en évidence le fait que l’idéologie nazie exaltait la vitalité, le dynamisme, la nature, et à ce titre abhorrait la structure étatique, considérée comme statique, rigide, et donc inapte à réagir de façon flexible et « agile » aux flux continus des événements et des décisions à prendre. Dès lors, les architectes du management nazi (« Menschenführung »), dont Reinhard Höhn est la figure de proue, (...) Lire la suite »

Adieu Chaucer...

Bernard GENSANE
L'université de Leicester en Grande-Bretagne a décidé d'abandonner les enseignements de littérature anglaise (ne parlons pas de celles d'autres pays) antérieure à 1500. Afin de répondre aux “ attentes des étudiants ”. Vont ainsi passer à la trappe les célèbrissimes Contes de Canterbury de Chaucer. Aussi importante que La Chanson de Roland en France, cette œuvre est le premier texte écrit en langue anglaise. Pour les linguistes et, plus prosaïquement, pour les amateurs et les amoureux de cette langue, il s'agit d'un outil irremplaçable. D'origine sri-lankaise, le “ boss ” (soyons modernes) de cette université est un spécialiste du multimédia et de l'informatique. Il se fait des balls en or comme consultant pour British Telecom, la BBC, Thales, Toshiba. Cet homme d'affaires a sûrement une âme puisqu'il est membre d'une association qui lutte contre la harcèlement racial dans l'enseignement supérieur. Mais cette âme connait ses limites car, en janvier 2021, il a fait l'objet d'une motion de défiance quasi (...) Lire la suite »

Stanislas s’en va-t-en guerre... contre les étudiants

Pierre SAUVE
Stanislas Guerini député de Paris, délégué général de LREM dans l'émission “ Le temps du débat ” du 4 février, sur France Culture, propose aux étudiants de s'endetter pour pouvoir faire des études. Stanislas, fils du directeur de Air Products France, inscrit, enfant, à l'École alsacienne, a fait ses études au lycée Henri IV. Diplômé d'HEC, il crée son entreprise Watt & Home. Il fait partie de la dream team de Strauss-Khan avec Ismaël Emelien, Benjamin Griveaux et d'autres qui ont défrayé la chronique... Les enfants chéris de la macronie qui ont biberonné au rocardisme. Nul étonnement que ce néolibéral s'attache à faire passer cette idée géniale. Le prêt étudiant, un assujettissement. Le prêt étudiant qui n'était jusqu'alors qu'un produit financier très marginal deviendrait un mode banalisé de financement des études. Stanislas Guerini prend des précautions tant cette pratique du prêt étudiant est sulfureuse dans notre pays aux traditions opposées à celles des pays anglo-saxons. Le prêt de 10 000 euros serait (...) Lire la suite »
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« Les connards qui nous gouvernent »

Frederic LORDON
Bien sûr ça n’est pas moi qui le dis — ça non. C’est Claude Askolovitch. Plus exactement, Claude Askolovitch rapporte les propos d’un « ami pneumologue ». En même temps, on sent qu’il les endosse un peu. Ça n’est pas exactement lui qui le dit mais un peu comme si quand même. En tout cas, tous les papiers de la respectabilité sont dûment tamponnés : un journaliste de France Inter et d’Arte, on pourra difficilement plus en règle. Et donc tout d’un coup, sans crier gare, le voilà qui parle, ou laisse parler, de nos gouvernants comme de « connards ». On se demande ce qui l’a piqué — en même temps il faut admettre : quand une vidéo appelée à demeurer dans la mémoire collective montre Agnès Buzyn, ci-devant ministre de la santé, déclarer fin janvier qu’évidemment le virus restera à Wuhan et qu’il n’y a aucune chance que nous en voyions jamais la couleur ; quand, jusqu’au 12 mars après-midi, le ministre Blanquer assène qu’il n’y a aucune raison de fermer les écoles (moi aussi, comme Claude Askolovitch, j’ai un ami : dans (...) Lire la suite »
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Les théories libérales ont-elles favorisé l’émergence du nazisme ?

ANTICONS - Observatoire du néo-conservatisme
Issu du siècle des lumières, le libéralisme se présente comme une philosophie politique qui prône des valeurs telles que la démocratie, la laïcité, l’égalité entre les sexes, l’égalité raciale, la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté du choix religieux ou encore une forme d’internationalisme. Mais par delà les apparences, connaît-on vraiment l’histoire du libéralisme ? Cette doctrine qui domine sans partage est-elle aussi bienveillante que ses aficionados le prétendent ? Convaincu de la nécessité d’un nouvel éclairage, le philosophe italien Domenico Losurdo a publié en 2014 une « Contre-histoire du libéralisme ». Dans cet ouvrage, le philosophe revient sur trois siècles de libéralisme. Chapitre après chapitre, Losurdo nous détourne des idées très largement répandues qui laissaient entendre que le libéralisme garantit à l’ensemble de la communauté humaine des droits fondamentaux. Pour lui, l’esclavage, le colonialisme, les génocides, le racisme et le mépris de classe font partie intégrante de (...) Lire la suite »
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Pourquoi il faut signer l’arrêt de mort du néolibéralisme (The Guardian)

Joseph E. STIGLITZ

Depuis des décennies, les États-Unis et d’autres états mènent une politique de libre échange qui a échoué de façon spectaculaire.

Quel type de système économique apporte le plus de bien-être au genre humain ? Cette question est devenue centrale aujourd’hui, car après 40 ans de néolibéralisme aux États-Unis et dans d’autres économies avancées, nous savons ce qui ne fonctionne pas. L’expérience néolibérale – réduction de l’impôt des riches, déréglementation des marchés du travail et des produits, financiarisation et mondialisation – a été un échec spectaculaire. La croissance est plus faible que pendant le quart de siècle qui a suivi la seconde guerre mondiale et elle n’a favorisé le plus souvent que ceux qui sont tout en haut de l’échelle. Après des décennies de revenus stagnants, ou même en baisse pour ceux qui se trouvent en dessous d’eux, il faut signer le certificat de décès du néolibéralisme et l’enterrer. Au moins trois grandes propositions politiques alternatives existent actuellement : le nationalisme d’extrême droite, le réformisme de centre gauche et la gauche progressiste (le centre-droit représentant l’échec néolibéral). Mais, à (...) Lire la suite »

Le libéralisme déchaîné, les multinationales et les pigeons

Julien

Gagner toujours plus d’argent, réduire au maximum les coûts de production, profiter de la crédulité des consommateurs. Les multinationales, qui ont massivement recours aux pratiques libérales induites par le capitalisme et la mondialisation, savent très bien faire.

À tous les prêtres et croyants de cette nouvelle religion qu’est le libéralisme à tout crin : non, la privatisation massive, telle que soufflée par les plus grands organes financiers de la planète, n’est absolument pas la réponse à apporter à nos maux actuels. Chômage, inégalités fiscales et sociales, conditions de vie parfois indécentes, voire une pauvreté qui commence à toucher de plus en plus d’habitants au sein des pays développés. Tout cela découle (en partie) du tournant majeur, dans l’histoire de l’économie, qu’ont représenté les années 1980 ; des vagues de libéralisation et, à l’inverse, d’abandon par l’État de pans entiers de l’économie, laissant « libre » cours à l’individualité et au profit totalement irraisonné. Sans transition aucune, qu’ont en commun, à présent, la grande distribution, l’énergie, et les nouvelles technologies ? À première vue, pas grand-chose. Si ce n’est d’être toutes les trois incontournables, pour une grande partie de la population mondiale, qui se nourrit, se chauffe et communique. Mais (...) Lire la suite »

L’inéluctable destin du néolibéralisme

Yann FIEVET

Les laudateurs du néolibéralisme ne tarissent pas d’éloges à l’encontre de ce mode particulier de gestion de l’économie capitaliste et des sociétés qui le portent. Par l’extension toujours plus large de son périmètre et de la liberté de ses acteurs le Marché est paré de toutes les vertus.

Il serait le plus à même de générer la Richesse, de répondre au mieux aux besoins des individus et de l’Humanité, de contenir raisonnablement les inégalités socio-économiques. Le quidam moyen qui n’a pas eu le courage de lire les cogitations profondes des théoriciens patentés du néolibéralisme – tels Hayek ou Friedman – mais garde les yeux ouverts sur l’actualité du monde qui l’entoure, peine à croire à ces promesses énoncées voilà soixante ans au moins et savamment entretenues depuis. On lui répond qu’il est trop impatient, que les efforts nécessaires pour parvenir à tous ces bienfaits n’ont pas encore été suffisants, que cela ne serait qu’une question de temps. L’observateur critique reprend alors la parole pour poser une question faussement naïve : pourquoi le temps du néolibéralisme rime-t-il avec toujours plus d’autoritarisme ? Il est peut-être temps de prendre vraiment conscience que le néolibéralisme n’est pas qu’une simple rénovation du libéralisme économique forgé au XIXe siècle. Le vertige alors pourrait (...) Lire la suite »
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